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Le Grand Oral de Barth
Publié le mercredi 3 octobre 2018  |  Rewmi
Conférence
© aDakar.com par SB
Conférence de presse de Barthélémy Dias
Dakar, le 2 octobre 2018 - Le maire de Mermoz Sacré-Cœur Barthélémy Dias face à la presse, trois jours après avoir recouvré la liberté.
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Le maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur a fait face à la presse, hier, pour la première fois depuis sa sortie de prison. Barthélémy Dias, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est longuement revenu sur la candidature de Khalifa Ababacar Sall à l’élection présidentielle, son séjour carcéral, l’affaire Ndiaga Diouf, entre autres sujets le concernant. Retour sur l’intégralité de la conférence de presse.



Candidature de Khalifa Ababacar Sall

« Le député Maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, subit une injustice. Moi Barthélémy Dias, je ne suis qu’un dégât collatéral de cette lutte contre l’injustice, de cette lutte pour la démocratie et laquelle lutte est symbolisée par le député Maire de Dakar, Khalifa Sall, candidat à l’élection présidentielle de 2019. Il y a aussi d’autres victimes de cette injustice dont Karim Wade. Je remercie toutes les populations qui se sont mobilisées comme un seul homme pour manifester leur indignation face à l’injustice que subit Khalifa Ababacar Sall. A travers ce point de presse, je souhaiterais m’adresser au peuple sénégalais. Ce peuple vaillant qui s’est battu et qui continuera à se battre pour la démocratie. A tous les partisans de Khalifa Sall et à tous les partisans de la démocratie, je dis que nous serons présents lors de la prochaine élection présidentielle. Nous avons en face de nous un régime qui a un seul et unique objectif, c’est de nous décourager. De nous amener à douter. Ne vous découragez pas. Ne doutez point parce qu’ils savent, nous savons et Dieu qui nous observe sait très bien que ce que le régime actuel cherche à faire cela ne passera pas. Ça ne passera pas parce que nous avons accepté de porter ce combat. Ce n’est pas un combat de lutte. Et le moment venu, pour faire autre chose, les gens feront autre chose parce qu’hier et avant-hier, les gens ont eu à faire autre chose. Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils étaient indisciplinés, mais ils l’ont fait pour l’histoire de pays et pour la postérité de ce pays ».

« Le politique n’a pas le pouvoir de condamner définitivement à la place du juridique »

« Notre pays a été, est, et restera un pays démocratique. Ce ne sont pas les gens du pouvoir actuel qui vont changer les règles du jeu. Aujourd’hui, vous verrez un vent de découragement, pour ne pas dire que certains de nos amis se remettent en cause par rapport à des actes ou des paroles. Khalifa Sall sera candidat parce que le pourvoi en cassation introduit par ses avocats ne peut pas être vidé en l’espace de moins de six mois. Ce n’est pas possible. Et ils savent bien que d’ici là, les candidatures seront déposées, les cautions seront versées et Khalifa Sall sera candidat. C’est la raison pour laquelle, je souhaiterais interpeller certains partis pris du processus électoral, en l’occurrence la Cena, la Société civile, l’Ums, parce que je reste convaincu qu’il y a une impérieuse nécessité d’aménager un régime juridique de participation de détenus candidats à l’élection. Parce que depuis que ce régime est installé, c’est devenu une mode aujourd’hui de chercher à liquider ou de chercher à isoler des acteurs politiques en cherchant à les mettre en prison. Je rappelle que le casier judiciaire de Khalifa Sall est un casier judiciaire vierge, parce que cette condamnation, pour ne pas dire cette pseudo condamnation n’est pas encore définitive. On ne peut pas prendre un citoyen sénégalais qui n’est pas définitivement condamné et vouloir le condamner définitivement par la voie politique. Le politique n’a pas le pouvoir de condamner définitivement à la place du juridique. C’est la raison pour laquelle, je dis à tous ceux qui ont pris l’engagement de soutenir Khalifa Ababacar Sall, qu’ils ne doutent point, qu’ils n’aient aucune crainte et qu’ils continuent à se battre ».

