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Saer Seck, président de la LSFP sur la réconciliation USO - stade de Mbour : ‘’C’est un soulagement pour tout le football et même la société sénégalaise’’
Publié le vendredi 2 novembre 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
La Fédération sénégalaise de football donne des détails sur la préparation des Lions
Dakar, le 13 février 2018 - Le président de la Fédération sénégalaise de football a donné des explications sur la préparation de la phase finale de la Coupe du monde 2018 par les Lions du Sénégal. L`équipe de la FSF a annoncé plusieurs matches amicaux. C`était au cours d`une rencontre avec les journalistes organisée par l`Anps. Photo: Saer Seck, président de la Ligue professionnelle de football
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Quinze mois après le drame de Demba Diop, le Stade de Mbour et l’Union sportive de Ouakam (Uso) ont fumé le calumet de la paix, la semaine dernière. Le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), Saër Seck, revient sur ce douloureux incident, dans un entretien avec ‘’EnQuête’’. Le président de l’Académie Diambars parle de l’ouverture prochaine du championnat, l’accord signé avec le groupe chinois Star Times, la relégation de son club en Ligue 2, entre autres sujets.



La réconciliation a eu lieu entre le Stade de Mbour et l’Union sportive de Ouakam, la semaine dernière. On peut donc dire qu’une épine est sortie du pied de la Ligue sénégalaise de football professionnel et de la Fédération sénégalaise de football ?

Cette tragédie était une préoccupation, un problème. On n’a pas su relever huit de nos supporters à l’issue d’un match de football. Tout le monde sait que l’objectif, ce n’est pas ça. Au contraire, c’est une communion, c’est une ambiance festive. Et donc, il est évident que c’est un énorme problème, pas seulement une épine. Une épine ne peut même pas caractériser ça. Et ce n’est pas dans le pied, mais dans le cœur, dans la tête qu’elle s’était implantée. A la fois pour Saliou Samb et pour Aziz Guèye, peut-être même plus que pour nous. Ça doit être un énorme soulagement, compte tenu de la responsabilité directe et en tout cas de l’exposition directe, parce qu’on ne fuit pas nous-mêmes nos responsabilités. Donc, c’est un soulagement pour tout le football sénégalais. Et même pour toute la société sénégalaise. Parce qu’à la suite de ça, deux communautés importantes du pays, que ce soit Mbour ou Ouakam, étaient dans un froid relationnel. Cette rencontre a servi à remettre les fils du dialogue et à permettre que ce qui n’aurait jamais dû être terni soit rétabli de la meilleure des manières.

Le démarrage du championnat initialement prévu le 20 octobre dernier a finalement été repoussé jusqu’au 3 novembre. Certains dirigeants du football ont fustigé ce report. Que leur dites-vous ?

Les dirigeants du football qui sont au fait des questions du football et de la réalité quotidienne savent ce pourquoi effectivement ce championnat a été décalé. Je pense que la Ligue professionnelle a fait suffisamment d’efforts en ce qui concerne la maitrise des calendriers pour ne pas recevoir de critiques à ce sujet. Les raisons du décalage sont claires. Elles sont essentiellement d’ordre économique et liées à la mise en œuvre du contrat que nous avons avec Star Times. Il est important de sécuriser la mise en œuvre de ce contrat qui vient mettre un terme à deux années de disette où la Ligue professionnelle a fonctionné sans partenaire. Et c’est un peu la raison pour laquelle il y a eu ce décalage. Mais ce week-end tout le monde sait que c’est le Magal de Touba (l’interview a été réalisée le vendredi 25 octobre dernier, Ndlr). Certains ont beau jeu de fustiger. C’est plus facile de parler, de critiquer que de travailler, de réfléchir et d’organiser. En plus, beaucoup d’entre eux le fustigent, mais ça les arrange. Parce que ça permet effectivement de prolonger le temps de préparation de leurs équipes. Mais ce que je crois fondamentalement, les objectifs qui sont les nôtres, c’est de maitriser le calendrier, de démarrer le championnat dans de bonnes conditions et le finir avant la Coupe d’Afrique (des nations).

Les Sénégalais auront donc la possibilité de suivre le championnat à la télé, cette saison ?

