L’école sénégalaise ouvre ses portes demain, mardi, pour le personnel enseignant et jeudi prochain pour les apprenants. L’heure est aux préparatifs, à l’aune des nombreux défis qui attendent les différents acteurs. Le système enchaine les contreperformances depuis une décennie, en atteste les résultats de la défunte année : baccalauréat (35,16%), Bfem (52,11%) et Cfee (55,47%). Pour cette nouvelle année, en plus des écoles envahies par les eaux, le déficit du personnel enseignant persiste dans certaines régions. Sedhiou enregistre un déficit de 315 enseignants, pendant que les académies de Saint-Louis et de Kolda affichent respectivement un besoin de 247 enseignants au niveau de l’Elémentaire pour le Français et 160 enseignants au niveau du préscolaire, lycée en passant par le secondaire. Quant à la secrétaire générale du département de l’Education nationale, Khady Diop Mbodji, a fait savoir que «le ministère a fait un état des lieux pour savoir le nombre précis d’écoles envahies par les eaux et annonce des mesures pour assurer la salubrité dans ces structures scolaires ».
ZIGUINCHOR : L’hivernage compromet la rentrée
La majorité des écoles et établissements est prête à accueillir les enseignants et les écoles dans la circonscription académique de Ziguinchor, à l’exception de certains établissements toujours frappés par les cas d’inondation. Ces écoles en difficultés sont fortement touchées par l’hivernage, tout comme les abris provisoires dont l’inspection d’académie a trouvé des palliatifs.
Dans ces établissements le concept Ubbi Tey Jang Tey risque de n’être qu’un simple slogan que les autorités comptent cependant bien matérialiser dans les autres établissements scolaires de la région. Reste à savoir si, avec les dispositions prises par les autorités pour une rentrée effective dès le 04 octobre, les élèves habitués au faux-bond, répondront présents le jour de la rentrée.
Seule la réinstallation des abris provisoires pose des craintes soulevées d’ailleurs par l’autorité académique. « Nous avons demandé dans de pareils cas lorsqu’il y’a des abris provisoires prévus dans le dispositif infrastructurel, que les élèves puissent, en attendant la période d’arrêt des pluies, être délocalisés dans d’autres salles sécurisées et conformes même s’il y’a un effectif pléthorique. Des mesures palliatives que nous avons prises de concert avec les responsables d’école … », a laissé entendre le patron de l’école à Ziguinchor. En ce qui concerne le personnel enseignant, l’inspecteur déclare : « la semaine dernière nous avons reçu de la DRH du ministère de l’Education nationale, un certain nombre de professeurs dans différentes disciplines ; des PEM et des CAES qui sont en train d’être déployés dans certains établissements. Cet apport nous permet de palier certains déficits, surtout dans les matières scientifiques en attendant d’aller sur le terrain pour identifier les excédents ou les déficits et procéder au compensation ».
Le concept Ubbi Tey, Jang Tey risque d’être sérieusement entravé dans la région Sud par l’imminence ou encore les fortes possibilités de pluies. L’hivernage n’a pas encore dit son dernier mot dans cette partie du pays toujours sous la menace des pluies. Des craintes d’autant plus réelles que le taux d’abris provisoires est bien patent dans la région qui détient le triste record d’académie avec un fort taux d’abris provisoires. Les autorités académiques qui ont depuis des semaines, enclenché des visites dans les établissements scolaires pour s’enquérir de l’état des lieux, tentent de dégager des stratégies pour rendre effective cette rentrée dès le 04 octobre prochain. L’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor, Siaka Goudiaby qui a réuni les chefs d’établissements relevant de son académie, estime que les pistes d’une bonne rentrée scolaire sont en train d’être balisées.
«Le point sur le désherbage a été fait. Les dispositions administratives et matérielles relatives à la disponibilité des emplois de temps pour les enseignants sont prises », souligne l’inspecteur. Les mesures relatives à l’assainissement des écoles, la disponibilité du petit matériel nécessaire pour le démarrage des cours sont autant de questions qui ont fait l’objet d’échanges avec ces chefs d’établissements.
