Le monde de la lutte a encore été pris de court hier, vendredi 11 avril, avec le report du combat devant opposer Mohamed Ndao Tyson à Gris Bordeaux. Cette affiche partie pour devenir un événement le 21 avril a finalement été plombée par la blessure musculaire du Fassois aux entraînements, occasionnant une incapacité de 21 jours. Ce cas de force majeur constaté par le Cng, entraîne immédiatement un report aux énormes conséquences au niveau des acteurs de la lutte. A commencer par le promoteur, Abdoul Aziz Ndiaye qui n'a pas manqué de poser le débat sur le manque de professionnalisme et d'organisation chez les lutteurs au vu de la récurrence des combats avortés pour cause de blessures supposées ou réelles.
A l’impossible nul n’est tenu ! Les acteurs de la lutte vont encore prendre leur mal en patience pour assister à la grande affiche devant opposer Gris Bordeaux à Tyson. L’affiche calée pour le 21 avril au stade Demba Diop est tombé à l’eau suite à la déchirure contractée par le 3e Tigre de Fass aux entraînements. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe après sa confirmation par Thierno Kâ, chargé de la communication du Cng de lutte à travers les ondes de différentes radios. Le certificat médical déposé sur la table de l’instance dirigeante de la lutte est aussi sans équivoque et fait état d’une incapacité de 21 jours. «J’attendais la réaction du Cng et il m’a appelé pour me dire qu’il a reçu un courrier de l’écurie de Fass attestant la blessure du Gris Bordeaux et un repos médical de 21 jours», a réagi Abdoul Aziz Ndiaye.
Le promoteur a également révélé qu’en réalité, le Fassois était blessé depuis quatre jours. «Je n’ai pas reçu la version de l’écurie Fass mais j’ai discuté avec Moustapha Guéye qui m’a confié que Gris Bordeaux était blessé depuis quatre jours. On a même essayé de le soigner et le forcer à lutter », informe-t-il.
Il faut rappeler que le combat Gris Bordeaux –Tyson, initialement prévu le 9 mars, avait déjà subi un premier report par la volonté d’Aziz Production.
Ce dernier avait ainsi retenu la date du 21 avril pour le coupler avec l’explosive combat revanche entre Zoss et Gouy-Gui et en faire un événementiel. Aujourd’hui, si cet incident n’est pas une première dans l’arène, elle suscite néanmoins de nombreuses interrogations au niveau des acteurs.
D’aucuns n’ont pas hésité à évoquer le temps relativement long entre la montage du combat et sa tenue. Au vu des grandes affiches de la saison, il n’est pas rare de voir le temps de préparation dépasser quatre ou cinq mois. Si ce temps relativement long, il est souvent mis à profit pour vendre les affiches et permettre aux promoteurs de démarcher un nombre important de sponsors, il n’en est pas moins sans risque pour le lutteur qui n’est pas à l’abri d’un accident. C’était le cas pour le combat ayant opposé Tyson et Balla Gaye 2, reporté à cause de la blessure du Pikinois mais aussi du combat entre Modou Lô et Eumeu Séne à la fin de la dernière saison.
Pris au dépourvu le promoteur n’en a moins profité pour lancer à tous les acteurs de la lutte afin de rendre plus professionnel.
«Le professionnalisme ne se limite pas sur les paroles mais il faut le mettre en pratique. C’est un combat qui a été programmé depuis plus de huit mois et a nécessité des montages financiers que l’on peut estimer à des centaines de millions. Tout est tombé à l’eau à 10 jours du combat. Ces blessures sont devenues récurrentes à l’approche des combats. Il faut que les lutteurs soient plus regardants en diminuant la cadence à l’approche des combats. Les combats sont des affiches attendues et très suivies à travers le monde», a déploré Aziz Ndiaye.
Le promoteur n’a pas non plus manqué d’interpeler le Cng.
«Le Cng est appelé à prendre des mesures. Nous avons entamé des dépenses. Les partenaires avaient prévu beaucoup de choses. Cette situation doit pousser à la réflexion. C’est pour l’intérêt de tout le monde. Que ce soient les lutteurs, les promoteurs et les encadreurs. Car, la lutte manque d’organisation et de professionnalisme », a ajouté Aziz Ndiaye.
Par ailleurs, il faut aussi noter que d’autres mettent en avant l’aspect mystique pour justifier ces blessures. Dans tous les cas, une réflexion s’impose dans cette discipline de plus en plus controversée.