Entre le marteau d’une opposition de plus en plus offensive et l’enclume d’un bouillonnement interne symbolisé par Me Alioune Badara Cissé, l’Alliance pour la République (Apr) semble pris dans un étau de fer, à un peu plus de quatre mois de la présidentielle. Ce n’est pas l’avis de Mame Mbaye Niang qui défend mordicus le bilan de son mentor, dans bien des secteurs de la vie économique et sociale. Le secrétaire national des Jeunesses de l’Apr, qui se refuse à regarder dans le rétroviseur, relativement à l’affaire Prodac, charge Ousmane Sonko et ses ‘’Solutions’’. Il estime que ce dernier est une bulle en partie créée par la presse dont le destin est d’éclater. Mame Mbaye Niang n’épargne pas non plus Me Alioune Badara Cissé, à qui il ne dénie pas le droit de critiquer, mais dans le cadre de discussions internes à l’Apr. Aussi, selon l’ancien ministre de la Jeunesse, l’avant-goût de la prochaine victoire de Macky Sall est donné par le parrainage qui, de son point de vue, établit déjà les rapports de force. A bâtons rompus…
On vous entend de moins en moins dans les médias. Est-ce le scandale du Prodac qui a refroidi vos ardeurs ?
Non, pas du tout ! Ce n’est pas cette affaire dans laquelle je n’ai rien à me reprocher qui va me faire taire. Je tiens à rappeler que la fréquence ou la virulence de mes sorties était surtout liée à des responsabilités que j’occupais dans le gouvernement. Je ne vous apprends rien, en vous disant que dans un gouvernement, le ministère de la Jeunesse et celui de la Femme sont les premiers remparts. Ceci étant, je ne suis plus ministre de la Jeunesse. Je ne dois pas gêner mon collègue Pape Gorgui Ndong qui est en train de faire son travail. Si je continue à avoir cette posture, je pense que, dans ce cas, je ne serais plus dans mes prérogatives. Cependant, il y a une réalité politique : je ne suis pas absent. A chaque fois qu’on m’invite, je ne décline pas l’invitation des journalistes, parce que je pense que c’est une opportunité pour expliquer à nos concitoyens le travail que notre leader, le président Macky Sall, est en train de faire.
Aujourd’hui, où en êtes-vous avec cette affaire Prodac ?
Elle est derrière nous. En tout cas, moi, j’ai dépassé cette affaire. D’ailleurs, je pense qu’il n’y a plus de sujet à traiter. Si on situe les responsabilités, Mame Mbaye ne sera pas la personne à interpeller.
Pour vous donc, l’affaire Prodac est classée ?
Je n’en parle plus parce que je pense avoir tout dit. Je n’ai jamais été démenti. J’ai communiqué les informations qui étaient à ma disposition. Ceux qui veulent comprendre ont compris. Mais, de toute évidence, je m’en suis remis à Dieu qui est le meilleur des juges, qui sait l’apparent et le caché. J’ai imploré sa justice divine.
Les choix du président de la République, en ce qui concerne le parrainage, sont critiqués dans certaines franges de votre parti. Qu’est-ce qui, selon vous, explique tous ces remous ?
C’est normal, on est en politique. Il y a des choix à faire et qui s’expliquent par la confiance, les capacités et aptitudes des uns et des autres. Dès qu’on accepte le leadership du président et qu’on épouse sa vision, il faut s’efforcer à accepter ses choix. C’est une question de loyauté, d’honorabilité et de dignité. Quand on accepte qu’une personne soit notre mentor, il faut avoir la maturité de respecter ses choix. Il est vrai que tout choix est difficile. On ne peut pas choisir tout le monde. Ce n’est pas parce qu’on ne vous a pas choisi qu’on vous a délaissé. Dans une équipe, chacun y a un rôle à jouer. Il faut prendre les choses positivement et comprendre qu’au-delà de nos intérêts personnels, il y va de l’intérêt de la nation, parce que nous gérons un pays, et le président de la République a pour mandat de régler les problèmes des Sénégalais.
On a comme l’impression que tous ces remous sont dus à une absence de structuration de votre parti qui ressemble à une armée mexicaine. Qu’en pensez-vous ?
Heureusement que vous dites que c’est une impression. Une armée mexicaine quand même qui gagne toutes les batailles qu’elle engage. Je pense qu’un homme ou des hommes intelligents n’ont pas le droit de changer une stratégie qui gagne. Pourquoi veut-on nous imposer cela ?
