La croissance à deux chiffres ne se décrète pas, a soutenu samedi à Dakar le ministre sénégalais du budget, Mouhamadou Makhtar Cissé.
Lors d'une rencontre avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), M. Cissé a tenu à répondre aux détracteurs du Plan Sénégal émergent (PSE) qui reprochent aux concepteurs de ce référentiel de la politique économique et sociale du pays de manquer d'ambition en ne projetant qu'une croissance économique à deux chiffres.
Le PSE ambitionne de porter la croissance du Sénégal à 7% à l'horizon 2018.
« Personne ne crache sur une croissance à deux chiffres. Je voudrais qu'on me dise comment on va financer cette croissance », a dit Cissé.
Affirmant que le secteur privé peut permettre d'atteindre cette croissance à deux chiffres, il a néanmoins regretté le fait que ce secteur évolue dans un environnement difficile.
« C'est ce qui explique les réformes entreprises par le gouvernement pour améliorer l'environnement des affaires », avance M. Cissé.
« Le paradoxe du Sénégal c'est que c'est un pays rural mais c'est le secteur des services qui tire l'essentiel de l'économie » note le ministre du budget, invitant en conséquence à restructurer l'économie en produisant de la richesse.
C'est selon lui, l'ambition du PSE dont la mise en œuvre des projets du PSE peut améliorer le taux de croissance du pays.
Sur un autre registre Cissé a révélé que le niveau du déficit budgétaire du Sénégal se situe à 396 milliards FCFA.
Ce niveau de déficit permet-il de réussir le PSE ? s'est-il interrogé.
Il s'est aussi demandé s'il ne faudrait pas creuser encore ce déficit budgétaire en s'endettant davantage.
Mouhamadou Makhtar Cissé a par ailleurs révélé qu'un plan de communication sera déployé les semaines à venir pour vulgariser et permettre l'appropriation du PSE par les populations.