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Art et Culture

Restitution des biens culturels africains: Le recteur de l’Ucad outré par ‘’l’arrogance’’ de l’Occident
Publié le vendredi 30 novembre 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par SB
Le Recteur de l`UCAD déplore le retard accusé par les chantiers à l`Université
Dakar, le 15 juin 2017 - Le Recteur de l`Université Cheikh Anta Diop de Dakar a déploré les retards accusés par les chantiers des amphithéâtres des différentes facultés. Il était en conférence de presse, cet après-midi. Photo : Ibrahima Thioub, Recteur de l`Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
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Le rapport de l’économiste sénégalais Felwine Sarr et de l’historienne française Bénédicte Savoy sur la restitution des biens culturels africains, a créé une polémique sur la capacité des Africains à conserver ces œuvres. Mais pour le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, professeur Ibrahima Thioub, cela montre l’arrogance de l’idéologie coloniale.

L'épineuse question de la restitution des biens culturels africains détenus par les musées français est l’objet d’une vive controverse. Les plus critiques se demandent si l’Afrique a la capacité de garder ses œuvres. Ce, suite au rapport de Bénédicte Savoy et Felwine Sarr. Mais, selon le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, professeur Ibrahima Thioub, s’interroger sur la capacité des Africains à conserver ces œuvres, si on les leur restitue, est une fausse question qui montre l’arrogance de l’idéologie coloniale. Car, pour le recteur, les sociétés africaines, les Africains ont produit ces œuvres, les ont conservés pendant des siècles avant que la violence coloniale ne s’en empare. ‘’La conquête coloniale, par sa violence abrupte, a capté ces biens culturels, les a muséalisés, alors que ceux-ci, pour les sociétés qui les possédaient, n’étaient pas destinés à des musées. Au moment de les restituer, on soulève un faux débat, se demandant si les Africains sont capables de les conserver. Les Africains ont montré qu’ils sont capables de les conserver, parce qu’ils les ont produits’’, a-t-il fustigé.

Selon lui, même si l’Afrique ne pouvait pas les conserver, ce n’est pas leur problème. ‘’Si on va au-delà, si ces biens appartiennent aux Africains. De quoi on se mêle de savoir s’ils savent les garder ou non ? Les Africains ont même le droit de les détruire. C’est le problème de qui ? Si c’est nos biens, le bien par définition, on a le droit d’usage, on a même le droit d’en abuser. Donc, nous pouvons les récupérer et les détruire, si cela nous plait, parce que c’est notre souveraineté’’, a soutenu le professeur.

Pour lui, c’est l’Occident qui a mortifié les biens dans les musées. ‘’Nous allons leur rendre la vie, si ces biens nous sont restitués’’.

En novembre 2017, à Ouagadougou, le président français, Emmanuel Macron, s'est engagé à ce que, d'ici cinq ans, les conditions soient réunies pour que les dizaines de milliers de biens culturels arrivés en France durant la période coloniale reviennent dans leur pays d'origine, de manière définitive ou temporaire. Stupeur en Europe, où jusqu'ici les revendications dans ce sens étaient traitées au cas par cas. Le 22 mars, l'Élysée a demandé à l'historienne Bénédicte Savoy et à l'économiste sénégalais Felwine Sarr de faire un rapport devant contenir des propositions concrètes d'actions qui devraient être rendues publiques fin novembre.

Cette question n'est pas nouvelle sur le continent. En 1981, un rapport avait été présenté concernant le cas des pays africains. Mais, à l'époque, on craignait l'effet de contagion.
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