Candidat de la Fippu /Alternative Citoyenne, Boubacar Camara a signé la pétition demandant au président Macky Sall de revenir sur la signature d’une convention pour l’exploitation des mines de fer de la Falémé avec l’entreprise turque Tosyali.
Selon lui, il s’agit, pour les signataires de tirer la sonnette d’alarme pour éviter le bradage des ressources minières. «Nous reprochons au gouvernement de ne pas mesurer les enjeux de l’exploitation du fer de Falémé et ne pas faire preuve d’une capacité de négociation digne d’un État qui se soucie de l’intérêt national. Comment peut-on engager des discussions pour une concession de cette importance avec un seul opérateur choisi, de surcroit, dans des conditions que personne ne sait ? C’est grave», assène-t-il. Puis il ajoute: «Comment peut-on négliger la transformation industrielle au moment où le pays dispose d’une potentialité énergétique énorme avec la découverte du pétrole et du gaz ? C’est vraiment inquiétant ! Comment peut-on laisser au bord de la route les entrepreneurs sénégalais dans un dossier aussi crucial en ignorant leur capacité de lever des fonds et de mener à bien ce projet ? C’est inadmissible». Le candidat de Fippu/Alternative Citoyenne affirme que l’État s’est floué volontairement. Et à la place, il propose que les ressources naturelles soient gérées de façon optimale au travers du triptyque universel TOP (Transparence, Opportunité, Pertinence). En l’espèce, dit-il, on s’achemine vers une attribution de gré à gré entre le gouvernement et une société turque Tosyali, que rien ne peut justifier alors que l’appel d’offres est mieux indiqué. «C’est suspect», martèle-t-il. En second lieu, Boubacar Camara soutient que le moment est très mal choisi car un président de la République remet son mandat en jeu.
D’après lui, à quatre mois de l’élection présidentielle, il ne peut raisonnablement pas prendre des décisions qui engagent le Sénégal sur plusieurs décennies et qui portent sur l’aliénation des ressources naturelles du pays. «Ce n’est pas opportun. La précipitation est suspecte. En bon républicain, il devrait se contenter d’expédier les affaires courantes dans ce domaine», dit-il. Le candidat de la coalition Fippu estime que cette concession du fer de la Falémé n’est pas pertinente. En effet, d’après lui, c’est la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’on se trouve dans une situation aussi favorable pour faire décoller l’industrie sidérurgique. «Nous avons le fer en quantité suffisante et de bonne qualité, nous disposons de l’énergie nécessaire pour le transformer et créer un secteur fort de l’acier et sa chaine de valeur notamment dans l’industrie automobile, la construction, les biens de consommation courante, l’emballage, etc…., Nous avons le capital humain compétent pour mener à bien les projets et le besoin de création d’emplois pour les jeunes est une préoccupation fondamentale», fait-il remarquer, avant de poursuivre: «De plus, nous avons ici la belle occasion de garantir notre autonomie en nous passant de l’importation d’un million de tonnes de fer par an, ce qui va améliorer de façon notable la balance commerciale et la balance des paiements. C’est le contexte choisi par ce régime sans ambition pour se contenter d’une concession, dans la précipitation, en contrepartie de «miettes de pain» sans aucun souci pour la sauvegarde des intérêts des générations futures. Plus décisivement, les ressources naturelles de notre pays constituent le socle de l’intégration africaine à l’image de la communauté de l’acier et du charbon, point de départ de la construction européenne».