Vous avez donc choisi délibérément de ne pas structurer votre parti, l’Alliance pour la République ?
Oui, c’est délibéré. C’est un choix de travailler ainsi, d’autant plus que le résultat est à chaque fois satisfaisant.
Aviez-vous besoin de faire tout ce bruit autour du parrainage, si l’objectif visé est d’avoir 65 mille signatures ?
L’objectif visé n’est pas d’avoir 65 mille signatures, mais plutôt de mobiliser tout un électorat. Aujourd’hui, il n’y a aucun leader de l’opposition qui pourra contester une victoire au premier tour. En dehors de cette volonté de créer des rumeurs, les acteurs politiques savent que toutes les conditions sont réunies pour qu’on gagne au premier tour. Si on parvient à mobiliser trois millions d’électeurs, il ne faut pas que demain les gens viennent dire qu’on a volé les élections, d’autant plus qu’eux peinent à rassembler les 65 mille signatures.
Est-ce que parrainer un candidat signifie forcément voter pour lui ?
On ne va jamais trouver une solution sur la base de supposition. Ce qui est avéré, c’est que notre société, d’un point de vue culturel, notre manière de vivre la politique indique qu’à 90 %, quand un Sénégalais parraine un candidat, ce dernier peut le compter parmi ses électeurs.
Sur quoi vous vous fondez pour affirmer que vous allez passer au premier tour, si on sait que le front social est en ébullition avec la grève dans la santé et les menaces qui pèsent sur l’année scolaire ?
Vous le dites pour me tirer les vers du nez. Vous savez que le contexte actuel est favorable à ça. On ne peut pas dire qu’on a eu 7 % de croissance pendant 3 à 4 ans successifs et dire que le contexte n’est pas favorable. L’ensemble des secteurs veulent sentir cette croissance-là. Il est très normal que des travailleurs demandent de meilleures conditions de vie. Ce qu’il faut rappeler, c’est que, même s’il y a cette croissance, la situation nationale nous impose de ne pas suivre cette demande automatiquement. Il y a beaucoup de choses qui manquaient aux Sénégalais. On avait promis de trouver des solutions aux divers problèmes liés notamment à la santé, à l’accès à l’eau et à l’électricité, l’éducation nationale, etc. Il y a pas mal de problèmes à résoudre. Cette croissance, en outre, bénéficie aux Sénégalais parce réinvestie dans des infrastructures ou secteurs qui ont un impact sur notre vie sociale.
Pour la première fois au Sénégal, 400 mille familles, c’est-à-dire près de 2 millions de personnes, ont bénéficié pendant sept ans d’une aide de l’Etat. Ces gens étaient quand même laissés en rade. Pendant 6 ans, des milliers de Sénégalais, qui n’avaient pas accès à la santé, se sont soignés gratuitement grâce à la Cmu (Ndlr : Couverture maladie universelle). Pendant 6 ans, des milliers et des milliers de Sénégalais qui n’avaient pas accès à l’eau potable y ont aujourd’hui accès. Au même moment, des milliers et des milliers de villages qui n’avaient pas accès à l’électricité sont aujourd’hui électrifiés. Cet argent ne sort pas ex nihilo. Il vient de cette croissance, du budget national et des investissements. Je pense qu’il faut manager ces recettes et définir des priorités. Et c’est ce que le président de la République est en train de faire et c’est ce bilan qui nous permet, aujourd’hui, de ne pas avoir honte d’aller vers les Sénégalais, de ne pas raser les murs et d’avoir cette volonté et cette capacité d’aller affronter nos concitoyens et de leur proposer un deuxième mandat pour assurer la continuité du Plan Sénégal émergent.
Pourtant, un des vôtres, Me Alioune Badara Cissé en l’occurrence, n’a pas la même impression que vous. Dans le Ferlo, récemment, il a dressé un tableau sombre de la situation économique de la localité. Que répondez-vous à cela ?
Vous savez, chacun peut donner sa position. Moi, je suis un homme libre, je suis démocrate. Mais la courtoisie voudrait que quand on est dans un groupe et qu’on n’est pas d’accord sur ce qu’on fait, qu’on prenne ses responsabilités et qu’on quitte. Le gentleman agreement n’accepte pas qu’on soit dedans et qu’on critique.