Sauf reprise de la pluviométrie, la plupart des écoles de la commune restent fonctionnelles, à l’exception de certains établissements toujours frappés par les cas d’inondation. C’est le cas des écoles élémentaires de Ibou Camara, Jean Kandé, Francisco Carvalho ou encore les Cem de Goumel qui sont en ce moment sous les eux. Ce sont des écoles en difficultés et fortement touchées par l’hivernage. Dans ces établissements le concept Ubbi Tey Jang Tey risque de n’être qu’un simple slogan que les autorités comptent cependant bien matérialiser dans les autres établissements scolaires de la région. Reste à savoir si, avec les dispositions prises par les autorités pour une rentrée effective dès le 04 octobre, les élèves habitués au faux bond, répondront présents le jour de la rentrée.
SAINT-LOUIS : Un besoin de 247 enseignants pour le Français et 169 pour l’Arabe
Pour la rentrée prochaine, l’académique de Saint Louis a un besoin de 247 enseignants au niveau de l’Elémentaire pour le Français et 169 pour l’Arabe.
En vue de matérialiser le concept «Ubbi tey, Jang tey» dans la région de Saint Louis, lors du comité régional de développement tenu à la gouvernance, les autorités ont pris un certain nombre de dispositions, notamment la sensibilisation et la mobilisation communautaire. Les autorités académiques, des directeurs d’écoles, des chefs d’établissements et des enseignants s’engagent à œuvrer pour un démarrage effectif des cours dès le premier jour de la rentrée.
Ce qui passe, selon eux, par les opérations de nettoyage, de désinfection et de désinsectisation à travers le pompage des écoles et des établissements inondés, le désherbage, le nettoiement et la désinfection des salles de classes et le remblai des cours d’écoles.
L’académie de Saint-Louis compte en tout 8325 enseignants dont 30,82% de femmes. Ainsi, sur ces 8325 enseignants, les 4691 sont dans l’élémentaire, les 1746 au Moyen, les 1545 au Secondaire et les 343 restant au DIPE. S’agissant ainsi des effectifs d’élèves, l’académie en est à 155 057 élèves pour l’élémentaire avec un accroissement annuel de 2,40%; 48896 collégiens avec un accroissement annuel de -1,8% (transition des effectifs des CEM vers les lycées à cycle long); 23862 lycéens avec un accroissement annuel 0,18% et 14126 élèves pour le DIPE avec un accroissement annuel de 11,47%. L’académie compte également 202 structures DIPE, 808 écoles élémentaires, 94 collèges et 61 lycées. Toutefois, le besoin en personnel pour l’Elémentaire s’élève à 247 enseignants pour le Français et 169 pour l’Arabe pour toute l’académie de Saint-Louis. Et les besoins par discipline s’étalent comme suit : 3 enseignants en LM, 2 en histoire et géographie, 2 en anglais, 7 en arabe, 5 en espagnol, 3 en lettre et histoire géographie, 2 en LA, 7 en LE, 8 en Maths, 6 en SP, 6 en SVT, 4 en MSP, 4 en MSVT, 12 en EPS et 5 en Philo.
Aujourd’hui, la grande question est de savoir si les autorités académiques arriveront à faire du concept « Ubbi tey, Jang tey » une réalité dans la capitale du Nord.
SEDHIOU - DEFICIT CHRONIQUE DE PERSONNEL, ABRIS A FOISON ET PLUIES BATTANTES : Un déficit de 315 enseignants
De sérieuses inquiétudes planent sur l’année scolaire 2018/2019 dans la région de Sédhiou. Le déficit chronique en personnel enseignant notamment en philosophie où quatre lycées ne sont pas pourvus, hante le sommeil des acteurs de l’école. 65 professeurs manquent dans le moyen/secondaire, 315 dans l’élémentaire et 45 au préscolaire, selon l’inspection d’académie. Au total, un déficit de 425 enseignants compte non tenu des nouveaux sortants des centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFPE). A cela s’ajoute le nombre encore important des abris provisoires, alors que l’hivernage n’a jusqu’ici pas dit son dernier mot. Les représentants de syndicats préviennent, les parents d’élèves invitent à l’équilibre dans l’affectation des personnels de l’éducation.
A l’occasion du comité régional de développement (Crd) organisé la semaine dernière consacré aux préparatifs de la rentrée des classes, des dispositions pratiques sont annoncées pour l’effectivité de la rentrée le jeudi 4 octobre prochain. Les mouvements associatifs, en rapport avec les organisations de parents d’élèves sont sensibilisés et mobilisés pour contribuer au désherbage et à la salubrité des écoles. Les chefs d’établissement ont fait état de leur organisation interne pour que les cours puissent démarrer le jour même de la rentrée.
