Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, est attendu à Dakar, demain en fin de journée, pour une visite de travail de 48 heures, indique un communiqué de la présidence de la République.
Le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keita, arrive à Dakar ce dimanche en fin de journée. Au cours de son séjour, le président Keita s’entretiendra, lundi matin, en tête-à-tête avec le président Macky Sall. Cet échange sera suivi d’une séance de travail élargie aux membres des deux délégations. Aussitôt après, les chefs d’Etat s’adresseront à la presse nationale et internationale.
Dans l’après-midi du lundi, le président malien se rendra à l’Assemblée nationale du Sénégal, à la Place Soweto où il s’adressera aux députés à 15 heures 30. Pour la première fois, le président malien sera l’hôte du président Moustapha Niasse. Le communiqué souligne que le président Macky Sall et son épouse Mme Marème Sall offriront un banquet en l’honneur du président Ibrahima Boubacar Keita et de son épouse.
Le lendemain mardi, le président Keita visitera la Maison des Esclaves de Gorée et le Grand Théâtre national de Dakar. Il rencontrera également la communauté malienne à l’amphithéâtre de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad II).
Entre les deux pays, il y a des similitudes, mais surtout ils sont liés par l’histoire et la géographie. On y retrouve les mêmes noms de famille. Une colonie malienne très nombreuse est établie partout au Sénégal depuis des siècles. La belle coopération entre Dakar et Bamako confirme l’excellence des relations bilatérales. Lors des derniers événements au Nord Mali, le Sénégal a été l’un des premiers pays africains à faire face à la rébellion en y envoyant plus de 500 Diambars de l’armée sénégalaise.
Deux pays liés par l’histoire
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur s’adressant à la représentation nationale avait dit, dans le message du président Macky Sall, que « tout ce qui touche le Mali, touchait aussi le Sénégal ». Du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, avait justifié, en janvier 2013, cette décision. « Notre pays contribuera à combattre le terrorisme et à arrêter l’avancée d’une mouvance tyrannique, dont le sombre dessein et les pratiques d’un autre âge sont à l’opposé de nos valeurs politiques et socioculturelles de liberté, de démocratie, de paix, d’ouverture, de tolérance et de respect de la diversité ». Ce qui se passe actuellement au Mali relève, selon le chef de l’Etat Macky Sall, d’une « agression caractérisée » avec des bandes terroristes, nourries et entretenues par des trafics illicites de tout genre dont l’unique but est de s’emparer d’un « Etat indépendant et souverain ». Plus grave, ces djihadistes infligent à la population locale des « traitements inhumains et dégradants » ; détruisent des mausolées de saints hommes et tentent d’imposer « une seule façon de vivre et de penser dans un pays pourtant de diversité culturelle et religieuse ». « Au Mali, avait souligné Mankeur Ndiaye, le Sénégal ne va pas en guerre contre un Etat ». Mais il va plutôt montrer toute sa solidarité à un « pays parent » ; un pays avec lequel « nous sommes liés par l’histoire, la géographie, le sang et un destin commun ». Mieux, le fait de venir en aide à ce pays frontalier va permettre au Sénégal de prévenir un danger qui guette ses frontières et défendre sa propre paix, sa propre sécurité, avait expliqué le ministre.