Ecoutez, il faut que l’on sache ce que l’on veut. On ne peut pas dire que notre football est pauvre, notre professionnalisme n’est pas bon, parce qu’il n’y a pas de moyens… Vous ne pouvez pas, vous les journalistes, passer votre temps à nous taper dessus, disant qu’il y a des salaires impayés, des retards de salaires, et pour une fois qu’on a une télévision privée qui vient mettre de l’argent dans le football professionnel, qu’on nous demande si les Sénégalais vont avoir la possibilité de voir ça dans les chaines publiques et gratuitement. Non ! L’objectif, c’est que le championnat sénégalais soit disponible par satellite sur une chaine câblée. Et il le sera pour l’ensemble des familles sénégalaises à des prix modiques que je ne maitrise pas, que je ne peux pas vous donner à l’heure actuelle. Notre collaborateur Star Times est en train de choisir son partenaire technique et prédéfinir sa stratégie pour la production et la diffusion au départ du championnat. Ça va se faire d’ici la fin de la semaine. Et à ce moment-là, on pourra indiquer aux Sénégalais les conditions dans lesquelles ils pourront avoir accès à ce championnat.

Pouvez-vous revenir sur les termes du contrat qui vous lie avec Star Times ?

Non, ce sera l’objet d’une conférence de presse animée par Star Times et la Ligue sénégalaise de football.

Cette année, peut-on s’attendre à ce que la Coupe de la Ligue revienne ?

Inch’Allah. La Coupe de la Ligue est programmée et elle reviendra cette année. C’est dans le programme de la saison. Je n’ai pas la date exacte. Mais, probablement les premiers matches vont se jouer en fin novembre, début décembre.

Avec la fermeture annoncée du stade Léopold Sédar Senghor, ne craignez-vous pas un manque à gagner, notamment du point de vue de l’affluence ?

Non, la fermeture du stade n’aura aucune incidence sur l’affluence. Je pense que l’affluence dépendra de la promotion qu’on fera de notre championnat. J’allais presque dire de la promotion que vous la presse vous en ferez. Vous êtes prompts à toujours parler de Sadio Mané, de Kalidou Koulibaly, de Naples contre le Paris Saint-Germain. A longueur de journal papier, télévisé, radiophonique, on ne parle que des championnats étrangers. Vous ne nous aidez pas à faire la promotion de notre championnat, à créer et à vendre des stars du championnat local. Pour que les jeunes puissent les connaitre, se reconnaitre en eux et aient envie d’aller au stade.

La question de l’affluence est plus liée à ça. La responsabilité n’est pas seulement la vôtre, nous aussi nous en avons une part. Puisque c’est la qualité du spectacle aussi qui va effectivement attirer les gens au stade, mais également la convivialité de nos stades. Le stade Léopold Sédar Senghor ne sera pas fermé immédiatement, il est mis à notre disposition. Il arrivera un moment où il sera fermé. Mais au même moment, on aura le stade Alassane Djigo, Amadou Barry de Guédiawaye, Ngalandou Diouf de Rufisque, le stade Ndiarème qui est le deuxième stade de Guédiawaye et probablement le stade de Mbao et Demba Diop. On est en train de réfléchir sur Iba Mar Diop. Voilà autant d’enceintes dans lesquelles on pourra dérouler le championnat, en attendant que ce qui est prévu pour le stade Léopold Sédar Senghor soit fait et achevé.

Votre club, Diambars, va évoluer cette saison en 2e division. Quels sont les objectifs assignés au coach ?

Ce que je souhaite, c’est que mon club grandisse à nouveau et retourne en Ligue 1 pour jouer les premiers rôles. Nous avons renouvelé notre effectif quasiment à 100 %. Aujourd’hui, nous n’avons plus les Ousmane Mané, Babacar Diop, Sady Guèye, Keita, Ousseynou Ndiaye, Adama Mbengue, Alassane Sylla, Nestor Mendy, Arfang Daffé, Pathé Ciss, Pape Oumar Guèye. Tous sont partis à l’étranger. L’objectif que j’assigne à mes coaches, d’abord, c’est la progression des jeunes. Avant de monter, je veux voir que les joueurs, qui ont commencé l’année dernière le championnat, ont effectivement progressé. Puis, cela va se traduire par des résultats, par leur capacité à aller dans de grands clubs, de grands championnats. Et que leur formation soit achevée et qu’ils reviennent au Sénégal et nous valoir des satisfactions au niveau de l’équipe nationale.

