Hédi Hamel, conseiller du président de la Confédération africaine de football (Caf), a soutenu que l’instance faîtière est dans un processus de changement prononcé, depuis que le Malgache Ahmad Ahmad est à sa tête, en replacement du Camerounais, Issa Hayatou.
« Depuis l’élection du président Ahmad Ahmad, 19 décisions stratégiques ont été prises à l’occasion de l’Assemblée générale ordinaire ou extraordinaire. Le Comité exécutif, les vice-présidents et les commissions ont changé. La manière de diriger n’est plus la même. Avant, la Caf était une maison de fer. Aujourd’hui, elle est une maison de verre où l’on peut tout voir à l’intérieur. Tout est en train de changer », a affirmé Hédi Hamel.
Le conseiller du président de la Confédération africaine de football (Caf) était jeudi soir l’invité des Carrefours d’actualité du Centre d’études des sciences et techniques de l’information de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Cesti).
Ahmad Ahmad a mis fin au règne de plus de 30 ans du Camerounais Issa Hayatou à la tête de la Caf. Depuis, un vent nouveau semble souffler sur le football africain. « Quand Ahmad a été élu, nous nous sommes rendus compte que 98 % du personnel travaillant au siège de l’instance au Caire (Egypte) était d’origine égyptienne. Ce n’est pas possible parce que l’Afrique compte 54 pays. Ainsi, en mai 2017, lors d’une Assemblée générale, il a été décidé que plus jamais, il n’y aura que des Egyptiens au siège », a souligné M. Hamel.
Pour l’ancien journaliste de L’Equipe ou encore de France Football, la Caf « n’est pas obligée de chercher tous ses directeurs, tous ses employés en Egypte. Car, elle peut avoir une Sénégalaise comme directrice de la Communication, un Algérien comme financier et un Camerounais comme directeur de la Logistique ».
Pour faire de la Confédération africaine de football le patrimoine commun de tout un continent, Hédi Hamel a informé que les textes de la Caf ont été modifiés afin que « les Egyptiens représentent simplement 50 % du personnel du siège. Un appel à candidatures a ensuite été lancé dans tous les pays africains pour des recrutements ».
Concluant sur ce point, l’ancien commentateur télé a fait savoir que l’actuel top management, conscient que la Caf appartient à toute l’Afrique, est fier d’avoir « une vingtaine de nationalités africaines » dans l’administration centrale.
M. Hamel, estimant que « des erreurs stratégiques » ont été commises sous la direction de Issa Hayatou, a renseigné que la Caf s’est davantage structurée avec notamment la mise sur pied de « six nouvelles directions » pour booster le développement du football africain.
La question de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 prévue pour le moment au Cameroun s’est invitée dans les débats. Pour la première fois depuis sa création, cette compétition va passer de 16 à 24 équipes. Pour Hédi Hamel, c’est une « évolution logique ».
Le nombre de sélections prenant part à cette joute n’est pas l’unique changement survenu dans cette nouvelle ère. La Can, qui se disputait durant les mois de janvier-février, passe en mode été (juin). Cette décision a soulevé quelques interrogations.
« Certains disent qu’en Afrique centrale par exemple, il y a des risques de pluies torrentielles. Pourtant, partout dans le monde, des matchs se déroulent sous la pluie », a relativisé M. Hamel.
Pour l’heure, le Cameroun demeure le pays organisateur de cette Can mais son sort reste suspendu à la décision du Comité exécutif de la Caf qui se réunira le 30 novembre prochain à Accra (Ghana).
« Sur la base du dernier rapport de la mission d’inspection, le Comité exécutif décidera s’il maintient cette CAN au Cameroun ou s’il procède de nouveau à un appel à candidatures » pour un plan B, a indiqué Hédi Hamel.