On n’avait pas fini de s’indigner des attaques par voie de presse que la communauté mouride vient de subir de la part de certaines personnes mal intentionnées ; quand nous apprenons qu’une église a été profanée à Kaolack.
Les images qui circulent sur les réseaux sociaux renseignent sur l’ignominie de l’acte et des intentions malsaines de ses auteurs.
Des statuts de la Vierge Marie à terre et autres symboles de la Chrétienté. Des images insoutenables pour les fidèles et pour tous les croyants de ce pays qui ont rarement souvenance de tels actes dans notre pays où le dialogue islamo-chrétien est une réalité.
Certainement, les hautes autorités de l’Eglise ne vont pas tarder à réagir, mais force est de retenir que les enquêteurs ne tarderont pas à mettre la main sur des malfaiteurs qui, dans leur désir manifeste de semer la discorde dans notre société, ont certainement commis beaucoup d’erreurs et laissé des traces qui leur seront fatales.
Un acte grave qui survient quelques jours après qu’une télévision, diffusée dans le net, s’en prend à la communauté mouride.
Le porte-parole du Khalife de cette confrérie a vivement réagi par des menaces à peine voilées. Et la commission Culture et Communication du Magal a saisi le CNRA dont le Président Babacar Diagne a interpellé les concernés et a mis en garde tout le monde.
Dès lors, il est important de se demander ce que cachent de tels actes.
Il nous semble, en effet, qu’il n’y a rien de nouveau. Les attaques contre les confréries font légion. Et informé dans les années 80 de celles-ci, Serigne Abdou Lahat, Khalife de Bamba à l’époque, avait en substance réagi par ces mots : ‘’On ne se querelle pas pour quelqu’un qui a pardonné à ses ennemis’’.
Cette attitude des anciens avaient désarmé les fauteurs de troubles toujours déterminés à casser la cohésion sociale existante.
De la même façon, quand des cimetières catholiques avaient été profanés, il y a de cela plus d’un an, les résultats de l’enquête ont démontré qu’il ne s’agissait nullement de musulmans.
Tout pour dire que comme pour les symboles de l’Etat, il existera toujours une infime minorité d’anarchistes déterminés à provoquer et à désacraliser.
L’essentiel est que la majorité de la population sénégalaise reste attachée à ses croyances et symboles religieux. Elle voue un respect profond aux hommes de Dieu dont la mission va au-delà de la dimension sacrée. Il s’agit, comme l’a dit Babacar Diagne, de nos références qui, ailleurs, sont protégées, vénérées.
Ainsi, ces écarts constatés ne sont nullement révélateurs de l’existence d’une nouvelle réalité. Il s’agit de gesticulations de personnes qui, pour des raisons diverses, sèment le trouble et pensent gagner quelque chose du déclenchement de la tempête.
Eh bien, il appartient aux fidèles croyants de leur démontrer, par le mépris, que leurs actes sont ‘’du vent’’ comme l’avait dit Cheikh Abdou Lahat Mbacké. C’est-à-dire des actes insignifiants sans conséquences majeures. Ainsi, ils ne méritent pas que l’on s’y attarde outre mesure, sauf à permettre aux institutions habilités de l’Etat (Police judiciaire, CNRA, etc.), de faire le travail nécessaire pour démasquer ces délinquants.
C’est dire que le jour où les fidèles se mettront à penser qu’ils doivent se faire justice eux-mêmes, ces anarchistes auront gagné leur pari.
C’est heureux alors que la Commission Culture et Communication du Magal de Touba ait agi avec circonspection et responsabilité. C’est cela que l’on attend de tout citoyen, quelle que soit sa confession.
Des brebis galeuses, il y en aura toujours. Mais les Saints ont toujours su conjurer le mal et permettre au Sénégal de se hisser aux panthéons des grands peuples où la guerre des religieux est inconnue.