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Polémique et suspicions autour du fichier électoral: Les recommandations des experts pour dissiper les suspicions
Publié le lundi 12 novembre 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Les conseillers municipaux et départementaux votent pour élire leurs représentants au HCCT
Les opérations de vote ont démarré, à Dakar, pour l`élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). Sur le plan national, 80 Hauts conseillers seront élus.
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Polémique et suspicions autour du fichier électoral à la veille de la présidentielle de 2019

VALDIODIO NDIAYE, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU COSCE : «L’Etat peut créer les conditions d’un audit complémentaire ou de certification»

Ça, c’est la posture de la société civile. Nous avons pu travailler sur cette approche. La responsabilité de l’Etat, à un certain moment, est engagée. Parce qu’il appartient à l’Etat, au président de la République, de rassurer les acteurs. Rassurer les acteurs, instaurer un climat de confiance entre les acteurs, c’est extrêmement important. Parce qu’en matière électorale, la perception est importante. On peut avoir un très bon processus électoral en termes de contenu, mais si la perception n’est pas bonne, ça crée des problèmes. Aujourd’hui, il y a une rupture de confiance. Il n’y pas de dialogue entre les acteurs politiques. C’est ça qui amène ce débat. Il faut restaurer la confiance.

Pour restaurer la confiance, il est important pour l’Etat de créer d’abord les conditions d’accessibilité au fichier par l’opposition. Je pense qu’il y a un premier pas qui a été fait. C’est-à-dire le fait de mettre le fichier en ligne. Aujourd’hui, ceux qui sont dans le parrainage, une fois que leur liste est bouclée, peuvent prendre un informaticien pour vérifier en ligne si les parrains du candidat sont sur le fichier. Attention, ce n’est pas la liste de manière brute qui est disponible. Mais, c’est un fichier avec un moteur de recherche, c’est-à-dire que, quand vous insérez le numéro de l’électeur, son nom et prénom, il vous renseigne. Les candidats peuvent faire ce travail de recherche et de comparaison avant dépôt, parce qu’ils ont encore le temps. L’ouverture du dépôt commence le 11 décembre.

Le deuxième pas que l’Etat peut faire dans le cadre de la restauration de la confiance, c’est de créer les conditions d’un audit complémentaire ou de certification, l’appellation importe peu, du fichier. Dans cet audit, il importe d’impliquer l’ensemble des forces politiques. A ce niveau-là, je pense que nous, la société civile, nous allons travailler à inciter tout le monde à participer à ce travail pour en finir définitivement sur ce débat autour du fichier.

ABABACAR FALL, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU GRADEC : «Les modifications d’adresse électorale et les radiations pourraient faire l’objet d’un audit de certification»

L’article L.48 du code électoral dans son alinéa 3 dispose que « Le Ministère chargé des élections fait tenir le fichier général des électeurs, en vue du contrôle des inscriptions sur les listes électorales. La Cena ainsi que les partis politiques légalement constitués ont un droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier. Un décret détermine les conditions d’organisation et de fonctionnement de ce fichier». Cette disposition, si elle est appliquée, devrait permettre de régler la question de l’accès au fichier aux partis qui le demandent car, après le dernier audit effectué par les experts de l’UE, il y a eu des mouvements avec la révision exceptionnelle décidée en mars-avril dernier. Par conséquent, le fichier ayant subi des évolutions avec l’enregistrement de nouveaux électeurs, les modifications d’adresse électorale et les radiations pourraient faire l’objet d’un audit de certification qui se ferait dans un délai relativement très court et qui permettrait de rassurer tous les acteurs. Cela est possible si et seulement les acteurs acceptent de s’asseoir et de discuter. Cela me semble être la solution idoine susceptible de mettre fin au débat et à la suspicion.

L’évocation de l’article L.11 du code électoral qui parle de la remise de la liste des électeurs par bureau de vote quinze (15) jours au moins avant la date du scrutin aux candidats sur support électronique et en version papier et à la Cena dans les mêmes formes est très différent de la remise du fichier électoral ou de l’organisation de son accès. Cette opération permet juste aux représentants de candidats dans les bureaux de vote de disposer de la liste des électeurs inscrits dans le bureau de vote afin de faire le contrôle des opérations. Encore une fois, si nous voulons que cette élection présidentielle se déroule dans la sérénité et le calme, il appartient aux acteurs de renouer le fil du dialogue et de s’entendre sur les règles du jeu comme ils l’ont fait en 2000 et en 2010/2011. Cela me semble une des solutions peut être parmi d’autres.
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