C’est l’histoire d’une blague qui a mal tourné. Khadim Diop, en mari drôle, annonce à sa femme, Aïda Mbacké, avoir pris une seconde épouse. La dame, en état de grossesse très avancé, sort de ses gonds, asperge d’essence son chéri et met le feu. Et pour être sure que la torche humaine qu’elle vient d’allumer n’aura aucune issue de secours, elle verrouille la porte de la chambre derrière elle.
Alors qu’elle s’est réfugiée chez des voisins, le mari touché se débat contre les flammes. Il crie "Aïda taal na ma (Aïda m’a brûlé vif en wolof), Aïda taal na ma…". Il a été sauvé par les voisins, qui ont défoncé la porte pour l’extraire de la pièce.
Depuis dimanche, il se bat contre la mort à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy). Sa dulcinée, elle, évacuée dans la même structure de santé, a donné naissance à une fille ce lundi. C’est le deuxième enfant du couple, qui avait déjà un garçon.
"Je me suis évanouie"
Le mobile du crime est donc la jalousie. Pas de doute. Mais elle était mal placée. En effet, d’après Vox Populi, Khadim Diop n’a pas pris une deuxième épouse. Il parlait au second degré pour annoncer qu’il a acquis une nouvelle voiture.
Seneweb s’est rendu sur les lieux du crime. Pour une reconstitution des faits tragiques. Sur place, ce lundi 5 novembre, la façade de l’immeuble abritant l’appartement du couple, situé au rez-de-chaussée, porte encore les traces de l’incendie. La fenêtre de la chambre de M. et Mme Diop est complètement calcinée (voir photos).
Les voisins reviennent peu à peu de leurs émotions. "Je ne veux même pas me rappeler les faits. Je me suis même évanouie", lance une dame, qui confie que son mari a été le premier à aller porter secours à Khadim Diop.
Elle rembobine : "On était dans notre appartement le jour des faits. Tard dans la nuit du samedi au dimanche, vers deux heures du matin, mon mari et moi avons entendu des cris dans leur appartement. On s’est dit qu’ils avaient repris leurs vieilles habitudes, car ils se disputaient fréquemment, ou qu’il s’agissait d’un cambriolage; les bruits étaient si forts."
Le père brûlait devant son enfant
La première hypothèse est la bonne. C’était une scène de ménage. "On a couru pour voir ce qui se passait. À travers la fenêtre de notre cuisine, on a vu l’homme transformé en torche humaine en train de crier ’Aïda taal na ma , Aïda taal na ma’. Les voisins ont accouru pour secourir la victime. À l’intérieur, il y avait leur enfant mais heureusement qu’il n’a pas était touché par le feu. Je me suis évanouie parce ce que j’étais sous le choc et j’étouffais."
Les voisins interrogés se disent surpris. Ils affirment qu’Aïda Diop se plaignaient souvent de l’infidélité de son mari, "mais de là à le brûler vif… !". La surprise est d’autant plus grande que la dame était en état de grossesse très avancé.
La gendarmerie s’est emparée de l’affaire. Mais, selon Libération, les enquêteurs ont différé l’interrogatoire de la suspecte pour des raisons humanitaires. Évidentes.