Cependant et quoique disposés à assainir leurs écoles, les acteurs disposant des classes à abris provisoires vont devoir attendre le dernier mot de l’hivernage qui continue, jusque hier, dimanche 30 septembre, à arroser la région de Sédhiou en abondance. L’an dernier, le nombre d’abris provisoires était de 1032 dans la région à résorber dans le cadre de la coopération avec les Etats unis d’Amérique et la France.
93 départs de professeurs contre seulement 14 arrivés
Si du point de vue de l’organisation matérielle les acteurs à la base mettent les bouchées doubles pour le succès du retour sans contraintes majeures à l’école, il n’en demeure pas moins que l’insuffisance du personnel enseignant reste la plus énigmatique des équations à résoudre. Cette année, il y’a eu 93 départs de professeurs dans le moyen/secondaire de la région de Sédhiou contre seulement 14 arrivés par le mouvement national soit un déficit de 65 agents.
37 nouveaux sortants des écoles de formation sont annoncés
37 nouveaux sortants des écoles de formation sont annoncés pour l’académie de Sédhiou, nombre jugé largement insuffisant par l’inspecteur d’académie comparativement à l’immensité des besoins à l’échelle de la région. «Dans le moyen secondaire, nous avons des inquiétudes au sujet des disciplines comme la philosophie car, il y a eu un déficit de 4 professeurs auquel s’ajoutent 02 départs et un seul arrivant, ce qui donne un besoin net de 05 professeurs. Parmi les sortants de la FASTEF, un seul professeur de philosophie est mis à notre disposition alors que quatre (04) lycées sont présentement sans aucun professeur de philosophie», a déclaré Cheick Faye, inspecteur d’académie de Sédhiou, lors de sa présentation au CRD.
Syndicats et associations de parents d’élèves alertent
Parmi ces 37 professeurs, 02 vont dispenser l’anglais, 4 l’arabe, 5 l’EPS, 02 l’Espagnol, 01 Histoire et Géographie, 02 les Maths, 07 les Math ST, 04 les math SVT, 01 la philosophie, 02 le portugais, 03 les Sciences physiques et 04 les SVT selon le bureau des ressources humaines de l’IA de Sédhiou.
A l’élémentaire, 91 maîtres ont quitté la région, 51 sont arrivés par le mouvement national soit un déficit de 315 compte non tenu des nouveaux sortants des centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFPE). Au préscolaire, 09 ont quitté, aucune arrivée, soit un déficit de 45 agents en attendant l’affectation des sortants des écoles de formation.
Face à cette situation de déficit chronique persistant de personnel enseignant depuis l’année passée, les syndicats s’inquiètent et alertent contre d’éventuelles perturbations sous la colère et la déception des élèves à qui autorités administratives et techniciens ont promis la satisfaction de leur plateforme revendicative d’alors. L’union régionale des associations des parents d’élèves (Urape), par la voix de son président Coumbamang Danso, invite à l’équilibre dans la mise à disposition des personnels de l’éducation pour éviter, dit-il, «d’éventuelles frustrations des apprenants» allant jusqu’à perturber les enseignements/apprentissages dans la région de Sédhiou.
KOLDA : Un déficit de 160 enseignants enregistré
En plus de l’envahissement des herbes dans les écoles, la circonscription académique de Kolda enregistre un déficit de 160 enseignants au niveau du préscolaire, lycée en passant par le secondaire.
Difficile de trouver une école propre en cette fin de septembre dans la région de Kolda, totalement prête à accueillir les enseignants et élèves. Le concept Ubbi Tey, Jang tey devrait rester un vœu pieux encore cette année, à l’exception des écoles comme Yero Tacko Baldé de la commune de Kolda.
Au Fouladou difficile de voir une cour d’école capable de recevoir les élèves du fait des hauteurs pris par les herbes, occasionnant une insécurité totale.
Si pour le moment, aucune école n’est occupée par des sinistrés du fait du déficit pluviométrique, il n’en demeure pas moins qu’il faut noter que des écoles comme celle de Gadapara, sont envahies par les eaux. La situation est telle qu’aucun parent ne prendra le risque de laisser son enfant aller dans cette école aux dates prévues pour l’ouverture.
Pour alerter la situation, l’association des jeunes du quartier a fustigé le silence des autorités sur le cas de cette école construite dans des marécages. Ecole Gadapara est un bassin de rétention naturelle qui impose chaque année aux sapeurs-pompiers plusieurs jours de pompage.
