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Énième mot d’ordre de grève de 72 H depuis plus de trois semaines: Le Sytjust se braque
Publié le mardi 16 octobre 2018  |  Sud Quotidien
Rencontre
© aDakar.com par DF
Rencontre de partage de l`avant-projet de loi portant Code de déontologie des agents publics
Dakar, le 25 octobre 2016 - Une rencontre de partage de l`avant-projet de loi portant Code de déontologie des agents publics s`est tenue ce matin. Elle a été présidée par le ministre de la fonction publique. Les partenaires sociaux ont également pris part à l`atelier. Photo: El Hadji Ayé Boun Malick Diop, Sg du Sytjust
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Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) a encore décrété 72 heures de grève renouvelable à compter d’hier, lundi 15 octobre, paralysant ainsi tout le système judiciaire. Du coup, au Palais de Justice Lat-Dior de Dakar, rien ne bouge ou presque. Las des désagréments résultant des nombreux renvois et rendez-vous infructueux, les justiciables préfèrent rester chez-eux le temps que la situation se décante.

Des bureaux fermés, des salles d’audiences vides, des couloirs et hall qui respirent. Contrairement à l’animation et les va-et-vient que l’on a l’habitude de voir les jours ouvrables, rien ne bouge ou presque. C’est le constat fait hier, lundi 15 octobre 2018 en fin de matinée, au Palais de Justice Lat-Dior de Dakar. Le énième mot d’ordre de grève de 72 heures du Syndicat des travailleurs de justice (SYTJUST) décrété, hier lundi, est passé par là. Ce Temple de Themis était complètement paralysé.

Trouvé au bureau des responsables de ce syndicat au niveau de ce Palais de Justice de Dakar, Me Idrissa Ndiaye, Secrétaire administratif du SYTJUT, fait le point sur la situation actuelle. «Actuellement, c’est la paralysie totale au sein des Cours et Tribunaux. Tous les travailleurs ont observé le mot d’ordre de grève en restant chez-eux. Comme vous avez pu le constater, il n’y a personne, les bureaux sont fermés ainsi que les salles d’audiences et tout ce qui est administratif ne fonctionne pas.» Un tour au niveau du Bureau des actes judiciaires et extrajudiciaires permet de constater ce blocage du Service publique de la justice. Ici, l’on ne trouve aucun justiciable car, las de se voir renvoyer chez-eux chaque fois depuis plus de trois semaines, des populations préfèrent rester à la maison, en attendant une issue heureuse à cette crise qui commence à perdurer, pour aller déposer des demandes ou récupérer les papiers et autres documents administratifs. «Ce sont les greffiers, parmi les travailleurs de la justice, qui sont sensés délivrer tout ce qui est papiers administratifs: Certificat de nationalité, Casier judiciaire, permis de visite etc., mais ils ne travaillent pas depuis trois semaines. Juste pour vous décrire la situation qui prévaut. C’est regrettable. Le mot d’ordre de grève est largement suivi par tous les travailleurs de la justice, de toute profession confondue, c’est tout le corps administratif et technique. Le service public de la justice ne fonctionne plus en réalité sur l’étendue du territoire national», fait observer Me Idrissa Ndiaye.

LE SYTJUST S’EXCUSE AUPRES DES JUSTICIABLES POUR LES DESAGREMENTS SUBIS, ET CHARGE L’ETAT

Au moment où le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, déclare qu’il y a eu une satisfaction à 200% des revendications des travailleurs de la justice et menace de ponctionner les alaires des grévistes, le SYTJUT se barque et continue la grève. «S’agissant des indemnités, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a fait état d’une satisfaction à auteur de 200% des revendications des travailleurs de la justice; ce qui ne correspond pas à la réalité. Il n’a jamais été proposé aux travailleurs de la justice des indemnités à hauteur de 200% et je pense que les personnes qui étaient autour de la table de négociation peuvent en témoigner et en attester. Nous sommes dans un contexte un peu particulier et le SYTJUST a toujours fait preuve de responsabilité durant pratiquement quatre ans. Nous avons décidé quand-même de nouer un dialogue permanent et sincère avec l’Etat du Sénégal jusqu'à la finalisation de ces mesures. Mais, on s’est rendu compte, en fait, que le dernier recours pour nous, c’est d’observer un mouvement de grève. Nous avons estimé que c’était notre seul moyen de lutte pour faire prévaloir nos droits», renchérit le Secrétaire administratif du SYTJUT. Le SYTJUST qui s’excuse auprès des justiciables pour les désagréments subis, tient le gouvernement pour seul responsable de ces déboires. «Effectivement, c’est difficile pour les populations auxquelles nous présentons nos plates excuses, le temps de grève rime avec la continuité du service public qui est un droit pour tout citoyen. Mais, ce que les Sénégalais doivent comprendre, c’est que dans cette situation, l’Etat est le seul responsable, en l’occurrence notre ministère de tutelle qui n’a pas dénié respecter ses engagements quant à la matérialisation de la volonté des travailleurs de la justice. Je pense que si l’Etat avait pris les devants, s’il avait fait le nécessaire, nous n’en sérions pas là. Donc, le SYTJUST dégage ses responsabilités par rapport à la situation actuelle et en déduit que c’est l’Etat qui est le seul responsable de ce qui se passe actuellement dans les Cours et Tribunaux.»

LE SYTJUST FAVORABLE AU DIALOGUE ET A UN COMPROMIS SUR CERTAINS POINTS, MAIS…

Toutefois, en réponse à la main tendue du ministre de la Justice, le SYTJUST, un «syndicat assez responsable qui a sens élevé de l’intérêt national et la justice», se dit ouvert au dialogue pout trouver des voies de convergence avec l’Etat du Sénégal en vue d’une issue heureuse à cette situation. «L’Etat est régi par les principes de légalité qui font qu’il a l’obligation de respecter les lois, en l’occurrence la loi de finance rectificative a qui été votée. Et, des crédits ont été alloués aux travailleurs de la justice et inscrits dans le budget du ministère de la Justice. Ce à quoi on s’attendait au fait, c’est le payement des soldes et pas autre chose. Maintenant, nous pouvons comprendre que l’Etat se trouve dans une situation budgétaire assez difficile. Nous sommes des citoyens sensés, qu’ils nous disent ce qu’il en est réellement, ce qu’ils peuvent faire ou pas et, à mon avis, nous pouvons trouver un cadre de convergence, un compromis ou consensus fort par rapport à un certain nombre de points de revendication. Mais, que tout soit acté devant tout le monde et qu’on puisse retourner au travail», conclut Idrissa Ndiaye, Secrétaire administratif du SYTJUT.
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