Une éclipse solaire partielle a été observée, hier à Dakar. Des dizaines de personnes ont pu contempler le spectacle sur la Corniche ouest à l’aide de télescope et de lunettes d’éclipse mis à leur disposition par l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie.
Le moment est unique, exceptionnel. Le téléphone collé à l’oreille, une jeune dame ne cache pas sa joie. « C’est incroyable », explique-t-elle à la personne à l’autre bout du fil. « Tu peux descendre de ta voiture et observer, c’est vraiment incroyable », poursuit-elle pour décrire ce spectacle rarissime, une rencontre fascinante entre le soleil et la lune. Une éclipse solaire. « Si vous avez un objet céleste que ce soit sur notre planète ou sur une autre, si cet objet passe devant la source de lumière qu’est le soleil, l’alignement va provoquer ce qu’on appelle une occultation, c'est-à-dire, qu’il va masquer la source de lumière.
Ce phénomène, c’est la lune qui tourne autour de nous qui, à un moment de sa course, s’aligne partiellement entre le soleil et nous », explique Maram Kaïré, président de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (Aspa), initiatrice de la rencontre. Hier, des dizaines de personnes sont venues assister au phénomène. « On a 2 éclipses solaires en moyenne par an. Une éclipse hybride, c’est une éclipse intermédiaire entre une phase annulaire et une éclipse totale. La prochaine éclipse de ce genre aura lieu en 2049. C’est tellement rare que si vous ratez la première vous n’aurez peut-être qu’une seule chance de la revoir », poursuit M. Kaïré.
Face à l’incertitude de l’avenir, les spectateurs profitent donc pleinement de ce spectacle hors du commun, des moments qu’ils ne sont pas sûrs de revivre. Fascinés par la scène éblouissante, des étudiants marocains laissent éclater leur joie. « C’est splendide, magnifique», s’extasie Mjigellette Hamane, étudiante marocaine.
Cette rencontre entre les deux astres éveille des souvenirs chez d’autres. « La première fois que j’ai vu une éclipse, j’étais à l’école primaire », raconte Cheikh Thiam, directeur général de la Sspp « Le Soleil », venu profiter de cette matinée dominicale pas comme les autres. « A l’époque, l’organisation était assurée par les enseignants et on utilisait un tesson de bouteille vert teinté. C’était suivi à Dakar avec beaucoup d’enthousiasme chez des élèves. Cela a éveillé notre curiosité », se rappelle le directeur général du Soleil. En attendant la prochaine éclipse, le président de l’Aspa se dit déjà satisfait de l’intérêt que les populations accordent à l’astronomie. Pour lui, les gens ont de plus en plus pris conscience de l’importance de la science et s’intéressent davantage à l’astronomie. M. Kaïré voit là un signe encourageant dans la promotion de l’astronomie et de l’enseignement des sciences au Sénégal. A l’en croire, l’Afrique a besoin de la science pour se développer. L’Aspa créée en 2006 compte une centaine de membres.