Beaucoup de dépenses au niveau de la ville de Dakar et au niveau de l’Etat du Sénégal sont couvertes par de la fausse facturation, a déclaré, dimanche à Dakar, le secrétaire général de l’Alliance Démocratique Pencco (opposition), Moussa Tine
« Dès qu’il y a eu les inondations, toutes les actions qui ont été menées dans la banlieue ont été menées sous la base de fausses factures parce que tout simplement si vous voulez louer ou acheter des motos-pompes vous devez forcément faire un appel d’offres (ce qui apparemment n’a pas été fait dans ce cas précis)», a soutenu M. Tine, invité de l’émission dominicale « Objections » de la radio Sud FM (privée).
Citant en exemple le décès d’une notabilité dakaroise où la ville de Dakar doit se présenter et apporter son soutien moral et financier, M. Tine a relevé l’impossibilité pour la délégation de la mairie de demander une décharge à la famille éplorée. Cela lui fait dire qu’il y a toujours, en termes de gouvernance et de gestion publique, « des choses qui ne peuvent pas suivre la procédure normale de la commande publique ».
« Bien avant Khalifa Sall, bien avant 2009 (élection de khalifa Sall à la mairie de Dakar) ce mécanisme-là a été mis en place et tout le monde était au courant y compris le président Macky Sall, y compris les anciens président de la République. Tout le monde était au courant », a informé le secrétaire général de l’Alliance Démocratique Pencco.
Moussa Tine dont le parti est membre de l’Alliance Taxawu Dakar dirigée par Khalifa Sall, ex-maire de Dakar, fustige la condamnation de son mentor dans l’affaire de la gestion de la Caisse d’avance de la ville de Dakar. D’après lui, cette manière de gérer (utilisation des fausses factures) n’aurait jamais été possible sans l’accord de l’Etat « et ça, Khalifa Sall l’a rappelé au tribunal)", a-t-il ajouté.
A son avis, ce qui aurait été délictuel et qu’on aurait pu reprocher à Khalifa Sall est de ne pas pouvoir prouver que l’argent émanant de ces fausses factures n’a pas aidé à régler les problèmes des Dakarois et qu’il s’est personnellement enrichi avec cet argent. Ce qui, d’après lui, n’a pas été le cas parce que des personnes sont venues témoigner lors du procès en affirmant que c’est grâce à cet argent qu’ils se sont soignés…
Dans ce même ordre d’idées, Moussa Tine a indiqué que c’est avec l’argent de la Caisse d’avance que les PGA sont payés quand le président de la République se rend à l’aéroport et c’est avec ces mêmes sous que le tapis rouge demandé par le président de la République pour la fête de l’indépendance a été acheté.
« Donc il n’y a pas eu d’enrichissement illicite sur cette caisse d’avance-là et c’est pourquoi nous n’avons jamais compris pourquoi le juge n’a pas voulu entendre les témoins dans cette affaire », a-t-il pesté.
Moussa Tine a profité de la même occasion pour informer que « à moins qu’il y ait encore un coup fourré, du banditisme d’Etat, je ne vois aucun juriste sérieux, aucun magistrat, aucun avocat qui peut aujourd’hui vous dire par quelle alchimie on peut empêcher à Khalifa Sall d’être candidat. Il sera candidat ».
« Vous faites aujourd’hui le calcul des délais, vous regardez les procédures habituelles au niveau de la Cour suprême, vous regardez les différentes pratiques, vous regardez en fait les procédures qui sont aujourd’hui à sa disposition, il n’y a pas un seul moyen de l’empêcher d’être candidat. Et effectivement Khalifa Sall sera candidat à la prochaine élection présidentielle », a-t-il encore dit.