Dans les deux départements peuplés de la banlieue dakaroise, la vidange manuelle est l'apanage de 44% des ménages, faute d'ouvrage de gestion des eaux vannes et de toilettes. Mais le salut des populations est attendu d'un programme de restructuration de l'Onas.
L’assainissement reste encore une problématique dans la région de Dakar, notamment dans les départements de Pikine et de Guédiawaye. Dans ces zones peuplées de la banlieue, ''4% des concessions ne disposent pas d’un ouvrage de gestion des eaux vannes et de toilettes'' et ''18% de ces ménages rejettent leurs eaux de lessive et de cuisine dans les espaces vacants ou dans la voie publique'', selon une étude de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). Ainsi, 44% des ménages disposant d’un ouvrage d’assainissement autonome ont recours à la vidange manuelle.
Cependant, cette activité qui emploie beaucoup de jeunes dans Dakar et sa banlieue est appelée bientôt à disparaître. Une disparition qui sera surtout facilitée par le Programme de structuration du marché des boues de vidange (PSMBV) au bénéfice des populations de la zone périurbaine de Dakar.
Financé à hauteur de 8 milliards de francs Cfa par la Fondation Bill et Melinda Gates, il a pour objectif de faire du système de gestion des boues de vidange un outil abordable pour les populations démunies des départements de Pikine et de Guédiawaye.
Dans ces deux départements, 53% des ménages ont eu accès à la vidange mécanique et 3% ont eu recours à la combinaison des modes mécanique et manuel, selon le document de l’ONAS. En outre, ''84% des concessions non raccordées à un réseau d’égout disposent d’une fosse septique''. Et, poursuit l’enquête, ''la décision de procéder à la vidange de la fosse est motivée dans la plupart des cas (71%) par le débordement des eaux usées'' et seuls 3% des fosses sont vidangées sur la base d’une programmation.
Recycler les vidangeurs manuels
Concernant les vidangeurs manuels dont l'activité est programmée à disparaître dans cette partie de la région de Dakar, le coordonnateur du PSMBV, Mbaye Mbéguéré, tient à rassurer qu’ils ne seront pas laissés à eux-mêmes et seront soutenus à se recycler dans la vidange mécanique.
''Nous savons que ces gens nous ont aidés pendant des années à prendre en charge notre assainissement. Nous avons déjà privatisé la gestion de nos stations et on va se rendre compte qu’un certain nombre de vidangeurs manuels ont été recrutés par les nouveaux privés pour travailler dans ces stations.''
Toutefois, renseigne le président du comité de pilotage, l’exploitation des stations des eaux de vidange va générer des équipements pour aider ces vidangeurs manuels à se recycler, grâce notamment au fonds de garantie qui va être mis en place. ''Nous les encourageons à se regrouper en GIE pour exiger et demander à l’ONAS de les accompagner pour obtenir du crédit et acheter des camions afin de devenir de véritables vidangeurs mécaniques'', suggère Mbaye Mbéguéré.