Dans les villages, la situation dans les écoles est plus inquiétante. Saré Bidji, le sous-préfet en relation avec les associations sportives et culturelles, a fixé des objectifs. Il est prévu un nettoyage systématique des différentes écoles par les ASC. L’autorité administrative procédera à un suivi ; et des sanctions sont prévues pour toutes défaillances. Dans certaines écoles, les parents d’élèves ont décidé de prendre les devants en achetant des produits herbicides pour faciliter le désherbage. Toujours est-il que beaucoup reste à faire.
La présence massive des abris provisoires n’est pas plus pour arranger les choses. Elle plombe même la bonne rentrée. La mise en place des huttes n’est pas pour demain. Il faudra attendre après la récolte du mil pour espérer planifier la mise sur pied des abris. Les difficultés enregistrées dans les enseignements apprentissages sont marquées par le déficit du personnel enseignant.
La région de Kolda enregistre un déficit de 160 enseignants au niveau du préscolaire, lycée en passant par le secondaire.
La capitale du Fouladou enregistre un fort taux de départ chaque année. Ce déficit est plus important dans les départements de Vélingara et Médina Yéro Foulah, nous confie un des inspecteurs.
Les autorités académiques procèdent à un réaménagement interne pour combler le déficit d’enseignants. Certains instituteurs ayant un profil académique assez intéressant, sont positionnés comme chargé de cours ; en plus des sortants des Crfpe et de la Fastef qui sont attendus.
DIOURBEL - DES ECOLES SOUS LES EAUX ET UN DEFICIT DE PERSONNEL : Une rentrée qui s’annonce difficile
Les autorités académiques de Diourbel s’activent pour que la rentrée scolaire soit effective aux dates indiquées. La circonscription académique fera face à deux défis : des écoles envahies par les eaux et un déficit du personnel enseignant, notamment en mathématiques.
L’inspecteur d’académie de Diourbel, Seydou Sy, veut faire du concept Ubbi Tey, Jang Tey une réalité au niveau de sa circonscription académique. Il a exprimé son souhait à l’occasion de la présentation du rapport sur la rentrée scolaire au cours d’un comité régional de développement.
«Toutes les conditions préjudicielles qui sont liées essentiellement au nettoyage des écoles, notamment par le désherbage sont assurées», rassure l’inspecteur d’académie de Diourbel. «Nous sommes prêts. Nous avons déjà fait le dispatching des classes de classes. Il n’est pas acceptable qu’on fasse un tôlé sur le concept Ubbi tey, Jang tey, surtout en ville», soutient Moussa Diallo, directeur de l’école élémentaire Algor Dioum. Cet objectif s’annonce toutefois difficile. En effet, la plupart des écoles sont envahies par les eaux de pluies.
« On ne peut pas patauger dans des eaux pour désherber le lycée de Mbacké. Le Gouverneur aidera essentiellement à dégager l’eau», explique l’inspecteur d’académie. Non sans préciser : «toutes les dispositions sont prises à l’échelle de l’inspection d’académie, des IEF pour une bonne rentrée des classes».
Manque de professeurs de mathématiques
En ce qui concerne le déficit de personnel enseignant, Seydou sy déclare : «nous avons identifié au départ un besoin de 11 professeurs. On peut revoir ce chiffre car nous avons eu 2 professeurs de mathématiques, 2 professeurs de SVT, 2 professeurs d’éducation physique et un professeur de technologie. Le seul problème est le fait qu’il y aura des collèges qui vont évoluer en lycées. Nous avons des moyens de mettre un personnel à ce niveau ». Et d’ajouter : « nous attendons les sortants des centres régionaux de formation du personnel enseignant. On a un besoin en mathématique et en SVT mais nous essayons de voir comment régler ce problème ».
Sur l’apaisement climat social, l’inspecteur d’académie déclare que sa porte reste entièrement ouverte aux différents acteurs, notamment les syndicats d’enseignants. S’exprimant sur la non orientation des 500 élèves en classe de seconde, il soutient : « on ne peut pas parler de 500 élèves qui ne sont pas orientés. On ne peut pas orienter dans cette commission des candidats libres. Les textes ne me l’autorisent pas. On a orienté tous les élèves des écoles privées qui remplissent les conditions ».
Ignace NDEYE, Yves TENDENG, Moussa DRAME, Abdou DIAO et Adama NDIAYE