Le syndicaliste français Patrick Biondi a été surpris de découvrir le salaire de 1600 d’un pompiste sénégalais officiant dans une station-service TOTAL. « Je ne savais pas que les pompistes n’ont pas de contrat avec TOTAL. Je vais saisir le PDG du groupe Patrick Pouyanné », prend-t-il date. En France, pour le même travail, on contracte avec des filiales du pétrogazier et non avec des gérants, par une sorte d’externalisation de cette activité, comme c’est le cas au Sénégal. « Pourtant ces pompistes sont décorés par TOTAL pour leurs performances », relève Biondi, qui indexe un paradoxe.
Un employé d’une station-service informe qu’un de ses collègues s’est retrouvé avec un salaire de 1600 F Cfa à la fin du mois, après des ponctions opérées pour « manquements » supposés. Pour la plupart, ils n’ont pas de prime de risque, alors qu’ils sont en permanence exposés au danger.
Dans le même créneau de révélations, il nous est revenu que ceux qui sont dans les compagnies gazières locales ne se portent pas mieux. Ces entreprises passent par les brèches du cadre législatif et réglementaire pour recourir abusivement à la sous-traitance. C’est ainsi que seul un pourcentage de 10 % du personnel jouit d’un contrat en bonne et due forme.
D’où la nécessité, pour la Cgt et l’Uts, de monter au Sénégal un puissant syndicat du pétrole pour amener le patronat et les décideurs publics à de meilleurs sentiments. Cela est d’autant plus nécessaire que la découverte d’importantes ressources sous nos cieux induit forcément des mutations dans le secteur.