L’Etat a perdu, depuis 2009, près de 500 milliards de francs CFA à cause de la non-application de la surtaxe sur les appels internationaux entrant. L’annonce a été faite, hier, par le président de l’Association nationale des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momar Ndao, lors d’un atelier à Saly.
Le manque de contrôle des réseaux de télécoms et notamment des appels internationaux entrant peut amputer l’économie nationale d’une partie importante de ressources. Selon le président de l’Association nationale des consommateurs du Sénégal (Ascosen), l’Etat a perdu ‘’près de 500 milliards de francs CFA, depuis 2009’’, pour défaut de mise en place de la surtaxe sur les appels internationaux entrant. ‘’Avant, la fraude était notée sur les appels internationaux entrant. On peut voir, par exemple, un numéro orange qui appelle un autre numéro au Sénégal, alors que la personne appelant est en France. Maintenant, c’est l’inverse. Il y a de gens qui sont au Sénégal et qui appellent ceux de l’étranger avec des numéros qui ne sont pas d’ici. Le contrôle est donc extrêmement important. Un décret, à cet effet, a été pris, depuis 2015. Et depuis un an, le système a été branché’’, a expliqué Momar Ndao, hier, lors d’un atelier tenu à Saly sur la fraude sur les réseaux de télécoms.
A sa suite, le Directeur général de l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (Artp) a précisé que le Sénégal a signé, depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, la Convention de Budapest sur les télécoms, celle de Malabo sur la cybersécurité, celle 108 du Conseil de l’Europe sur la protection des données personnelles. ‘’C’est autant de raisons, dit Abdou Karim Sall, qui nous permettent, avec les forces de sécurité, de mener à bien notre mission. Ceci, pour protéger notre économie et lutter contre la fraude. C’est certes impossible d’avoir zéro fraude, mais, nous avons quand même réussi, ces dernières années, à la ramener à un niveau acceptable’’.
Cependant, le Dg de l’Artp souligne que l’appropriation par les différents acteurs des textes reste un challenge. ‘’L’Artp a constaté, depuis un certain moment, une recrudescence de la fraude, du détournement de trafic et de l’évasion de trafic, à travers les réseaux de télécommunications. Ces pratiques hautement préjudiciables pour le pays, en général, et pour le secteur des télécoms et de communication électronique, en particulier, sont punies par le code des télécoms, ainsi que d’autres lois pénales’’, prévient M. Sall. Pour qui, ces infractions ont un impact négatif sur la qualité des services offerts aux consommateurs et constituent une ‘’menace’’ pour la pérennité de l’économie.
‘’Nous avons démantelé 6 réseaux, en 2016,’’
D’ailleurs, le patron de l’Autorité de régulation de ce secteur souligne qu’il est nécessaire de sensibiliser toutes les structures concernées par la fraude, en vue de bien lutter contre ces pratiques ‘’illégales’’. Qui connaissent un développement continue. ‘’Il est impératif pour l’Artp de bénéficier d’un concours des forces de sécurité et de défense de nature à lui permettre d’assurer une efficacité dans sa mission de lutte contre cette délinquance. Nous avons globalement, en 2016, démantelé 6 réseaux’’, insiste-t-il.
En fait, ces fraudeurs avaient la possibilité de faire des commandes de grandes quantités de cartes sim. Ce qui pousse Abdou Karim Sall a considéré que l’identification des clients est un ‘’levier important’’ qui leur permettra de juguler ce phénomène. ‘’De plus en plus, les ventes de sim dans les rues et au niveau des aéroports sont en train de disparaître progressivement. Artp a pu résilier plus de 5 millions de numéros qui n’étaient pas identifiés’’, rappelle-t-il.