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Sénégal: les étudiants du privé en colère
Publié le mardi 27 novembre 2018  |  RFI
Etudiants
© aDakar.com
Etudiants en grève
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Au Sénégal, près de 40 000 étudiants passés de l’enseignement public au secteur privé sont sur le carreau depuis plus d’un mois car l’Etat qui est à l’origine de ce transfert faute de place dans les facultés, refuse, pour le moment, de régler la facture. Ce dimanche, en expliquant que l’Etat n’avait pas budgété suffisant de fonds et qu’il ne pouvait pas payer une dette qui n’était pas claire, le ministre des Finances Amadou Ba a provoqué la colère de ces étudiants qui ont manifesté ce lundi puis affronté les forces de l’ordre.
A l’origine de la colère, cet aveu d’Amadou Ba à l'Assemblée nationale : « Donc cette année nous avions des inscriptions budgétaires qui malheureusement ne permettent pas de couvrir les charges…»

Pour Zacharia Niasse, porte-parole des étudiants passés du public au privé à la demande de l’Etat, cette déclaration du ministre des Finances est une agression. « C'est pourquoi nous ripostons à cette agression. Aujourd'hui ce sont eux qui ont orienté les étudiants dans les écoles privées, ils savent quel est le montant précis qu'il doit payer. C'est qu'ils veulent nous leurrer. On n'a plus d'école, nous sommes dans la rue depuis un mois ! »

Sur les 16 milliards de francs CFA de dette, l’Etat a indiqué pouvoir en payer pour le moment trois aux écoles privées. Une aberration pour Colly qui étudie dans une école de Management : « Que l'Etat paie la dette pour que nous puissions retourner dans les salles. »

Des étudiants, cailloux à la main, prêts à en découdre pour retourner sur les bancs. Prêts aussi à discuter, comme Souleymane : « On avait toutes les autorités de ce pays pour pouvoir régler cette question. Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Si on nous pousse à faire la violence, on va la faire pour régler la question. Mais si on privilégie le dialogue, on va le faire. »

Les étudiants ont donc appelé à une rencontre avec les ministres de l’Enseignement supérieur et des Finances. Une première réunion s’est tenue la semaine passée mais les grévistes n’y ont pas été conviés.
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