Une conférence internationale qui se déroule, depuis hier, à Dakar, veut mettre à la disposition des décideurs publics et privés des réflexions issues des recherches sur l'actualité de la croissance et du développement en Afrique au Sud du Sahara. La rencontre est organisée par l’Université des nations unies et le Consortium pour la recherche économique et sociale.
Le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), le Pr Abdoulaye Diagne, s’est interrogé sur la soutenabilité de la croissance économique des pays africains depuis l’année 2000. La décennie 2000 est marquée par une croissance sans précédent de l’Afrique, non seulement par sa durée et son rythme, mais aussi par le nombre de pays y contribuant, a-t-il rappelé, à l’occasion d’une conférence internationale sur le thème «Croissance soutenable et développement en Afrique », ouverte, hier, à Dakar. « Une autre tendance positive de cette croissance est la diversification de ses sources, les matières premières n’en étant plus le seul moteur. Enfin, sa résilience semble forte puisqu’elle a, depuis plus d’une décennie, résisté aux différents chocs qui ont affecté l’économie mondiale depuis 2008 », a-t-il expliqué. Cependant, en dépit de ces tendances positives, il a indiqué que subsistent des interrogations sur la soutenabilité d’une croissance économique dont les fruits ne bénéficient pas encore à toutes les couches sociales. Cette rencontre de haut niveau, organisée par l'Université des nations unies (Unu-Merit, Maastricht, Pays-Bas) et le Cres, vise à mettre à la disposition des décideurs publics et privés, une somme de réflexions sur les résultats des travaux menés par des chercheurs du Nord et du Cres autour des questions qui touchent à l'actualité de la croissance et du développement en Afrique au Sud du Sahara.
Pendant deux jours, chercheurs et décideurs discuteront de thèmes centrés sur l’Afrique aussi variés que la croissance et la redistribution, l’emploi et le développement soutenable, l’agriculture et la transformation des économies, l’intégration et le développement local, le triptyque capital humain, population et migration, la connaissance, l’innovation et le développement, etc. Le directeur du Cres est d’avis que ce type de rencontre est nécessaire pour établir un dialogue approfondi entre décideurs, publics comme privés, et chercheurs, autour de questions qui sont au cœur de l’agenda du développement de l’Afrique afin que les politiques publiques mises en œuvre gagnent en qualité et ainsi deviennent plus efficaces pour impulser et entretenir une croissance inclusive et forte.
Développement humain
Le directeur de l’institut Unu-Merit, Bart Verspagen a salué la bonne collaboration entre l’institut qu’il dirige et le Cres. Un partenariat fécond qui devrait se traduire par la création, à Dakar, d’un institut de l’Université des nations unies pour les ressources humaines et le développement économique, a révélé M. Verspagen. « Notre université entend contribuer au développement humain et participer à l’atteinte des objectifs de développement du continent africain. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre en place un institut de recherche à Dakar, une ville qui a une tradition de haut niveau de recherche sur les sciences économiques et un fourmillement d’activités intellectuelles », a-t-il justifié. Le Pr Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,s’est félicité de cette initiative conjointe de l’Unu-Merit et du Cres. Car, selon le ministre, pour les hommes et les femmes politiques en charge de la décision et de l'action publiques, il est important que ces réflexions que les chercheurs portent soient fondées sur des évidences et tournées vers des objectifs de politique économique.