La formation politique du président de la République était dans tous ses états, ce wee-kend dans le département de Rufisque. Bien que l’Apr ait phagocyté le mouvement du ministre Oumar Guèye, de l’autre côté dans la commune, Thierno Alassane Sall a constaté les « déchirures » profondes qui minent le parti présidentiel.
La veille du meeting de Sangalkam, le vendredi, les frères ennemis républicains du département s’étaient retrouvés au centre national de formation et d’action de Rufisque sous la houlette de Thierno Alassane Sall, le superviseur du département. La rencontre était convoquée pour arrondir les angles entre responsables du département, mais c’était peine perdue, entre bousculades et invectives.
Chaque responsable était venu avec sa propre chaise et ses militants, comme pour conjurer des pratiques mystiques. Cela, devant le ministre Thierno Alassane Sall, superviseur de la rencontre qui devait commencer à 16 heures et qui n’a pu avoir lieu. La grande salle du Cnfa qui devait abriter la rencontre avait pourtant refusé du monde. Même la cour du centre était noire de monde avec un désordre indescriptible et des bousculades interminables.
Dans chaque camp, on voulait faire une démonstration de force entre le député Souleymane Ndoye (qui par moment se proposait de mettre de l’ordre dans ce tohu bohu), l’ancien ministre Arame Ndoye, les deux beaux parents de Macky Sall que sont Homère Seck et Birame Ndoye Diallo, Alioune Seck, Moulaye Gueye de Diamniadio, les responsables des quatre C et de Yène. Devant cette situation et face à l’impossibilité d’organiser la rencontre, Thierno Alassane Sall s’est résolu à livrer le message du parti pour l’unité afin de pouvoir asseoir des listes consensuelles pour les élections du 29 juin en collaboration avec BBY si possible.
« Cela fait plus d’un mois que nous avons démarré les discussions avec les responsables du département. Nous espérons que d’ici la clôture des listes, nous parviendrons à déposer des listes consensuelles qui seront approuvées par tout le monde ». Faute d’avoir un consensus, le superviseur a alors annoncé que la commission nationale d’investiture, mise en place par le parti, va faire les listes du département. «Le parti n’a désigné personne à priori. Il s’agit d’élections locales, de ce fait, ce sont les collectivités locales qui doivent choisir.
Les instructions du parti sont de faire dans les différentes collectivités locales, des listes consensuelles et si possible avec la coalition Benno Bokk Yaakaar parce que nous partageons le gouvernement, donc, il est évident que nous partagions les collectivités locales », a affirmé le ministre des Infrastructures. En attendant, les responsables ont jusqu’au 15 avril (ndlr-ce mardi) pour s’entendre. « D’ici le 15 avril, s’il y a pas de consensus, le parti va reprendre la main parce qu’à un moment ou un autre, le parti va prendre ses responsabilités », a-t-il dit avant d’ajouter « si cela arrivait à se passer, que personne n’accuse le parti d’être du côté de quelqu’un. Car, il y aura un jugement à la Salomon».
Pour Alioune Seck, l’échec est «patent» : «le consensus est impossible car certains se croient déjà investis par le parti, et d’autres font de l’ostracisme à l’endroit de leurs propres camarades ». Après avoir salué la bonne volonté et le courage du superviseur, l’adversaire irréductible d’Homère Seck a invité les uns et autres à reconnaître l’échec dans la recherche du consensus, et annoncé déjà des démarches pour mettre sur pied une coalition avec d’autres formations et mouvements politiques dans la ville. Déjà une alliance est scellée entre son camp et le mouvement Takhawou sa gokh dirigé par Djiby Samb et le socialiste Abdoulaye Aziz Ndiaye, désigné responsable de la 25ème coordination des socialistes à Rufisque.