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MAKHTAR BA, Président de la plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral (PARL) : «il faut une politique respiratoire, au Sénégal»
Publié le vendredi 26 octobre 2018  |  sudonline.sn
MAKHTAR
© Autre presse par DR
MAKHTAR BA, Président de la plateforme pour l`environnement et la réappropriation du littoral
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Avec la mauvaise qualité de l'air constatée depuis plusieurs jours à Dakar et dans plusieurs régions du Sénégal, les concentrations de particules ont atteint 900 microgrammes par m3. Donc très largement au-delà du seuil critique. Interrogé par Sud Fm Sen Radio, Makhtar Ba, président de la Plateforme pour l'environnement et la réappropriation du littoral (PARL) qui dénonce le mutisme des autorités face à la gravité de la situation invite la mise en place d’une politique respiratoire au Sénégal, à l’image d’autres pays surtout occidentaux.

La mauvaise qualité de l’air à Dakar, deuxième ville la plus polluée au monde parmi les dix villes où on vit moins bien atteste de la gravité de la situation. C’est la conviction de Makhtar Ba, président de la Plateforme pour l'environnement et la réappropriation du littoral (PARL). «Cela renvoie à la gravité. Aujourd'hui avec la gravité de la situation, on est surpris qu'à Dakar on en parle pas, le gouvernement n'en parle pas, il n'y a pas de politique d'actions. Le diagnostic, il est là. Premièrement, on dit que la norme OMS c'est 20 microgrammes (par m3, ndlr), nous nous sommes positionnés à 143 microgrammes. On nous dit que nous sommes la deuxième ville la plus polluée du monde. Et, là, on nous annonce, avec pneumologue à l'appui avec des recommandations, qu’on est à 900 microgrammes (par m3, ndlr). Cela veut dire que les enfants ne devraient pas aller à l'école demain (aujourd’hui jeudi, ndlr).»

Le président de la PARL en appelle à la mise en place d’une circulation alternée, au moins. «Dans les villes où on atteint ce type de titre, même avant d'y arriver, on est déjà en circulation au moins alternée, c'est-a-dire qu'une partie des voitures devrait être mise à l'arrêt. Ça, c'est des politiques respiratoires. Donc la situation est grave, tout le monde, en étant derrière une voiture, que ce soit un «Ndiaga Ndiaye» ou une vielle voiture, vous avez vu la fumée noire, toxique qui est délivrée, que vous devez respirer sans que vous ne puissiez rien faire. Pour cela, des tribunaux condamnent les gouvernements, c'est ce qui vient de se passer en Inde, en Hollande. C'est des tribunaux qui s'autosaisissent, mais nous on est là, on parle de politique etc.

A quoi nous sert une croissance si vous ne pouvez pas respirer ? A quoi vous sert votre richesse si vous ne pouvez pas respirer ?» Face à cette situation, entre autres solutions nécessaires, l’Etat doit adopter une politique respiratoire, selon Makhatar Ba. «Par rapport à cela, (…) je ne vois pas de pays aujourd'hui qui n'a pas de politiques respiratoires. Je vous donne l'exemple de la ville de Hambourg où il est interdit dans beaucoup de quartiers d'introduire le moindre véhicule, surtout les véhicules qui sont dotés de moteur Diesel. Tout autour, on a acheté des terrains, on a fait des parkings pour que les gens puissent respirer la-dans, c’est une «végétarisation» à fond. Même la ville de New-York est en politique d'inversion à côté du verre et du fer, aujourd'hui, chaque New-yorkais devrait être à dix minutes d'un espace vert. Si vous prenez la ville de Luxembourg où on considère que 40% de CO2, c'est lorsque la voiture ralentit, s'arrête et redémarre, aujourd'hui ils sont en train de pister chaque coin où ils peuvent accélérer ce rythme. Et si on devait appliquer cela sur la corniche de Dakar ?

Prenez entre l'aéroport de Dakar et la ville, vous avez une école internationale sur le bord de la route, vers Mermoz. Tous ceux qui habitent ce quartier vous disent qu'on perd jusqu'à 30 minutes tous les matins et les enfants qui circulent tout autour avant d'aller à l'école, avec les salles de classe dont les fenêtres sont exposées par rapport à cette rue», s’indigne-t-il.

60% DE MALADIES SUR LE PLAN CARDIOPATHIE

Et de relever, d’ailleurs ces positions sont à l’origine de 60% de maladies sur le plan cardiopathie. «On dit que 60%, c'est les statistiques connues, des malades sur le plan cardiopathie, poumons etc., sont ceux qui vivent ou travaillent autour des routes où il y'a une densité de circulation de cette nature. Et, aujourd'hui, on n'a pas besoin qu'on nous dise qu'on est deuxième ville la plus polluée du monde, parmi les dix villes où on vit moins bien; il suffit d'être derrière une voiture, la fumée noire ne vous lâche pas, personne ne peut plus respirer. Et voilà aujourd'hui ça nous rattrape, on nous parle de 900 microgrammes, pas 143 où était deuxième ville la plus polluée du monde. Aujourd'hui on est dans une position carrément dénudé.»
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