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Lutte contre le cancer: Les malades veulent la gratuité des produits anticancéreux
Publié le mercredi 10 octobre 2018  |  Senego
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‘’Octobre rose’’, c’est le mois de sensibilisation et de prévention contre les cancers. L’Association cancer du sein au Sénégal (Acs2) a organisé, hier, un déjeuner avec les malades à l’institut Curie de l’hôpital Aristide Le Dantec, pour mieux échanger avec elles sur la maladie.

La présidente de l’Association cancer du sein au Sénégal (Acs2) a lancé un véritable cri du cœur, hier : ‘’Les malades désirent la gratuité des produits.’’ Au cours d’une visite à l’institut Curie, Mame Diarra Guèye a laissé entendre que les produits anticancéreux, c’est la gratuité des soins. ‘’Nous pensons que cela devrait être possible. Parce que d’autres pays le font. Il n’y a pas de raison que nous, nous ne puissions pas le faire. Et même des pays qui sont moins nantis que nous le font. Entre le moment où on vous pose votre diagnostic jusqu’à la guérison totale, c’est en moyenne 1 à 6 millions ou plus. Parce que les gens se soignent pendant des années et n’arrivent pas à guérir’’, explique la président de l’Acs2.

Même si elle reconnait que l’Etat du Sénégal a fait des efforts dans la lutte contre cette maladie, elle maintient qu’il peut faire plus. De 2013, date de création de l’association, à maintenant, soutient-elle, les prix des médicaments ont baissé. ‘’Mais ce n’est toujours pas à la portée des Sénégalais moyens. Toutes les associations confondues sont toujours envahies par les personnes qui n’ont pas les moyens. Elles viennent chercher du recours. Cela veut dire qu’il y a problème’’, dit-elle.

La prise en charge est trop coûteuse, surtout quand le patient arrive à un stade tardif. La chimiothérapie dépend du stade d’arrivée. Cela peut aller de 50 à 500 mille, voire 1 à 2 millions. ‘’Il y en a qui achètent des anticancéreux pour la chimio qui font 2 millions par cure. Nous avons de très bons médecins, mais le problème est que les gens n’ont pas les moyens. Une chimiothérapie, c’est toutes les trois semaines ou toutes les semaines, selon le cas. Vous voyez quelqu’un qui fait une chimio aujourd’hui ; dans trois semaines, elle devra faire une autre séance. Si elle n’a pas les moyens, elle ne viendra pas au bout des trois semaines. Donc, tout ce qu’elle aura gagné dans sa première chimio sera perdu, parce que la maladie se réveille’’, explique Mme Guèye. C’est ce qui explique le très long traitement, pour certains, à cause du manque de moyens.

‘’Ma famille, ma force’’

‘’Octobre rose’’ est le mois de la sensibilisation et de la prévention sur le cancer. Mais Mme Guèye est d’avis que la sensibilisation ne doit pas se faire uniquement chez les populations saines. Il faut intégrer ceux qui vivent avec la maladie. Cette année, le thème choisi est ‘’Ma famille, ma force’’. ‘’Parce que nous estimons que c’est une maladie très lourde psychologiquement. Il est impératif que les parents et l’entourage puissent accompagner ces personnes qui souffrent. Parce que, quand vous souffrez d’une maladie et qu’on vous marginalise, vous stigmatise, vous vous sentez seule, vous ne pouvez pas parler. Mais quand vous vivez une maladie très bien et que votre entourage vous soutient, il y a 80 % de chance de s’en sortir’’. Sur ce, elle a lancé un appel aux époux des malades et aux familles directes de soutenir les malades, de ne pas les rejeter.

‘’Nous avons vu des femmes rejetées par leur mari, par leur propre famille et leur belle-famille. Nous ne voulons plus de cela. Parce que c’est une maladie non contagieuse. Elle relève de la volonté divine. Donc, il faudrait que ces personnes soient beaucoup accompagnées’’, soutient-elle.

La responsable de la mammographie de la sénologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, Ndèye Khary Cissé, plaide pour l’existence de registres de cancer. ‘’On ne traite que le cancer du sein. On n’a pas de registre de cancer, ni en curie, encore moins ici. Il n’y a nulle part au Sénégal un registre de cancer. C’est ce qui cause le problème. Parce qu’on ne peut pas dire qu’on reçoit tant de malades par jour ou par année. On évalue juste environ 1 500 cas par année’’, a-t-elle dénoncé.

VIVIANE DIATTA
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