Fin de l'état de grâce à la Fifa pour Fatma Samoura, la pétillante secrétaire générale sénégalaise de l'instance ? Oui selon Mediapart, qui a consacré un article très critique à son patron, Gianni Infantino, sous le titre "Les dossiers noirs du nouveau président de la Fifa".
Sur la base d'informations tirées des Football Leaks, ces documents issus de la Fifa et remis au réseau European investigative collaboration (EIC), le texte révèle "comment l'homme le plus puissant du foot mondial a violé ses promesses".
Élu au milieu de la tempête qui a emporté son prédécesseur, Sepp Blatter, et plusieurs hauts responsables de l'organisation, "Gianni Infantino avait promis de laver plus blanc que blanc : fini la corruption, les arrangements et le clientélisme. Il n'en est rien", tranche Mediapart.
Le système de Gianni : "Placer des gens (…) qui lui sont redevables et donc faciles à contrôler. Des béni-oui-oui. Le tout dans un climat de peur et de silence."
Numéro 2 de la Fifa, adoubée par le nouveau président au moment de sa désignation, la secrétaire générale de l'organisation n'a pas été épargnée par les Football Leaks. Elle en a pris pour son grade.
Sur la légende d'une photo d'illustration de l'article- on la voit, sous le regard attendri et bienveillant de son boss, tenant d'une main un ballon de foot et de l'autre un bouquet rond de roses-, le journal en ligne mentionne : "Fatma Samoura, secrétaire générale de la Fifa, ne fait pas l'unanimité en interne".
Pour arriver à cette conclusion, Mediapart s'est appuyé sur les déclarations du Norvégien Kjetil Siem, un proche conseiller d'Infantino. Dans un rapport destiné au président de la Fifa et daté de février 2018, ce dernier clame : "Je dois déclarer avec une grande tristesse que la secrétaire générale (Fatma Samoura) a perdu la confiance et n'est plus en mesure de gérer et de motiver ses employés de manière appropriée."
Le Norvégien ajoute : "Nous sommes maintenant dans une situation où plusieurs vice-présidents (…) et associations membres sont mécontents. Ils se plaignent de la direction de la Fifa. Les flèches visent le président. Pourquoi permet-il que cela continue ?"
En réponse à cette question, Mediapart avance une hypothèse : "Peut-être parce qu'au fond, cela l'arrange". Avant d'enfoncer le clou en rapportant les propos d'un membre de la Fifa : "C'est le système de Gianni. Placer des gens (…) qui lui sont redevables et donc faciles à contrôler. Des béni-oui-oui. Le tout dans un climat de peur et de silence."