On peut critiquer, mais de l’intérieur, pour améliorer notre projet de société. Cependant, ce qu’il faut retenir, c’est qu’on n’a jamais dit qu’on avait réglé tous les problèmes. Dans le Ferlo, il y a encore des Sénégalais qui sont malades et qui n’arrivent pas à se soigner convenablement. Là n’est pas la question. La question est de savoir combien de citoyens de cette localité étaient dans cette situation, en 2012. Combien d’entre eux parviennent aujourd’hui à se soigner convenablement lorsqu’ils sont malades ? Combien de villages qui n’avaient pas accès à l’eau potable en bénéficient aujourd’hui ? Combien de hameaux qui n’avaient pas accès à l’électricité sont aujourd’hui électrifiés ? Je suis d’accord qu’on nous juge sur cette évolution. Parce qu’une analyse objective de la situation montre qu’on est passé du simple au double. Ce simple a été réalisé en 60 ans et le double en 6 ans. C’est cela la vérité.
Globalement, quelle appréciation faites-vous des différentes sorties médiatiques de Abc qui a obligé le Pm Dionne à sortir de ses gongs pour apporter des éclairages ?
Le Pm est dans son rôle tout comme je suis dans mon rôle. On ne peut pas appartenir à un gouvernement et ne pas défendre ses actions. Ça, c’est de la déloyauté. Quand on appartient à un gouvernement, on assume ses positions. Encore une fois, nous n’avons pas à rougir de notre bilan, même si on n’a pas réalisé l’ensemble de nos engagements. La perfection n’est pas de ce monde. Mais quand on atteint un objectif à 70, 75, voire 80 %, c’est honorable et ça donne du courage à aller parler à nos concitoyens. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de chômeurs au Sénégal. Je ne dis pas non plus que tous les villages du pays sont électrifiés. Mais de l’indépendance à 2012, date référentielle pour nous, nous avons multiplié par cinq les réalisations. La majorité des Sénégalais ont eu ce sentiment d’avoir évolué. Cette évolution va s’améliorer à une vitesse plus soutenue dans les cinq prochaines années, parce qu’il était plus difficile de redresser. Au début, les bourses de sécurité familiale étaient attribuées à 100 000 familles parce que l’économie ne pouvait pas supporter les 400 000 familles auxquelles elles ont été destinées ou les 250 000 fixées par le Pse. Mais avec l’évolution de la croissance, de la réorganisation du budget, on est arrivé à 250 000 familles. Après, on est arrivé à 400 000 familles. La demande, en 2012, était de 900 000 familles.
Depuis un certain temps, on note qu’il y a un malaise entre Abc et Macky Sall. Qu’est-ce qui explique cela ?
J’ignore sincèrement ce qui se passe entre le médiateur de la République et le président Macky Sall. Ce que je retiens et qui est avéré, c’est qu’on ne peut pas être dans un groupe et critiquer en même temps. Notre façon de vivre ne l’accepte pas. Il y a d’autres moyens de critiquer objectivement.
Etes-vous du même avis que certains responsables de l’Apr qui pensent qu’il doit être révoqué ?
Je ne parlerai pas de révocation. Dans toutes les familles, il y a des divergences, mais on se donne les moyens de les régler. Parce que ce qu’on a partagé est très fort.
Les ‘’Solutions’’ de Ousmane Sonko semblent secouer toute la République. On a l’impression maintenant que l’ennemi à abattre ce n’est plus Idrissa Seck, mais le leader de Pastef.
Personnellement, je suis gêné de m’épancher sur ce sujet. Parce que c’est un débat créé et entretenu par la presse. C’est ça la vérité. Ousmane Sonko est un produit de la presse et vous journalistes, vous êtes les premiers à qui il a planté un couteau dans le dos. Je connais pas mal de grands journalistes de ce pays qui le soutenaient et qui ont du mal actuellement à le comprendre. Le destin final d’une bulle, c’est l’explosion ou le dégonflement. On va arriver à ce stade parce que toute la stratégie de Sonko est basée sur du faux. Voilà un monsieur qui a pris vos articles et qui en a fait un livre sur le pétrole. Voilà un monsieur qui ne parle que de fisc et, à la fin, l’on se rend compte que ce sont des histoires.
