Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé, ce mardi, pour la première fois, sur le retrait de l’agrément de Lead Enda Francophone à qui l’Etat reproche d’avoir financé le mouvement Y’en a marre. Aly Ngouille Ndiaye, qui défendait son budget face aux députés, a expliqué le contenu du dossier.
«Le Sénégal est un pays où il y a beaucoup d’Ong, de partis politiques, d’associations. Nous avons plus de 19 000 associations reconnues au niveau national. Nous avons plus de 301 partis officiellement reconnus. Nous avons plus de 500 Ong. Et quand nous avons fait le contrôle, 123 seuls ont donné des programmes d’investissement contrôlés. Tout le reste n’a pas de programme. On a recensé plus d’une soixantaine d’Ong qui ne figurent même pas dans le répertoire. Donc il faut y mettre de l’ordre. Et tant que je serai là, on y mettra de l’ordre. Que ce soit Y en a marre ou je ne sais quoi, cela m’est égal », a-t-il craché.
Aly Ngouille Ndiaye explique que le mouvement Y en a marre a un statut similaire à celui des Asc et autres associations culturelles de quartier. «Ils n’ont pas le droit d’avoir des financements autres que leurs cotisations. C’est le code des obligations civiles et commerciales qui le dit. Donc celui qui fait autre chose que cela, tu sors du champ de la loi. Et celui qui sort du champ de la loi, tant que je suis ici, je lui ferai observer la loi», a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Pour ce qui de Lead Enda, l’ancien ministre de l’Industrie soutient : «C’est une association étrangère de droit sénégalais. Donc c’est le ministre de l’Intérieur qui lui avait donné une autorisation, le ministre s’est rendu compte qu’il n’a pas respecté ses obligations, il a retiré l’autorisation. Ils ont le droit de revenir en introduisant un recours gracieux. Nous, nous attendons, et on verra le moment opportun», dit-il.