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Commercialisation de l’huile d’arachide: Une opération de déstockage pour liquider les 5 620 tonnes d’invendus
Publié le mercredi 17 octobre 2018  |  Enquête Plus
Séminaire
© aDakar.com par DF
Séminaire de l`Amicale des administrateurs civils du Sénégal
Dakar, le 05 Septembre 2015 - L’Amicale des administrateurs civils du Sénégal (AACS) a tenu un séminaire, ce samedi, pour formuler une contribution sur l’élaboration et la mise en œuvre de la phase II de l’Acte III de la décentralisation. Photo: Alioune Sarr, ministre du commerce
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Le ministre en charge du Commerce, Alioune Sarr, a signé, hier, un nouveau protocole d’accord avec les commerçants et huiliers pour l’écoulement du stock d’invendus d’huile d’arachide estimé à 5 620 t. Un nouveau départ après l’échec de la première expérience.

Malgré la signature d’un premier protocole d’accord entre le gouvernement et les acteurs du secteur, le 13 mars 2018, et l’achat auprès des huiliers d’une valeur de 1,5 milliard de francs Cfa par l’Unacois-Jappo en mai dernier, la commercialisation de l’huile d’arachide reste encore un challenge. En effet, il ressort du nouveau protocole que le ministre du Commerce a signé, hier, avec les commerçants, que le total du stock d’huile d’arachide raffinée disponible encore chez les huiliers est de 5 620 tonnes. Une quantité répartie entre les trois grands producteurs du pays. La Sonacos détient les 5 220 t, contre 200 t à Oleosen et 200 t pour Ciat. Or, ces derniers se sont engagés à mettre à la disposition de la plateforme de commercialisation de l’huile, chaque mois, respectivement 4 000 t, 1 000 t, 1 000 t. Ceci, en plus des 250 t de Fks.

Ainsi, le ministre du Commerce a admis les ‘’insuffisances’’ d’un tel mécanisme mis en place par l’Etat, au regard des accumulations des stocks importants d’huile raffinée d’arachide, particulièrement à la Sonacos, et de la forte concurrence des autres huiles importées. ‘’Dès lors, il était urgent de revoir le schéma de régulation, pour restreindre davantage l’importation d’huile en faveur de l’offre locale. Mais aussi l’adossant dorénavant aux performances réalisées lors de la première expérience de déstockage des 5 620 t’’, a-t-il dit.

Parallèlement, le ministre a indiqué que l’importation des huiles de soja et de tournesol sera ‘’suspendue’’ pour ‘’aménager’’ au profit du marché d’huile raffinée d’arachide. Il en sera de même pour la production et l’importation des petits formats d’huile de 250 ml à 5 l qui seront reversés à la production locale. ‘’J’engage mes services, notamment la Direction du commerce intérieur et celle de la douane, pour la mise en œuvre opérationnelle de la plateforme, en collaboration avec les services compétents, pour sa sécurisation. Vous les huiliers, ne vous fixez pas de limite jusqu’à 15 000 t. Produisez le maximum d’huile. Nous savons que vous ne pouvez pas y arriver d’un seul coup, mais faites le maximum. Il faut toutefois que vous nous donniez à temps vos statistiques’’, a ajouté Alioune Sarr.

L’Unacois-Jappo met sur la table 7 milliards de F Cfa

Après avoir déboursé 1,5 milliard de francs Cfa pour l’achat d’huile d’arachide, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) s’est engagée, hier, à acheter le stock d’huile d’arachide raffinée en souffrance chez les industriels. Pour ce faire, elle a mis sur la table une enveloppe de 7 milliards de francs Cfa. Cependant, le secrétaire général de l’Unacois-Jappo n’a pas manqué de souligner les difficultés notées lors de la première phase de commercialisation du produit. ‘’Après la signature du premier protocole, il y avait des problèmes du côté des importateurs et des huiliers. Parce que les importateurs avaient déjà des commandes en cours de livraison. Pour les industriels, ils devaient procéder au changement de formats. Seul un industriel avait respecté le protocole. Ce qui a amené des blocages’’, a souligné Modou Diop.

Toutefois, il a précisé qu’il ne peut prendre tout le stock d’un seul coup. Tout se fait progressivement. ‘’On n’arrive pas à commercialiser correctement l’huile d’arachide. Mais, avec ce nouveau protocole nous espérons le faire facilement si, durant les prochains mois, on procède à la fermeture du marché de l’importation’’, a-t-il confié.

Il faut noter que ce nouvel accord est d’une durée d’un an et est renouvelable par tacite reconduction à compter de sa date de signature. Ce document indique que sur le besoin mensuel de 15 000 t, les industriels doivent produire 6 000 t d’huile d’arachide. Le reste sera importé. Il convient de rappeler qu’un mécanisme a été mis en place pour contraindre les importateurs disposant d’un stock d’huile en attente au port d’acheter au minimum 10 % de leur stock en huile d’arachide pour se voir délivrer une déclaration d’importation de produits alimentaires (Dipa).

Interpellé sur le prix de l’huile d’arachide, le directeur de la Sonacos a relevé qu’ils sont dans une chaine de valeur, un système fermé de l’agriculteur au commerçant, en passant par l’huilier. ‘’L’huile d’arachide est cotée sur le marché mondial. Elle est à 1 300 dollars la tonne, celle de palme à 690 dollars, celle de soja et celle de tournesol sont à 750 dollars. Donc, on ne peut pas comparer leur prix à celui de l’arachide, car elles n’ont pas la même qualité. Au Sénégal, c’est l’Etat qui fixe le prix d’achat de l’arachide. Sur ce, il sera difficile, pour les huiliers, de faire des efforts pour baisser le coût de l’huile’’, a expliqué Pape Dieng. Une idée qu’a également soutenue le vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) Momath Cissé. Le consumériste préconise une suspension de la taxe sur la valeur ajoutée (Tva) le temps que le stock restant soit écoulé. ‘’Mais, reconnait-il, il va falloir que la Sonacos développe un plan de communication pour que les Sénégalais s’approprient’’ le produit.
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