Il nous a théorisé beaucoup de choses sur le Train express régional avec des probabilités de vol ou de détournement d’argent public. Mais lorsque l’Etat a commencé à payer les impenses et qu’il a vu que c’étaient des milliards, il s’est tu. Voilà quelqu’un qui, il y a de cela deux semaines, critiquait le président de la République, en nous disant que la personne qui lui ouvre sa porte a 71 ans. Trois jours après, il revient pour dire qu’il aimerait travailler avec cette personne (Ndlr : Feu Bruno Diatta). Ousmane Sonko et Cie, c’est une bande d’amis très forts en promotion de ‘’fake news’’. L’opinion sénégalaise n’est pas fomentée par des activistes qui passent tout leur temps sur les réseaux sociaux. Ousmane Sonko n’a pas de background. Même aux impôts et domaines, il n’a jamais été chef de section. Qu’est-ce qu’il sait faire ? Il est inspecteur des impôts et domaines, dit-il. Mais, moi je suis contrôleur aérien et il m’a fallu tout un processus pour comprendre le fonctionnement d’un Etat. Chaque jour que Dieu fait, Sonko et ses amis nous prouvent qu’ils ont une grande méconnaissance de l’Etat.
On a remarqué que certaines structures de l’Apr se sont braquées contre Sonko, après la publication de son livre-programme.
Dans un parti politique, ce sont les femmes et les jeunes qui animent et qui soutiennent le débat politique. Nous gérons quelque chose de sérieux. On gère l’avenir de 15 millions de Sénégalais au quotidien. Ce n’est pas avec une machine de propagande de ‘’fake news’’ qu’on va se faire connaitre. Je me suis amusé à lire le livre dont vous parlez. Je peux le résumer en deux points : insulter Macky Sall et dire que les Sénégalais ne sont pas conscients. Mais qu’est-ce qu’on propose à la jeunesse sénégalaise, aux femmes ? Qu’est-ce qu’on propose de concret pour améliorer les conditions de vie des Sénégalais ? Même si vous avez des solutions qu’un cabinet a écrites, votre savoir-faire pour les mettre en pratique, c’est quoi ? Vous n’avez pas remarqué que de 2012 à 2018, la vitesse d’exécution des programmes et des politiques publiques est allée crescendo. Nous avons à la tête du pays un homme chevronné qui a gravi tous les échelons de l’Etat, qui a été directeur d’une société, ensuite ministre, Premier ministre et puis président de l’Assemblée nationale. Malgré tout, la machine a tardé à démarrer. Imaginez comment sera le pays lorsque c’est une bande de copains qui vient et qui n’ont aucune connaissance de l’Etat. On ne doit pas s’amuser avec l’avenir de notre pays. Certes, il y a la liberté de dire ce que l’on veut, mais quand même, liberté ne veut pas dire libertinage.
Ousmane Sonko et d’autres opposants au régime pensent que le Ter n’est pas une priorité. Que répondez-vous à cela ?
C’est parce que ce ne sont pas des visionnaires et ils ne sont pas ambitieux. Nous tous, nous savons que d’ici 10 ans, la population de Dakar va tripler ou quadrupler. Il y aura un problème de mobilité urbaine, c’est-à-dire, les populations de Dakar ne pourront plus circuler, si rien n’est fait. La solution est de trouver un moyen de transport de masse qui peut transporter au minimum 100 000 personnes par jour. Le Ter va transporter 115 000 Sénégalais par jour.
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye pense, lui, que la solution est de délocaliser simplement. Qu’en pensez-vous ?
C’est ce qui est en train de se faire à Diamniadio. Entre cette ville et Dakar, il y a une croissance de la population, il y a des habitations, les terres sont occupées. Il faut donc créer ce lien qui doit être moderne. Pendant qu’on y est, pourquoi investir 500 milliards dans un aéroport, alors qu’on en un à Dakar ? Ce sont des prévisions. Il faut anticiper. Nos prédécesseurs, s’ils avaient anticipé sur le problème de l’eau, nous ne serions jamais confrontés à cette réalité ; s’ils avaient anticipé sur le problème de l’électricité ou de la mobilité urbaine, nous n’en serions pas là aujourd’hui. L’investissement au Sénégal, de l’indépendance à 2012, était exclusivement réservé à la côte. L’intérieur du pays était complètement oublié. Aujourd’hui, il y a des projets qui prennent en compte les collectivités avec le Puma, le Pudc. On a le mérite d’avoir commencé à remédier à cette anomalie, d’avoir solutionné les problèmes à 70 %. Le reste pourra être comblé avec le second mandat avant d’anticiper sur d’autres problèmes.
