Le Conseil d’administration de la Sénégalaise des eaux (Sde), qui s’est réuni hier, a tiré la sonnette d’alarme face au processus d’appel d’offres relatif au renouvellement de son contrat d’affermage dont il juge la «longueur inhabituelle».
Pour le renouvellement du contrat d’affermage de la Sénégalaise des eaux (Sde), l’Etat avait lancé un appel d’offres. La filiale d’Eranove au Sénégal a été par conséquent, mise en concurrence avec deux autres compagnies françaises, notamment Veolia et Suez. Ainsi, plusieurs mois se sont écoulés sans qu’on puisse connaître l’attributaire de la gestion de l’hydraulique urbaine et péri-urbaine. Suffisant pour que les administrateurs de la Sde, qui jusque là étaient sereins, brisent le silence.
«Le contrat d’affermage arrivant à terme le 31 décembre 2018 et compte tenu de la lenteur du processus d’appel d’offres, la Sde se retrouve dans une situation d’incertitude dont l’impact a des conséquences directes sur la gestion au quotidien de l’entreprise. Conformément à notre tradition de professionnalisme et de responsabilité, les circonstances actuelles nous obligent à faire cette déclaration par devoir et respect vis-à-vis des autorités publiques, des consommateurs et de nos différents partenaires, particulièrement les partenaires financiers et techniques qui accompagnent le sous-secteur», a dit Abdoul Baal, à l’issue de la réunion du Conseil d’administration. Le Directeur général de la Sde précise : «Cette déclaration est uniquement destinée à attirer l’attention sur la nécessité de prendre d’urgence les décisions appropriées dans le strict respect des termes du Dao. Un processus dont la longueur est inhabituelle ne peut qu’alimenter des suspicions et supputations dommageables à la stabilité et au développement d’un sous-secteur dont le modèle est une référence grâce à ses remarquables performances.»
Les administrateurs de la société rappellent «qu’en décembre 2016, un processus de pré-qualification et d’appel d’offres pour la gestion et l’exploitation du sous-secteur de l’hydraulique urbaine a été lancé par les autorités sénégalaises. Ainsi, après la phase de pré-qualification et celle de qualification technique qui auront permis de retenir et de valider les offres des trois entreprises concurrentes et conformément au Dossier d’appel d’offres (Dao), les offres financières qui devaient permettre la sélection du nouvel opérateur ont été ouvertes le 1er juin 2018». Ils ajoutent que «l’autorité en charge du dossier avait publiquement révélé que la Sde avait proposé l’offre financière ayant le meilleur prix. Depuis lors, près de 5 mois se sont écoulés sans que l’adjudication provisoire n’ait été prononcée. Cette attente anormale et inédite en matière d’appels d’offres a des conséquences négatives sur le fonctionnement de la Sde et la visibilité du sous-secteur de l’hydraulique urbaine».
Malgré tout, assure Abdoul Baal, «la Sénégalaise des eaux demeure aujourd’hui, plus que déterminée à œuvrer pour que le sous-secteur de l’hydraulique urbaine poursuive son développement dans notre pays sur un solide socle de Partenariat public privé qui fait référence sur le continent africain et la fierté des Sénégalais».