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Tensions de trésoreries au Sénégal: Amadou Bâ fait son mea culpa
Publié le mercredi 14 novembre 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Revue du portefeuille des opérations de la Banque Mondiale au Sénégal
Dakar, le 13 novembre 2018 - La Revue du portefeuille des opérations de la Banque Mondiale au Sénégal s`est tenue, ce mardi, à Dakar. La rencontre s`est déroulée sous la présidence du ministre de l`Économie, des Finances et du Plan.
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Le Sénégal connait une tension de trésorerie nette. C’est le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Amadou Ba qui l’a lui-même reconnu hier, mardi 13 novembre, en marge de la Revue conjointe du portefeuille des opérations de la Banque mondiale au Sénégal. Toutefois, l’argentier de l’Etat a tenu à préciser qu’une telle situation s’explique par la hausse du prix du baril de pétrole de près 80% et du cours du dollar non répercutés sur les prix du carburant et de l’électricité. Ce qui constitue un manque à gagner de recettes fiscales de plus de 100 milliards par an. «C’est un choix voulu par le gouvernement du fait de la politique sociale menée par le Président de la République», a précisé Amadou Bâ. Les détracteurs du Macky soutiennent que c’est l’approche des élections qui maintiennent les prix en l’état et qu’ils vont flamber au lendemain de la Présidentielle de février 2019. Wait and see !

Point de supputions ! C’est désormais officiel. Le Sénégal traverse une tension de trésorier. C’est le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, lui-même qui l’a dit hier, mardi 13 novembre, en marge de la Revue conjointe du portefeuille des opérations de la Banque mondiale au Sénégal.

Il confirme si besoin en était des économistes et pas des moindres, notamment des agents du Fonds monétaire international (Fmi), mais aussi l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum, des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) en l’occurrence Meïssa Babou, Thierno Thioune maitre de conférence titulaire et tant d’autres économistes comme l’actuel parlementaire Mamadou Lamine Diallo. Sans occulter la Banque mondiale. Eux tous, n’ont eu de cesse d’alerter sur la gestion budgétaire du Sénégal.

«C’est vrai depuis plus d’un an le prix du baril de pétrole s’est nettement apprécié. Or, le pétrole et ces dérivés représentent 20% de nos recettes. A cela, s’ajoute l’appréciation du dollar. Face à cette situation soit, on répercute tout sur le prix à la pompe pour financer l’ensemble de nos projets ou alors on serre en bloquant les prix et puis augmenter les subventions comme l’a voulu le président Macky Sall. Et cela entraine forcément des tensions et quelques difficultés çà et là», a reconnu le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ.

Il poursuit: «Au compte de cette année nous avons mis à la disposition de la Senelec pas moins de 70 milliards et avalisé une reconnaissance de dette de près de 125 milliards. Et ça, je parle sous le contrôle de la Banque mondiale. C’est autant de ressources qui sont prélevées dans d’autres secteurs. C’est la vérité!».

Toujours selon ses explications: «C’est un choix ou bien on décide d’augmenter les prix et ce sont les sénégalais les plus faibles qui vont souffrir ; ou bien on serre. Mais, le temps d’ajuster tout cela, on se retrouve avec quelques difficultés voulues par le gouvernement du fait de la politique sociale menée actuellement par le Président Macky Sall».

«Quand le prix du baril hausse à près de 80 dollars, le Sénégal ni peut rien. De même lorsque le dollar s’apprécie. Maintenant, on peut répercuter tous ces éléments sur le prix et c’est augmenter au moins le prix du carburant de 110 à 125 F CFA dans les conditions actuelles. Or, cette option nous parait inopérante», a conclu l’argentier de l’Etat. Mais la question qui taraude les esprits, c’est jusque quand l’Etat va maintenir cette politique d’austérité ? Surtout quand les détracteurs de Macky Sall parlent d’une décision politique à la veille d’une élection présidentielle où toute hausse des denrées de premières nécessités risquerait d’être fatale.
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