Les chauffeurs de taxi n’en peuvent plus des tarifs de l’autoroute à péage. En conférence de presse hier à Dakar, le syndicat dirigé par Modou Ndiaye exige également la fin du transport urbain illégal.
Les tarifs de l’autoroute à péage sont excessifs. Ce constat ne cesse d’être répété comme une chanson. Mais, depuis, rien n’est fait pour baisser les tarifs du péage. ‘’Rien que pour aller à l’aéroport international Blaise Diagne, on paie 3 000 F Cfa. Si on doit faire l’aller-retour, cela nous coûte 6 000 F Cfa. C’est trop’’, s’est offusqué hier le secrétaire général du Syndicat démocratique des chauffeurs de taxi du Sénégal (Sdcts) Modou Ndiaye, au cours d’une conférence de presse tenue à Dakar. C’est pourquoi lui et ses camarades exigent de l’Etat qu’il oblige la Senac Sa à revoir sa grille tarifaire. Ils lui donnent un mois pour réagir, sinon un plan d’action, tenu secret pour le moment, sera déroulé.
En fait, en sus des chauffeurs de taxi qui travaillent sur l’axe Dakar - Aibd, il y a ceux qui quittent Keur Massar ou encore Rufisque ainsi que Pikine et Thiaroye pour venir en ville. ‘’Avec plusieurs rotations sur l’autoroute à péage, on ne peut vous dire combien paient les taximen par jour. Nous sommes presque les seuls à passer régulièrement plusieurs fois sur cette autoroute. Et le prix à payer est plus qu’insupportable’’, a dénoncé M. Ndiaye.
En plus, malgré ses tarifs exorbitants, l’autoroute à péage n’offre pas toutes les commodités attendues, selon les taximen. L’insécurité y règne et l’éclairage y fait défaut. Le Sdcts souhaite que ces écueils soient résorbés le plus rapidement possible. Il attend également de l’autorité compétente qu’elle publie le contrat le liant à Eiffage. ‘’La société qui exploite cette autoroute gagne près de 40 millions tous les jours et nul ne sait sur quelle base repose le contrat qui la lie à l’Etat du Sénégal’’, s’est désolé Modou Ndiaye. Ce dernier attend également la révision de la concession.
Et pour mener à bien sa lutte, le syndicat s’est adjoint à la lutte que mène le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage. C’est ensemble d’ailleurs qu’ils ont fait face à la presse hier.
Les syndicalistes ont profité de l’occasion pour dénoncer d’autres maux qui gangrènent leur secteur. Parmi ces derniers, la concurrence déloyale avec la persistance du transport irrégulier. Ils font ici référence aux ‘’clandos’’ et aux ‘’Allo Taxi’’. Des voitures qui n’ont pas la licence de taxi et offrent aux clients des commodités que ne leur proposent pas les taxis classiques. Modou Ndiaye et ses camarades demandent à l’Etat de réguler le secteur du transport, notamment la section ‘’Taxi urbain’’. Ils attendent de l’autorité qu’elle agisse afin que les chauffeurs de taxi soient embauchés sur la base du Code du travail. ‘’Il est anormal d’engager quelqu’un pour lui payer mensuellement 40 000 F Cfa’’, a dit M. Ndiaye sur un ton affligé. Ils ont également rappelé leur opposition aux 10 mesures prises par l’Etat depuis quelques mois et pas encore mises en œuvre. Ils souhaitent que les forces de l’ordre, dans la circulation, puissent être identifiées avant tout retrait du permis des conducteurs.
Par ailleurs, ces chauffeurs appellent leurs pairs à faire attention sur la route, en cette veille de Magal de Touba. ‘’Roulons doucement pour arriver en sécurité à Touba. Les accidents sont nombreux. Nous les chauffeurs de taxi ne sommes pas les seuls concernés ou les seuls fautifs, mais tenons quand même à attirer l’attention de nos collègues sur ce fait’’, a indiqué M. Ndiaye.