Des délégations des pays membres de l’Association des dirigeants des administrations fiscales des pays islamiques (Ataic) prennent part, à Dakar, à la dixième conférence de l’organisation qui s’est ouverte hier. Deux thèmes majeurs sont au centre des réflexions : la dépense fiscale et la gestion par la performance.
La dixième conférence de l’Association des dirigeants des Administrations fiscales des pays islamiques (Ataic) s’est ouverte, hier, à Dakar. Cette rencontre permettra de débattre de thèmes d’actualités liés aux dépenses fiscales et à la gestion axée sur les résultats et de mesure de la performance des administrations. Conformément à l’objectif de l’Ataic, qui est de mutualiser les meilleures pratiques et expériences en fiscalité, zakat et en finance islamique, la conférence de Dakar permettra aux participants de mutualiser leurs expériences en évaluation des dépenses fiscales et en mesure de la performance. Présidant l’ouverture des travaux, le ministre délégué chargé du Budget, Mouhamdaou Makhtar Cissé, a mis en exergue la complexité des dépenses fiscales, lesquelles sont nombreuses, variées et difficiles à évaluer. De l’avis de ce dernier, l’évaluation des dépenses fiscales permet d’apprécier, à sa juste valeur, l’impact de l’interventionnisme de l’Etat. Pour le ministre délégué en charge du Budget, la performance publique doit être comprise comme la faculté de nos administrations à mettre en œuvre des actions répondant à des objectifs et à rendre compte de leurs résultats. « La performance doit être vue comme la plus-value que nos administrations apportent à la mise en œuvre de la politique fiscale », indique Mouhamadou Makhtar Cissé.
La nouvelle présidente de l’Ataic, Mme Seynabou Niang Thiam, par ailleurs directrice générale des impôts et domaines (Dgid), pense qu’il est essentiel de procéder à l’évaluation du coût budgétaire et de l’impact économique et social des dépenses fiscales. « Les règles d’imposition connaissent des dérogations tendant à alléger la charge fiscale de certaines catégories de contribuables, et ce, à des fins d’incitation économique ou d’équité sociale », estime Mme Thiam. Selon elle, l’évaluation du coût financier de l’interventionnisme de l’Etat requiert une méthodologie particulière que doivent maîtriser les administrations pour une meilleure gestion des dépenses fiscales. Quant à la gestion axée sur les résultats, elle est tout aussi essentielle, indique la patronne de la Dgid qui attend particulièrement de la rencontre de Dakar, des conclusions fortes et utiles aux administrations fiscales et aux Etats.