Taxawu Dakar garde jalousement le poste de maire, malgré toutes les manœuvres du régime pour mettre la main sur celui-ci…
(Il coupe) Comment est-ce qu’on peut, après les élections, dire que Khalifa Sall vient de remporter une troisième victoire sur Macky Sall qui n’avait pas de candidat. Ni pour lui ni pour sa coalition. Vous oubliez que l’élection à la mairie de Dakar se fait par des conseillers qui ont été élus depuis 2014 sur la base d’une liste. Ça ne reflète pas l’électorat de Dakar. Analyse pour analyse, Khalifa Sall conserve la mairie, mais avec combien de voix ? 64 alors qu’il a été élu avec 98 voix. Il est donc passé de 98 voix à 64 à la mairie. En termes de représentativité au sein du conseil municipal, il a perdu du terrain et c’est proportionnel par rapport à ce qui va se passer.
Est-ce que le pouvoir n’était pas derrière les maires Moussa Sy et Banda Diop qui ont fait face à Soham Wardini ?
J’ai suffisamment de respect particulièrement pour Moussa Sy que je connais, qui a un parcours et un vécu politique. Il prend ses responsabilités quand il le faut et fait ses propres choix. Je pense que l’actualité nous impose, nous de la même génération, de nous retrouver et de nous battre ensemble pour le pays, et la raison voudrait que ce soit autour du président de la République.
Donc, vous pensez que Moussa Sy a sa place dans la mouvance présidentielle ?
Je pense qu’il a une place de choix dans la mouvance présidentielle. Ce n’est pas parce qu’on est dans l’adversité que je ne vais pas lui reconnaitre ses qualités et ses capacités. Moussa Sy a un vécu et il représente quelque chose sur la scène politique sénégalaise. Il y a aujourd’hui un travail générationnel qui dépasse même nos personnes, mais qui doit se faire autour du président de la République pour l’avenir de ce pays. Il n’y a plus de sensibilité ou d’idéologie politique qui doit faire barrage à nos retrouvailles. Nous travaillons pour notre pays et, au nom de notre génération, nous devons faire bloc autour du président pour que le projet politique puisse continuer, parce qu’il y va de l’intérêt national.
Parlons de votre secteur. Comment se porte le tourisme sénégalais ?
Par la grâce de Dieu, ça a repris. Aujourd’hui, quand même, il faut le reconnaitre, et je ne suis pas le seul à le dire, les acteurs sont en train de noter des avancées significatives. C’est parce qu’aujourd’hui le pays est attractif que les meilleurs au monde vont s’installer au Sénégal.
Beaucoup pensent que la destination Sénégal est toujours chère.
Le président avait pris des engagements qu’il a respectés. Cependant, il faut rappeler que nous avons trouvé une situation qu’on ne peut pas corriger dans l’immédiat. C’est la même chose avec l’autoroute à péage. L’Etat s’est endetté pour construire un aéroport aux normes et fournir des services de qualité qui ont un coût. C’est ce qui justifie la cherté des taxes. Mais malgré cette cherté, les utilisateurs vous disent que les rapports qualité-prix sont acceptables. L’objectif est de diminuer le prix des billets d’avion sur quatre ou cinq ans lorsqu’on aura fini de rembourser les dettes contractées pour construire Aibd. Le premier tour operator au monde est en train de conclure des accords pour s’installer au Sénégal. Le président de la République va l’annoncer bientôt. Le 18 octobre prochain, vous allez voir que les vrais acteurs du tourisme dans le monde vont s’installer au Sénégal. Ce faisant, le président, qui a compris que c’est des géants, a décidé d’aider d’abord les nationaux, de les remettre à niveau avant que ces géants ne viennent. C’est ce qui a justifié la création du crédit hôtelier, la défiscalisation en Casamance, l’aide aux campements qu’on va réaliser. De telles mesures expliquent d’ailleurs cette remontée du tourisme au Sénégal.
Où en êtes-vous avec le projet de classification des hôtels ?
On vient de boucler le code du tourisme qui règle tous ces problèmes. Parce que depuis l’indépendance, il faut reconnaitre que nous n’avions pas de documents spécifiques pour la régulation du secteur. Nous avons donc fini le code avec les acteurs et les partenaires. Ça a été transmis aux autorités compétentes et à la prochaine session, il sera abordé. Maintenant que les règles du jeu sont définies, connues et protégées par la loi, les géants du tourisme vont faire leur arrivée au Sénégal.