« Macky Sall a compris que perdre Dakar représente beaucoup de chose »

« Si Khalifa Sall voulait sortir de prison demain, il sortira demain. Mais ce qu’on nous demande de faire, nous refusons de le faire. Ce qu’on nous demande de dire, nous refusons de le dire. Ce qu’on nous demande d’acter, nous refusons de l’acter. Nous l’avons refusé au sein du Parti socialiste et nous l’avons aussi refusé au sein de la sphère politique. Notre candidat a rendez-vous avec l’histoire et ça, c’est un décret divin. Personne ne peut rien contre ce décret divin. Je voudrais que les uns et les autres comprennent pourquoi nous sommes victimes de cette injustice, de tout cet acharnement. Khalifa Sall est le maire de Dakar, leader politique de Dakar. On n’a pas besoin de polémiquer avec qui que ce soit sur cette réalité. C’est la première fois qu’un homme a été élu Maire de Dakar alors qu’il n’est pas de la mouvance présidentielle. Cela est doublement une première qu’un homme soit élu et réélu maire de Dakar et n’étant pas de la mouvance présidentielle. C’est un signal assez fort que nous avons compris et que nous prenons avec beaucoup d’humilité. C’est un signal assez fort que le régime en face a compris ce message. (…) En tant qu’ancien Ministre de l’Intérieur, en tant que directeur de campagne d’un Président sortant, Macky Sall a compris que perdre Dakar représente beaucoup de chose. C’est vous, les Dakarois, qui avez choisi le Khalife de Dakar comme étant Khalifa Ababacar Sall. Si Khalifa Sall est candidat à l’élection présidentielle, il passe au premier tour et le Président Macky Sall le sait. Il a les mêmes chiffres que l’Union européenne, les mêmes chiffres que l’ambassade des Usa. N’acceptez pas que Khalifa Sall soit plus digne que vous. Il a tout sacrifié pour vous ».

« Macky doit savoir que demain, il fera jour et seul Dieu sait de quoi demain est fait »

« J’invite Macky a organisé les élections parce que demain, il fera jour et seul Dieu sait de quoi demain est fait. Et lui le Président Sall aura demain rendez-vous avec l’histoire et je l’invite à faire de telle sorte que le moment venu, qu’on ait pitié parce que nous sommes que des êtres humains. A ce rythme, il est en train de construire un environnement pour son autodestruction. Je lui rappelle au besoin qu’il est père de famille avant d’être chef de l’Etat. Je n’ai pas le temps de verser dans la menace. Mais il faut qu’il sache que nous ne renonçons pas, nous ne reculons pas, nous ne négocierons pas et nous serons candidat incha Allah. Vous êtes en train d’assister au plus vaste complot politico-judiciaire de toute l’histoire du Sénégal. J’ai entendu beaucoup de choses concernant la presse. Mais, nous sommes tous des Sénégalais, nous habitons dans ce pays et nous savons tous ce qui se passe. Moi je ne m’adresse pas à ces patrons de presse qui émargent. Je ne les citerai pas par mépris et s’ils veulent, ils peuvent engager le combat. Je les citerai et j’apporterai des preuves qu’ils émargent et ils se connaissent. Pendant que ces patrons de presse émargent, certains d’entre eux ne payent pas leurs employés. Et aujourd’hui, ils veulent anéantir le premier parti politique qu’est la presse. C’est la presse qui a fait partir l’ancien régime et aujourd’hui, on veut métamorphoser cette dite presse et en faire le premier mouvement de soutien de l’actuel régime au nom d’intérêt personnel, pécuniaire et alimentaire. Il faut informer juste et vrai et ce qui se passe dans ce pays doit être combattu et dénoncé ».

