Trois jours. C’est le temps que la Commission d’instruction de la Crei donne aux avocats de Karim Wade pour consulter le dossier de leur client avant la clôture de l’instruction. Et d’ici le 17 avril, l’ancien ministre d’Etat connaîtra son sort : un non-lieu ou un renvoi devant la Cour.
C’est le compte à rebours pour Karim Wade. Le Quotidien a appris que la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a notifié aux avocats du fils de l’ancien Président qu’ils ont trois jours, à compter d’aujourd’hui, pour consulter le dossier de leur client. Passé ce délai franc, l’instruction est close. Il appartiendra aux magistrats instructeurs d’ordonner le non-lieu ou de renvoyer l’ancien ministre d’Etat devant la juridiction spéciale pour jugement. M. Wade avait été mis en demeure de justifier son patrimoine estimé à 694 milliards de francs Cfa, puis placé sous mandat de dépôt le 17 avril 2013. Après six mois d’instruction du premier volet, le Parquet spécial lui avait servi une nouvelle mise en demeure sur la base d’«éléments nouveaux» découverts à Monaco et évalués à 99 milliards de francs Cfa. Il sera inculpé et placé sous mandat de dépôt, en même temps que certains de ses co-inculpés. C’est ainsi qu’il prolongera son séjour à Rebeuss pour six autres mois, le temps d’une deuxième instruction.
Ces derniers jours, Karim Wade a été confronté avec ses présumés complices et d’autres personnes citées dans son dossier. Aux questions des juges, il a opposé le silence, estimant, dans une déclaration rendue publique, être «victime d’injustice» et accusant certains, comme Cheikh Diallo qui l’a chargé, de «traîtrise». Ce, après avoir été confronté avec Bibo Bourgi, Pape Mamadou Pouye, Cheikh Diallo, Ely Manel Diop, entre autres, mais aussi avec Me Patricia Lake Diop et Bara Tall.
C’est donc un nouveau tournant dans ce dossier qui aura retenu l’attention de tous dans cette traque des biens mal acquis. Karim Wade aura été le sujet favori de la Une des journaux, l’incontournable objet des débats politiques dans les studios de radio et plateaux de télé et l’interminable polémique juridique de la Crei au Conseil constitutionnel, en passant par la Cour suprême.