Les journaux sénégalais, parvenus jeudi à APA, font la part belle aux déclarations du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne à l’occasion de la convention nationale d’investiture de Macky Sall par les cadres de la Coalition Benno Bokk (BBY, mouvance présidentielle).
« Les prophéties de Mahammad Boun Abdallah », barre à sa Une Vox Populi. Ce journal relaie les propos du Premier ministre pour qui, « le 24 février 2019 (premier tour de la présidentielle), à 18 heures, le tour sera joué ». Et d’ajouter que le lendemain du scrutin « beaucoup de partis vont se disloquer. On verra des partis qui vont aller en congrès d’office et destituer leurs leaders ».
Dans WalfQuotidien, Mahammad Boun Abdallah Dionne assure qu’« il n’y aura pas cinq candidats face à Macky (Sall) à cause du parrainage ». Selon lui, « la rationalisation des partis politiques qui a été inscrite dans la Constitution va se matérialiser le 10 décembre prochain, date de la validation des candidatures ».
Cela fait dire au Premier ministre, dans les colonnes de L’Observateur, que « Macky (Sall) tient sa victoire au 1ertour ». En tout cas, Sud Quotidien informe que durant la convention nationale d’investiture, « Mimi (Touré) a attaqué, (Abdoulaye) Diouf Sarr a cogné et (Mahammad Boun Abdallah) Dionne a chargé ». Principales cibles de ce tir groupé de l’état-major de Macky Sall : le régime d’Abdoulaye Wade, les ONG et la société civile.
Ancien Premier ministre, Aminata Touré dite Mimi est actuellement le Coordonnateur du pôle parrainage et mobilisation de la mouvance présidentielle. Abdoulaye Diouf Sarr, par ailleurs ministre de la Santé et de l’Action sociale, est le Coordonnateur des cadres républicains.
Pour EnQuête, « les cadres de (Benno Bokk Yakaar) BBY sonnent la mobilisation (pour) jouer pleinement leur partition dans la réélection du Président de la République sortant ». S’adressant aux cadres, Mahammad Boun Abdallah Dionne déclare : « vous avez fait le choix de la stabilité », renseigne Le Soleil.
L’affaire Karim Wade continue toujours de faire couler beaucoup d’encre. En conférence de presse, « les avocats de l’Etat (du Sénégal) déchirent » l’avis du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU », indique L’AS. En effet, ce pool d’avocats affirme, dans Le Soleil, que « la décision de condamnation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) est irrévocable ».
Soutenant que « rien ne détournera l’Etat de l’option de promouvoir la bonne gouvernance et la transparence », les défenseurs de l’Etat avertissent Karim Wade : « s’il ne paie pas, il subira toute la rigueur de la loi le jour où il mettra les pieds au Sénégal », rapporte Sud Quotidien.
Dans le cadre de la traque des biens mal acquis engagée par le président Macky Sall dès son accession au pouvoir en 2012, Karim Wade avait été condamné, le 23 mars 2015 par la CREI, à 6 ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 136 milliards F CFA.
L’ancien ministre est actuellement en exil à Doha (Qatar), après avoir bénéficié de la grâce présidentielle. Candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) à la candidature pour la présidentielle de 2019, Karim Wade risque un retour à la prison s’il foule le sol sénégalais car ne s’étant pas encore acquitté de l’amende que lui réclame l’Etat du Sénégal.