« J’ai perdu 30 kg en prison parce que… »

« Pour mon cas, je souhaiterais rassurer tout le monde parce que beaucoup de gens ont été choqués, disant que je me suis métamorphosé. Je me suis pris dans un miroir pour la première fois depuis 6 mois et je me suis dit qu’effectivement, j’en ai fait un peu trop. Mais l’administration pénitentiaire pourra vous le confirmez et quand il y a eu une rumeur disant que j’étais malade, l’administration pénitentiaire rigolait. Je n’ai pas fait du sport, mais j’ai fait du régime intense. Je n’ai pas maigri, mais j’ai fondu. Je suis rentré en prison au coup de l’obésité avec 107 kg, et je suis sorti de prison avec 77 kg. J’ai perdu 30 kg. Le matin, il n’y a pas de petit-déjeuner mais une cuillère de miel à jeun, suivi de 2 heures du sport et 2 heures de transpiration. Je mangeais à midi et le soir je prenais de la salade. Pendant 8 heures, tous les jours, pendant 6 mois, je ne fais que transpirer. Je suis en bonne forme. J’ai cherché à faire ce régime pour être un beau gosse. Concernant mon dossier, ils ont dit qu’il y a deux dossiers. Moi je considère qu’il n’y a pas de dossier. J’ai été conduit en prison pour, entre autres, outrage à magistrats. J’ai été condamné pour discrédit jeté sur une décision de justice. Je n’ai pas aussi été condamné pour appel à un rassemblement. J’ai été arrêté suite au verdict du procès en appel de Khalifa Sall suite à des sorties médiatiques. Je suis le seul homme politique qui a été arrêté par les GIGN en plein jour, dans la rue. Je crois qu’il faut qu’on apprenne à respecter les institutions de ce pays. On ne doit pas s’amuser avec les forces spéciales de la gendarmerie. Le GIGN, c’est pour les braquages de banque, les prises d’otage, le terrorisme. Le GIGN, c’est pour des choses sérieuses. Ceux qui ont envoyé le GIGN pour venir me chercher, qu’ils sachent que s’il y avait des élections au sein du GIGN, Khalifa Sall serait candidat. Je ne suis pas un terroriste et je n’ai pris personne à un otage ».



« Je n’ai jamais parlé de la magistrature mais j’ai parlé de la « Mackystrature »

« Lorsque je me suis présenté devant un tribunal, je n’ai été condamné que pour discrédit jeté sur une décision de justice. Je n’ai jamais parlé de la magistrature, mais j’ai parlé de la « Mackystrature ». J’ai le plus grand respect et pour la plus grande considération pour les magistrats. J’ai parlé du comportement des « Mackrystes », mais pas des magistrats. Maintenant qui se sent morveux se mouche. Par ailleurs, j’ai fait appel de mes six mois de prison que je considère comme étant injuste. Pour l’affaire Ndiaga Diouf, vous-même de la presse avez parlé de l’attaque de la Mairie de Mermoz Sacré-Cœur. Et quand il y a attaque, il ya défense. Quand les choses se sont passées, j’ai été le premier à demander qu’on lève mon immunité parlementaire pour être jugé. J’ai dit bien être jugé et non être liquidé. Et ceux qui pensent pouvoir me liquider, je les regarde bien dans les yeux et je leur dis que ça ne vient que de commencer. Ils n’ont ni les moyens, ni les pouvoirs, ni l’intelligence de me liquider. Je constitue un danger pour l’objectif qu’ils se sont fixé de frauder pour s’accaparer d’un second mandat. Que tout le monde sache que ce pouvoir n’a aucun respect pour la mémoire de Ndiaga Diouf. Quand j’ai été dans la coalition BBY, ils n’ont pas parlé de ce dossier. Quand j’ai décidé de soutenir Khalifa Sall, ils ont trouvé la petite bête pour me liquider, mais ils n’ont pas cette intelligence ».

Cheikh Moussa SARR
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