Les avocats de l’Etat du Sénégal ont fait face à la presse, ce mercredi 21 novembre à Dakar, pour se prononcer sur la décision du Comité des droits de l’homme des Nations unies concernant l’affaire Karim Wade.
Selon les robes noires, les recommandations dudit comité n’ont pas d’effets juridiques contraignants. « La condamnation de Karim Wade, est définitive et la question a été déjà réglée par la Cour suprême », ont-t- ils martelé » devant les journalistes.
Les défenseurs de l’Etat du Sénégal à savoir Maitres Moussa Félix Sow, Yérim Thiam, Samba Bitèye, Bassirou Ngom et l’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Félix Diome ont rappelé que « le fils de l’ancien Président a été condamné par une décision aujourd’hui irrévocable, suite au rejet de son pourvoi par la Chambre criminelle de la Cour Suprême le 20 août 2015. « Karim Wade a été par la suite gracié le 24 juin 2016 par décret présidentiel.
D’après le pool d’avocats, l’Etat du Sénégal ne va pas reprendre le procès de Karim Wade qui a été condamné par la Crei. Car, selon Me Yérim Thiam, « la cour suprême a déjà clos le débat. C’est terminé. »
Le dossier du fils de l’ancien président s’est également invité ce mercredi à la cérémonie de la convention d’investiture du candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à la présidentielle de février 2019, en l’occurrence le président sortant Macky Sall.
Lors de la rencontre, l’envoyée spéciale du président de la République, Mme Aminata Touré, ex chef du gouvernement et ancien ministre la justice qui a ouvert le dossier a sifflé la fin de « l’affaire Karim Wade »,
« Affaire Karim gassi* » dit-elle en langue pulaar, sous une tonnerre d’applaudissements.
Mme Aminata Touré ne veut plus entendre de l’affaire Karim Wade en soutenant que « c’est une histoire qui est derrière nous ».
D’ailleurs, dit-elle, « il y a un avocat français qui a soutenu que le Comité des droits de l’Homme des Nations unies s’est trompé. Et il ne pourrait en être autrement ».
En rappel, Karim Wade est un homme politique et fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Il a occupé plusieurs postes ministériels dont ministre d’État, de la Coopération et des Transports, avant de quitter le gouvernement après la défaite de son père en 2012.
Il a été incarcéré à partir de 2014 pour enrichissement illicite et détournements de fonds et gracié en 2016 par le président Macky Sall tout en restant condamné à payer une amende. Il part alors en exil au Qatar.