secrétaire général de la très puissante Confédération générale du travail (Cgt) de France, Philippe Martinez, est à Dakar. Il a profité de son séjour dans la capitale sénégalaise pour rencontrer les responsables de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA) et de l’Union des travailleurs du Sénégal (Uts).
C’est ainsi qu’accompagné d’Elimane Diouf, le patron de la Csa, il a été reçu hier à Pikine par son camarade Alioune Ndiaye de l’Uts, au siège de cette centrale.
« Nous voulons travailler avec les centrales qui ont les mêmes valeurs que nous pour éviter les divisions organisées par le patronat », a déclaré le syndicaliste français au sortir d’une réunion avec ses camarades sénégalais.
Il ne met pas de gants pour affirmer que les « travailleurs sénégalais sont exploités par les multinationales étrangères ». « Le patronat des pays occidentaux vient exploiter les travailleurs d’autres pays pauvres. Les travailleurs français sont exploités aussi par des capitalistes français ou internationaux », précise-t-il sa pensée.
Il cite l’exemple de l’industrie automobile où le travailleur africain est moins rémunéré que son collègue européen pour une même prestation.
« Soit on baisse les bras, soit on remonte les manches et nous avons décidé de remonter les manches », s’engage Martinez.
Prenant la parole, le secrétaire général de l’Uts, Alioune Ndiaye, qui dit ressentir un sentiment de « fierté » et de « reconnaissance », rappelle que la Cgt a une histoire avec l’Afrique. « Beaucoup de pays africains ont accédé à l’indépendance grâce à la Cgt », se remémore M. Ndiaye. Celui-ci a saisi l’occasion pour appeler à l ‘unité dans le mouvement syndical sénégalais, ainsi que la Csa et l’Uts en donnent l’exemple pour reconstituer, peut-être un jour, la grande Coordination des syndicats autonomes. « Les hommes politiques ne cessent de diviser les syndicats », a, cependant, dénoncé Alioune Ndiaye.
Pour rappel, ce défenseur des prolétaires qui perturbe le sommeil du Grand Capital s'est à plusieurs reprises exprimé en faveur de l'accueil des migrants affirmant notamment en janvier 2018 qu'il était du « devoir » de la France de « les accueillir tous » et jugeant « scandaleux » la différence établie par le gouvernement entre les réfugiés d'un côté et les migrants économiques de l'autre. Autres faits d’armes, c’est Philippe Martinez qui proposa de généraliser le passage aux 32 heures de travail par semaine pour permettre la création de quatre millions d’emplois.