Les quotidiens parvenus lundi à l’APS traitent de la visite du président malien Ibrahim Boubacar Keïta au Sénégal, arrivée la veille pour une visite d’Etat de trois jours, au moins autant que les enjeux des prochaines locales à travers notamment des alliances évoquées dans différents états-majors politiques jusque-là opposés par des contradictions majeures.
‘’Ibrahim Boubacar Keïta accueilli avec les honneurs’’, rapporte le quotidien national Le Soleil, évoquant à sa Une l’arrivée dimanche du président malien à Dakar, dans le cadre d’une visite d’Etat de deux jours au Sénégal.
‘’Pour sa première visite officielle au Sénégal, le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta a reçu un accueil grandiose de son homologue sénégalais Macky Sall. Plusieurs officiels maliens et sénégalais étaient de la partie’’, écrit ce journal.
‘’Espérons que la visite de IBK va servir à dissiper les nuages qui s’amoncellent sur le ciel des deux pays unis par la géographie et par l’histoire’’, peut-on lire dans le commentaire du jour du quotidien Direct Info.
‘’C’est peut-être la fin de la guerre froide entre IBK et Macky Sall. Le successeur de Wade s’est beaucoup investi dans le conflit malien en y envoyant troupe et argent. Mais à chaque fois qu’il s’agissait de remercier des Etats pour leurs +efforts de guerre+, le Sénégal était zappé’’, souligne-t-il.
‘’La visite du chef de l’Etat malien à Dakar cache bien des enjeux. Entre la +préférence affichée de Dakar+ à Soumaïla Cissé, ex-challenger d’IBK lors de la dernière présidentielle et les poursuites engagées contre ATT qui vit à Dakar depuis sa chute, le menu des discussions sera épicé’’, note Le Quotidien.
Pour attendue qu’elle était, la visite de IBK n’emporte pourtant pas totalement l’intérêt de la livraison du jour de la presse quotidienne dont certains titres semblent plus portés sur les prochaines locales prévues en juin prochain.
‘’Macky Sall contre tous’’, au sujet de la suppression du scrutin de ville lors de ces consultations électorales, rapporte Sud Quotidien, précisant cependant que le code électoral révisé va régir les locales du 29 juin prochain, à moins qu’intervienne un ‘’véritable séisme’’.
‘’Malgré les sorties au vitriol de l’opposition, des partis non alignés comme de certains de ses alliés au sein du Bennoo Bokk Yaakaar récusant le mode de scrutin arrêté pour l’élection des maires principalement dans les ville de Dakar, Guédiawaye, Rufisque et Thiès, Macky Sall persiste et signe dans son schéma de +désignation+ des membres du Conseil municipal devant choisir le premier magistrat de ville de ces localités’’, soutient le journal.
‘’Pourtant, ajoute-t-il, les récriminations se font au quotidien qualifiant ledit scrutin de véritable nébuleuse, voire de stratagème pour déboulonner Khalifa Sall de Dakar, Pape Sagna Mbaye et Malick Gackou (futur candidat) de Guédiawaye, voire Idrissa Seck de Thiès. Des bastions électoraux sur lesquels le nouveau parti entend poser ses mainmises en perspective de la présidentielle de 2017.’’
‘’Le schéma qui faut peur’’ en réalité, c’est celui d’une éventuelle alliance entre des partis ou coalitions comme Rewmi, le Parti démocratique sénégalais et Bokk Gis Gis, tous de l’opposition, si l’on en croit Enquête.
‘’Pour le PDS, tous les moyens sont bons pour venir à bout de la coalition présidentielle au soir des élections locales du 29 juin prochain. C’est ainsi que le parti de Abdoulaye Wade compte nouer une alliance avec Rewmi et Bokk Gis Gis pour barrer la route à Benno Bokk Yaakaar (BBY)’’, renseigne ce journal.
S’y ajoute que selon Le Populaire, la coalition Benno Bokk Yaakaar - regroupant l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir et ses alliés – est mis à mal par lEs combinaisons politiques en vue des locales. ‘’Casse-tête chinois pour le pouvoir… à Mbacké, Saint-Louis et Grand-Yoff’’, note-t-il.
D’où ‘’Les premiers chants pour des retrouvailles Macky-Wade’’, comme le titre L’Observateur. ‘’Moustapha Cissé Lô, Arona Coumba Ndioffène Diouf, Me Madické Niang et Oumar Sarr, se sont rencontrés le samedi passé à Pekh Tall (département de Kébémer), village du célèbre communicateur traditionnel, Abdoulaye Mbaye Pèkh’’, avance ce quotidien.
‘’Ces responsables qui ont longuement échangé sur l’urgence d’une réconciliation entre le président Macky Sall et son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, ont posé des jalons allant dans le sens du dégel des rapports heurtés entre les deux hommes’’, rapporte L’Observateur.
Cela n’empêche pourtant pas certains politiques à se déterminer à titre individuel. Ainsi de Alioune Badara Cissé, longtemps considéré comme le numéro deux du parti présidentiel avant une traversée du désert au bout duquel il a finalement retrouvé ses premiers amours, sans apparemment renoncer à sa liberté de ton et d’action.
‘’ABC jette le masque’’, dit Walfadjri, en parlant de l’ambition de ce dernier de briguer la mairie de Saint-Louis, sa ville natale où son parti et la coalition qui le soutient compte déjà un candidat selon des informations de presse. N’empêche, ABC, comme on le surnomme, ‘’garde ses ambitions intactes’’.
‘’Presque aphone depuis son éviction du gouvernement, suivie de la perte de son poste de coordonnateur de l’APR, Alioune Badara Cissé revient sur le terrain politique, beaucoup plus ambitieux’’, selon Walfadjri qui le cite : ‘’Rien ni personne ne peut m’empêcher d’être candidat’’.
De plus, signale Walfadjri, ‘’l’ancien ministre ne cache pas des ambitions plus grandes pour le pays’’, ce qui justifierait peut-être ses ‘’piques’’ à l’endroit du président de la République Macky Sall et du président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse.
De son côté le Premier ministre Aminata Touré est ‘’en guerre contre Khalifa (Sall)’’, le maire de Dakar, une posture qui amène le chef du gouvernement à vouloir se réconcilier avec un frère de la Première dame disposant de soutiens dans la commune d’arrondissement de Grand-Yoff, fief de Khalifa Sall.
‘’Adama Faye est mon frère’’, lance-t-elle à ce dernier en espérant aplanir ses différends politiques avec lui. Mais Aminata Touré ne semble pas au bout de ses peines, au vu de la réponse de Adama Faye : ‘’Je ne peux plus m’entendre avec elle.’’