Pierre Goudiaby Atépa, un des candidats à l’élection présidentielle, n’est pas du tout d’accord avec le chef de l’Etat qui envisagerait l’exploitation de nos minerais de fer avec la société turque «Tosyali»
Pierre Goudiaby Atépa a envoyé une lettre au Président de la République, dans laquelle il lui demande de ne pas signer un contrat avec la société turque «TOSYALI », pour l’exploitation des mines de fer de la Falémé. « La démarche ainsi initiée prend-elle en compte nos richesses en pétrole et en gaz, notamment pour ce qu’elles offrent désormais en potentiel de développement d’une chaine de valeur sidérurgique ? », s’interroge-t-il.
En effet, notre pays doit au-delà de la production de matières premières, doit s’affirmer comme fournisseur de produits finis et se donner ainsi une vocation industrielle en transformant localement l’acier produit, dit-il dans sa lettre dont nous avons copie.
Compte tenu de l’intérêt stratégique de la concession à faire et de la nécessaire transparence qui doit l’encadrer, une concertation à l’échelon national s’imposerait pour une meilleure adhésion des acteurs concernés, ajoute-t-il.
Avant de poursuivre : « Elle serait également l’occasion de tirer les enseignements de l’ensemble des mésaventures connues par notre pays dans la gestion antérieure de ce dossier. »
« En Algérie où l’entreprise est présente depuis 2008, elle est accusée d’avoir organisé un monopole sur le fer qui cause des dégâts majeurs au secteur du BTP, à travers l’accroissement du prix de la tonne de fer de 100% », révèle Atepa. De nombreux abus ont été constatés, à savoir la pollution des terres agricoles, la discrimination au niveau du personnel turc/personnel algérien, ou encore les entraves à la liberté de travail et les licenciements arbitraires. Pis, « la direction de l’entreprise turque confond travail et esclavagisme », dit-il.