Arrêt du petit train de la banlieue pendant le Magal - Les cheminots en guerre contre l’État

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Publié le lundi 15 octobre 2018 | Enquête Plus

© aDakar.com par DF
Les fidèles mourides convergent vers Touba
Dakar, 08 novembre 2017 - Des millions de fidèles mourides ont convergé vers la cité religieuse pour célébrer la 123e édition du Magal de Touba. Par la route ou le train, les fidèles ont répondu à l`appel de la ville sainte.

L’ouverture annoncée du tronçon autoroutier Ila-Touba durant le Magal va influer de façon négative sur l’activité qu’exerçaient les travailleurs du Petit train de la banlieue (Ptb) et de Dakar-Bamako ferroviaire (Bdf). Ces derniers, noirs de colère, disent avoir reçu une lettre de la part de leur ministère de tutelle leur notifiant un arrêt de travail, lors de cet événement religieux.

Les travailleurs du PTB et de DBF ont toujours profité du Grand Magal de Touba, événement religieux d’envergure internationale, pour renflouer leurs caisses, avec le transport des milliers de pèlerins. Cette année, il n’y aura rien de tout cela avec l’ouverture de l’autoroute Ila-Touba. Face à la presse hier, les cheminots ont accusé leur ministère de tutelle de vouloir les forcer à un arrêt de travail, pendant la période que va durer cet événement religieux. Ils ne comptent pas se laisser faire. Le secrétaire en charge de l’information et de la presse au Petit train de la banlieue (Ptb), Abdou Khadre Dieylani Diop, renseigne que les cheminots attendent les autorités de pied ferme.

‘’Nous avons décidé avec les cheminots, de travailler ensemble pour régler définitivement ce problème. Nous interpellons le président de la République pour qu’il vienne en arbitrage de la situation qui prévaut au chemin de fer. Les autorités ont dit qu’il n’y aura pas de Magal pour le PTB et DBF. Ça, c’est une catastrophe. De 1885 à nos jours, les trains assurent pendant cet événement. Aujourd’hui, plus de 40, 45 voire 50 000 pèlerins qui vont à Touba vont être privés de ce fait, et à cause du Train express régional (Ter), venu paralyser tout le système’’, explique M. Diop, tout en précisant que les cheminots de Dakar-Bamako ferroviaire comme du Petit train de la banlieue sont ‘’debout comme un seul homme pour faire face à la situation’’.

‘’Nous sommes vraiment humiliés’’

‘’A ce jour, poursuit le syndicaliste, le TER a déjà englouti 900 milliards. Depuis que nous avons reçu l’information par rapport au Grand Magal de Touba, c’est toute une population qui est complètement désorientée. Dans moins de quatre mois, le Sénégal va connaître une élection présidentielle. C’est la présidentielle de tous les dangers. La famille cheminote est très grande. C’est de Dakar à Kidira. Nous allons nous battre pour qu’on rétablisse nos droits (...). Le président Sall doit prendre ses responsabilités’’, menace le secrétaire général en charge de l’information au PTB.

Pour sa part, Mame Mbaye Tounkara soutient que ses camarades et lui attendent toujours leurs salaires du mois d’octobre et qu’avec la mise en arrêt du Petit train de la banlieue durant le Grand Magal de Touba, ‘’l’heure sera encore plus grave.’’ ‘’Les cheminots ont déjà trop souffert avec le retard noté dans leur paiement. Voilà que les autorités augmentent leur souffrance avec la mise en arrêt du PTB. On nous fait savoir que c’est notre ministre de tutelle, Abdoulaye Daouda Diallo, qui a pris cette décision. Nous sommes vraiment humiliés et on ne représente plus rien dans la ville de Thiès. Il y a une inquiétude totale qui plane autour des travailleurs du chemin de fer et du Petit train de la banlieue’’, peste le secrétaire général du Sutrail, rappelant que les cheminots vont vers une grève illimitée.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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