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Birahime Seck (Coordonnateur du Forum civil): ‘‘On veut que le président lève le coude sur les dossiers’’
Publié le jeudi 11 octobre 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DR
Conférence de presse du nouveau Coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck(Photo en vert)
Dakar, le 9 octobre 2018 - Le nouveau Coordonnateur du Forum civil a animé une conférence de presse pour se prononcer sur des questions d`intérêt national.
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Pour sa conférence de presse inaugurale, la nouvelle équipe dirigeante du Forum civil démontre déjà qu’elle sera intraitable sur la reddition des comptes des dossiers en dormance comme Bictogo, le Coud ou Petro-Tim.

Le Forum civil ne décolère pas de voir les grands dossiers à caractère polémique frappés du sceau de la bonne gouvernance. La conférence de presse d’hier de son nouveau coordonnateur, Birahime Seck, a été un condensé de rappels des marchés publics qui n’ont pas connu de suite. Même la récente transmission du Rapport 2016 de l’Office national contre la corruption (Ofnac) au président Macky Sall ne satisfait pas cette section sénégalaise de Transparency International. ‘‘L’intérêt, pour nous, n’est pas la transmission du rapport au chef de l’Etat, mais son contenu.

Un certain nombre de plaintes ont été déposées à l’Ofnac sur Petro-Tim. L’équipe sortante, celle dirigée par Nafi Ngom Keita, avait commencé à éplucher la question jusqu’à un certain niveau. Est-ce que le rapport de l’Ofnac va traiter de cette question ? Des gens ont porté plainte dans l’affaire Bictogo. Est-ce que ça va ressortir ? Et la deuxième phase de contrôle concernant le Centre des œuvres universitaires de Dakar ?’’, s’est demandé le coordonnateur. Pour lui, la dernière publication de l’Ofnac, sous l’égide de Mme Diakhaté, était une ‘‘enquête sur l’état de la corruption au Sénégal’’, mais pas un ‘‘rapport d’activités’’ pour lequel il appelle de ses vœux. ‘‘Pour nous, la préoccupation principale est de savoir si le rapport d’enquête de Seynabou Ndiaye Diakhaté transmis au président aura toutes ces réponses (…) On veut que le président lève le coude sur ces dossiers et qu’il renoue avec les pratiques et principes de la bonne gouvernance qu’il a développés au début de son mandat. Toutes les questions sont des préoccupations urgentes’’.

837 milliards de marchés

Birahime Seck informe qu’en deux ans, de 2015 à 2017, plus de 837 511 991 294 F Cfa de marchés ont été attribués directement et immatriculés dans le cadre de conventions de financements non concessionnels et non préférentiels. Ceci, compte non tenu des 1 000 milliards du Ter et des 405 milliards de l’autoroute Ila Touba, d’après lui. Pour le Forum civil, il a été beaucoup question d’une gestion financière plus transparente. Mais les options discutables de l’Etat du Sénégal pour les conventions de financement de ses grands projets suscitent les appréhensions du Forum civil.

‘‘Deux ou trois ans plus tôt, c’était le gré à gré. Mais, récemment, le gouvernement opte pour un mécanisme qu’est la signature de convention de financement avec ce qu’on appelle les EximBank. Ça a été le cas avec les Chinois pour la construction de l’arène nationale, les Turcs avec Dakar Arena et le Cicad, et ce sera éventuellement le cas avec le stade olympique’’, s’est-il inquiété. Pour le coordonnateur, ce qui est dangereux avec ce type de financement, c’est qu’on ne connait pas les conditions de la convention en termes de taux d’intérêt. Ceci d’autant que les récents rapports des institutions financières s’inquiètent de l’endettement soutenu du Sénégal. ‘‘L’Etat, comme le relève la Banque mondiale, cesse de contracter à des taux concessionnels des partenaires bilatéraux traditionnels. Il va trouver des entreprises dans le marché financier, traiter avec des banques qui appliquent des taux très chers pour le contribuable. Que l’Etat apporte des éclairages à défaut de publier les conventions sur les taux et la durée du contrat pour savoir si le budget soutient cette dette’’, a dénoncé M. Seck qui en profite pour fustiger la ‘‘foultitude de commissions qui vont servir à payer des intermédiaires, alors que dans l’Administration, des experts sont capables de négocier pour l’Etat sénégalais dans le marché financier’’.

Organisation élections : le Forum pour une personnalité neutre

La nouvelle équipe du Forum civil a brassé large, pour sa sortie inaugurale. Le zircon de Niafrang (Casamance), les 78 milliards injectés dans l’agriculture, les recommandations aux acteurs des secteurs judiciaire et éducatif, menaces du réchauffement climatique, modalités de surveillance de l’exploitation du pétrole et du gaz… ont été disséqués. Mais, de son aveu, la marge de manœuvre de son organisme est limitée. ‘‘La société civile n’est pas un parti politique, ni une armée ni une milice. Ce que l’on peut, c’est ce que l’on fait : sensibiliser les populations sur des questions d’intérêt national’’, a-t-il fait remarquer. Birahime Seck s’est également intéressé à la situation politique actuelle. Il prône la restauration de la confiance dans le jeu politique et rejoint le point de vue de l’opposition sur l’organisation de la prochaine échéance. Il a ainsi ‘‘exhorté le gouvernement à prendre de la hauteur, pour la restauration de la confiance entre les acteurs, de la stabilité sociale et de la consolidation de la démocratie, en confiant à une personnalité ou à un organe indépendant l’organisation des élections’’.

La récente surenchère dans la communication des états-majors inquiète également. Le coordonnateur s’offusque que des ‘‘débats de caniveau’’ agitent l’espace public, alors que le contexte dans la sous-région est lourd de menaces. ‘‘Le Sénégal ne se limite pas uniquement aux parrainages. Il ne se limite pas non plus au débat sunnite-salafiste. Avec les contingences actuelles, essayons de poser les vraies questions qui sont d’ordre économique, social, environnemental (…) Est-ce qu’on va se taire face à ces défis sécuritaires qui nous assaillent ? Va-t-on accepter que des remous politico-politiciens provoquent l’instabilité jusqu’à causer une dégénérescence de la sécurité au Sénégal ? Non !’’.
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