Donc, vous en êtes fier, même si votre équipe est reléguée en Ligue 2 ?

Ce n’est pas grave. Moi, je préfère qu’ils partent et que nous nous retrouvions en Ligue 2 pour reconstruire avec des jeunes de 16 à 18 ans, que de les garder ici pour continuer à leur payer 150 000 ou 200 000 F par mois. J’ai toujours dit que l’objectif et l’avenir d’un garçon sont prioritaires par rapport à celui du club. Donc, tous les jeunes qui peuvent partir, partent. Même si ça ne nous rapporte pas des retombées financières, alors que leur formation nous a coûté de l’argent. C’est ça Diambars. C’est ça notre philosophie. Beaucoup de gens ne comprennent pas que Diambars soit descendu en Ligue 2. En réalité, Diambars doit renouveler complètement tous les cinq ans au maximum. Dans le nouveau projet que j’ai fait, on avait prévu une possibilité de relégation en Ligue 2. Quand vous commencez un championnat avec 90 % des jeunes qui n’avaient jamais disputé un seul match officiel au Sénégal, c’est quand même compliqué. Bon, on s’est battu jusqu’à la dernière journée pour se sauver, contre Ngb et le Casa. On ne s’en est pas tiré. Ça ne nous a pas fait plaisir, mais honnêtement ce n’est pas plus dramatique que cela.

Y a-t-il des renforts dans votre effectif ?

Non. Ça, c’est fini. On a arrêté ça, on ne joue qu’avec nos jeunes. On ne va pas chercher de jeunes à l’extérieur. Si on doit jouer avec des joueurs qui ont 15 et 16 ans, on jouera avec eux. Ce sera difficile pour eux, surtout sur la question physique et sur les différents impacts physiques. Plus tôt on les jettera dans la mare, plus tôt ils apprendront à nager. C’est quelque chose à laquelle on s’était préparé.

Quand vous faites le bilan depuis la création de l’institut, que retenez-vous ?

(Sifflement) Ça fait quinze ans ! Le bilan est pour moi très satisfaisant, honnêtement. Si je devais le refaire, je le referais, avec peut-être même plus d’enthousiasme et plus de folie qu’il y a quinze ans. J’ai été traité de fou cinquante fois. Tellement les gens voyaient le projet grand. Honnêtement, je n’ai pas de regrets. Aly Souleymane Ly, qui est un de nos pensionnaires, était un jeune talibé que nous avions recruté. Il est arrivé à Diambars sans avoir jamais mis les pieds dans une salle de classe. Il a obtenu son Baccalauréat et il vient de finir un Bts en informatique. On l’a inscrit en ingéniorat, option réseau. Rien que cet exemple, pour moi, ça suffit. Il a réussi.

Ce qui fait notre fierté absolue. Il n’est pas le seul exemple, il y en a une flopée. Abdou Mbacké Thiam est venu d’une école arabe. Aujourd’hui, il est aux Etats-Unis où il va passer son graduation au mois de décembre, en même temps, il va passer professionnel. Vous voyez que je ne parle pas de Pape Ndiaye Souaré, Idrissa Gana Guèye, Kara Mbodj, etc. Le jeune Djibril Diop, classé premier au Brevet cette année dans la région de Thiès avec une moyenne de 18/20, est ici chez nous. Au Brevet à Mbour, sur les cinq premiers, il y a quatre pensionnaires de Diambars. Ce sont des motifs de fierté, qui font que si je devais refaire Diambars, c’est avec un très grand plaisir.

Est-ce-que l’idée d’une collaboration avec l’Olympique de Marseille reste toujours d’actualité ?

Oui, c’est d’actualité. C’est toujours dans le train des négociations, qui sont longues parce qu’il y a beaucoup d’aspects qu’il faut prendre en considération. Mais la négociation, le fil du dialogue n’est pas rompu, au contraire. Dans les semaines à venir, j’ai rendez-vous avec les Marseillais pour voir si on peut conclure un contrat.

KHADY NDOYE (MBOUR)
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