L'Autorité de radioprotection et sûreté nucléaire (ARSM) a recensé rien qu'à Dakar plus de 200 sources de rayonnements ionisants (RI) dans les domaines médical et industriel, a annoncé lundi à Dakar, sa directrice Dr Arame Boye Faye, par ailleurs spécialiste de physique atomique.
"L'utilisation des RI est très importante au Sénégal. Rien qu'à Dakar, nous avons recensé plus de sources de rayonnements ionisants dans les domaines de l'imagerie médicale et du circuit industriel", a dit la Dg de l'ARSM.
Elle faisait une présentation sur "les rayonnements ionisants et les matières radioactives au Sénégal: une cohabitation à risques avec des travailleurs et les populations" lors de la journée des Préventeurs sans frontières (PSF) dans le cadre du Mois africain de la prévention (MAP) qui sera clôturé le 30 avril par la Journée africaine de la prévention.
Selon elle, ces RI sont présents dans la radiothérapie, la médecine nucléaire, le scanner pour l'imagerie médicale, et dans la radiographie industrielle, la radiographie de soudure, l'irradiation industrielle, la stérilisation industrielle, entre autres, pour ce qui concerne le domaine industriel.
"Il faut donc tracer le circuit de toutes ces sources de RI depuis leur arrivée jusqu'à la fin de leur cycle de vie, car certaines sources ont plus de 1000 ans de durée de vie. Donc, il faut les sécuriser et les stocker dans des endroits où leurs rayonnements ne pourront pas atteindre les populations", a recommandé Dr Arame Boye Faye.
Elle a souligné qu'au Sénégal ce qui est inquiétant, c'est l'ignorance des utilisateurs de la teneur et de la dangerosité des sources de rayonnements ionisants (RI) parce qu'au cours des inspections de contrôle, sa structure a rencontré des ouvriers assis sur des sources de RI dangereux.
"Il y a donc, a-t-elle dit, un problème de communication, de sensibilisation et d'information des utilisateurs. Les sources de RI sont souvent très petites et mises dans des conteneurs très attrayants. C'est pourquoi, il faut un cadre juridique et réglementaire sur l'utilisation de ces RI''.
Au Sénégal, la radioprotection a été prise en charge par une loi datant de 1959. En 2004, il y a une autre loi sur la protection des RI. Celle-ci a été renforcée par la loi de 2009 sur la sécurité et la sûreté nucléaire.
A son avis, il y a aussi urgence à protéger les sources de RI afin qu'elles ne soient pas utilisées à des fins terroristes et à les contrôler même bien avant leur entrée dans le circuit.
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