Les prix des semences et des engrais vont subir d’importantes baisses à partir de la prochaine campagne agricole. C’est du moins la mesure prise par le gouvernement en conseil des ministres, hier, rendue publique par le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, Papa Abdoulaye Seck, en compagnie de son homologue, Abdou Latif Coulibaly, porte-parole du gouvernement.
Le secteur agricole peut espérer des lendemains meilleurs avec les nouveaux prix des semences et de l’engrais qui seront appliqués dès la prochaine campagne agricole. A ce titre, on s’achemine vers des « baisses substantielles » sur ces deux types d’intrants. Face à la presse, hier, avec son homologue de la Bonne gouvernance, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a rendu publics les nouveaux prix de cession des semences et des engrais. Ainsi, le kilogramme de semence certifiée est désormais fixé à 140 FCfa contre 200 FCfa en 2013, soit une baisse de 60 FCfa. Pour ce qui est des semences certifiées, le prix passe de 200 FCfa en 2013 à 150 FCfa à la prochaine campagne, soit une baisse de 50 FCfa. A ce titre, le ministre de l’agriculture a rappelé que cette année, le gouvernement a sécurisé 24.000 tonnes de semences certifiées et 50.000 tonnes de semences écrémées, soit une subvention de 6,400 milliards de Fcfa. Pour ce qui est des engrais, des baisses sont aussi enregistrées. Ainsi, l’engrais arachide (6-20-10) passe de 6.250 FCfa à 6.100 FCfa soit 150 Fcfa de différence.
D’autres types d’engrais comme celui appliqué dans le secteur horticole connaissent une diminution de 1.700 Fcfa et 1.200 Fcfa pour le riz, tandis que le kilogramme de l’urée passe de 9.000 Fcfa à 8.100 Fcfa soit 900 Fcfa de différence. Pour Papa Abdoulaye Seck, cet effort du gouvernement doit être articulé à la nouvelle politique d’équipement agricole que l’Etat est en train de mener. Il cite les 16 800 unités de matériel de culture attelé qui sont en train d’être disséminées dans le Bassin arachidier. De même que les 185 motopompes et les 100 presses à huile destinées respectivement à la région Nord et au Bassin arachidier. Dans les prochaines semaines, 1.000 tracteurs du Brésil arriveront au Sénégal, soit une enveloppe de 43,5 milliards que l’Etat a injectée dans l’achat de ces engins pour faire bénéficier des agriculteurs sénégalais d’une « agriculture moderne et durable ».
Un différentiel positif de productivité
Dans la même lancée, Papa Abdoulaye Seck rappelle les 10 milliards de FCfa que l’Etat a débloqué pour payer les dettes cumulées des opérateurs privés qui remontent à 2010. Un effort de l’Etat qui s’explique, selon le ministre de l’Agriculture, par le souci de « garantir la solvabilité des opérateurs privés ». Dans ces conditions, une bonne pluviométrie peut faire espérer « un différentiel positif de productivité », estime le ministre. Papa Abdoulaye Seck est plutôt optimiste en mettant en avant une logique scientifique qui fera passer les rendements entre 20 et 40%. « On peut dire, avec certitude et de manière scientifique, que la productivité va augmenter, parce que nous passons de 6.000 tonnes de semences certifiées à 24.000 tonnes, il est retenu que l’utilisation de semences certifiées peut certifier un différentiel de productivité entre 20 et 40 % », a-t-il expliqué.
Pour l’heure, le gouvernement veut combiner accessibilité des semences de qualité, mécanisation accélérée et une technologie adaptée etc. Autant de facteurs qui permettent d’espérer une dynamique de progrès de l’agriculture sénégalaise.
Baisse de croissance : « Il n’y a aucune information par rapport à cette question », selon Abdou Latif Coulibaly
L’information parue, ces deux derniers jours dans la presse, relative à une baisse du taux de croissance de l’ordre de 4,2% ne fait l’objet d’aucun commentaire au sein du gouvernement. C’est du moins ce qu’a indiqué le ministre en charge de la Bonne gouvernance et porte-parole du gouvernement. « Il n’y a aucune information officielle, en ce qui concerne cette information, au moment où je vous parle. Elle n’a donc pas été étudiée en conseil des ministres. Par conséquent, je ne pourrais donner de réponse par rapport à cela », a indiqué Abdou Latif Coulibaly. Le porte-parole du gouvernement ajoute, toutefois, que toute baisse de croissance va avoir des impacts certains. « Mais au stade où nous parlons, il n’y a aucune information officielle transmise, à ma connaissance, au gouvernement », souligne Abdou Latif Coulibaly, ajoutant que le gouvernement discutera de toutes les questions internationales, y compris celle qui a trait à la baisse de croissance.