Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article
Education

Lutte contre la déscolarisation: 1 498 000 jeunes, âgés de 6 à 16 ans, hors du système éducatif
Publié le samedi 1 decembre 2018  |  Enquête Plus
Le
© aDakar.com par DF
Le ministre de l`Éducation nationale rencontre la presse
Dakar, le 26 décembre 2017 - Le ministre de l`Éducation nationale Serigne Mbaye Thiam a rencontré la presse pour évoquer la situation de l`École sénégalaise.
Comment


Plus d’un tiers des enfants du Sénégal ne vont pas régulièrement à l’école. 1 498 000 jeunes âgés de 6 à 16 ans sont hors du système éducatif. Le Sénégal et l’Usaid ont décidé de remédier à cet état de fait, en lançant le programme Passerelles.

Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a lancé, hier à Sedhiou, le programme Passerelles. Il veut prendre à bras le corps la question de l’exclusion des élèves du système scolaire. Une étude nationale menée, en 2016, par le ministère et appuyée par l’Usaid a permis de savoir que ‘’1 498 000 de jeunes, âgés de 6 à 16 ans, sont hors du système éducatif, soit 37 % de la population de cette tranche d’âge dont 324 000 enfants déscolarisés et 1 174 000 jamais scolarisés’’. L’effectif des enfants déscolarisés de 6 à 11 ans, correspondant à l’âge de fréquentation de l’élémentaire, est de 76 000 contre 723 000 jamais scolarisés. Le milieu rural abrite 85,7 % de ces enfants de 6 à 11 ans qui sont hors du système éducatif.

De ce fait, ‘’les conclusions, recommandations issues de cette importante étude ont amené le ministère, dans le cadre du Paquet, a érigé en grande priorité la prise en charge des enfants et des jeunes exclus du système et en faire une composante de sa politique d’éducation et la diversification de l’offre’’, déclare le ministre.

L’objectif de ce projet est d’inscrire près de 124 000 jeunes dans des établissements scolaires formels ou informels, d’ici 2023, et de toucher plus de 250 000 enfants. Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, annonce que ce programme couvre les régions de Sédhiou, Ziguinchor, Kolda et Kédougou, pour un montant de 25 millions de dollars Us, soit 12 milliards de francs Cfa. Il s’inscrit dans une longue tradition entre le Sénégal et les Etats-Unis d’Amérique.

‘’Ouvrir les passerelles de la réussite à tous les enfants’’

Le projet Passerelles, planifié sur 5 ans, de juillet 2018 à septembre 2023, entre dans le cadre de cette politique d’éducation de base. Comme ambition, le projet devra mettre en place un dispositif de prise en charge d’enfants et de jeunes en dehors du système dans les quatre régions. ‘’Nous voulons l’atteinte de près de 124 000 nouveaux entrants dans le cycle fondamental et non formel, et 259 000 garçons inscrits dans l’éducation formelle et non formelle. Une augmentation de 10 % du taux de scolarisation brut dans la zone d’intervention’’, annonce le ministre. Serigne Mbaye Thiam souligne que le projet va contribuer à la promotion d’un système éducatif plus équitable et plus juste, ne laissant aucun enfant en rade, en assurant une jonction et l’articulation des différentes offres formelles et non formelles.

‘’Ouvrir les passerelles de la réussite à tous les enfants, permettant aux jeunes de réintégrer l’école, fermer les passerelles qui conduisent à l’échec, à la déperdition et au décrochage scolaire et de la non scolarisation. C’est tout le sens du mot que nous donnons à ce projet’’, ajoute Serigne Mbaye Thiam. La région de Sédhiou, selon les dires du ministre, a bénéficié, entre 2012 et 2018, de 8 milliards de francs Cfa. Un financement de 16 milliards 365 millions de francs Cfa est positionné pour la région, dans les trois prochaines années, pour le déroulement du Programme de renforcement à l’appui à la protection de l’enfance (Rap), zéro abris-provisoires et du Programme d’appui au système éducatif de base.

La directrice de l’Usaid : ‘’Nous avons été choqués d’apprendre…’’

La directrice de l’Usaid, Lisa Franchett, renseigne qu’une étude menée, l’année dernière, par l’institution qu’elle dirige, a permis de connaitre le nombre d’enfants sénégalais non scolarisés ainsi que les raisons pour lesquelles ils ne le sont pas. ‘’Nous avons été choqués d’apprendre que plus d’un tiers des enfants du Sénégal ne vont pas régulièrement à l’école. Cela veut dire qu’ils n’ont pas accès à l’éducation de base’’. Cela signifie également qu’ils n’acquièrent pas les compétences de base dont ils ont besoin pour devenir actifs et productifs. Cela veut dire aussi, à ses yeux, qu’ils auront moins de chance d’être des citoyens engagés qui aideront le Sénégal à se développer.

‘’Nous avons également constaté, qu’au-delà des problèmes d’accès à l’éducation, de nombreux parents n’envoient plus leurs enfants à l’école, parce que le système éducatif ne répond pas à leurs valeurs et attentes culturelles ou parce que l’éducation que les enfants y reçoivent n’est pas pertinente, ou encore parce qu’elle ne les prépare pas adéquatement à vivre au sein de leur communauté’’, signale la directrice de l’Usaid. Lisa Franchett annonce qu’en se fondant sur ces résultats, le ministère de l’Education nationale a élaboré un nouveau programme dénommé Passerelles pour relever les défis à Sédhiou et dans les autres localités de la Casamance et dans la région de Kédougou.

Comme son nom l’indique, Passerelles sera, pour les jeunes, une porte d’entrée vers diverses opportunités d’éducation formelle en non formelle. L’Usaid se chargera d’aider le ministère à délivrer des options alternatives de formation que les communautés choisiront elles-mêmes. Des établissements ciblés permettront de rendre le programme éducatif plus pertinent et mieux adapté aux besoins et attentes de la communauté. ‘’Nous améliorons la transition entre l’école élémentaire et le collège où beaucoup d’enfants, surtout les filles, abandonnent leurs études à cause de mariages précoces, de grossesses ou d’autres contraintes sociales’’, explique Lisa Franchett.
Commentaires