Le président de Fiba-Afrique, Hamane Niang, s’est dit satisfait de la prestation des deux équipes africaines, le Sénégal et le Nigeria, qui ont bousculé de grosses cylindrées européennes lors du Mondial espagnol. Suffisant pour le patron du basket continental de plaider pour l’augmentation des représentants africains aux joutes mondiales.
Comment avez-vous trouvé la prestation des équipes africaines ?
C’est historique, ce qui s’est passé à Tenerife. Je pense qu’il est tellement important qu’il faut le souligner, insister là-dessus et beaucoup communiquer. Avant, les équipes africaines venaient pour limiter la casse, comme on disait pour prendre 100 points. Aujourd’hui, à Tenerife, je pense que c’est une page qui est tournée. On a des équipes africaines, le Sénégal et le Nigeria, qui ont joué à armes égales avec les meilleures. Le Sénégal est sorti de son groupe pour aller au second tour. Ça a été le cas du Nigeria qui est allé au second tour aussi, avant de s’arrêter en quarts. C’est important de le souligner. Une équipe comme la Turquie, la Lettonie, ce ne sont pas de petites équipes en Europe. Vous savez, en dehors des Etats-Unis et quelquefois l’Australie, ce sont les équipes européennes qui dominaient. Donc aujourd’hui, faire jeu égal avec ces équipes-là, c’est à l’honneur de l’Afrique. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que les fédérations ont travaillé, que l’Afrique a travaillé. L’Afrique a pour ambition de jouer sa partition dans ce basket mondial. L’Afrique est en train de prouver qu’il faut compter sur elle parce qu’elle veut montrer qu’elle peut jouer dans la cour des grands.
Peut-on en déduire que l’Afrique devrait espérer avoir plus de deux places en Coupe du monde ?
C’est pour cette raison que je vous ai dit qu’il faut communiquer là-dessus. Si la règle est que parce que ce sont les Européennes qui dominaient, c’est pourquoi on ne pouvait prétendre à plus de représentants, je pense aujourd’hui que c’est une page qui est tournée. Maintenant, il faut que l’Afrique ait la place qu’elle mérite. Nous avons deux représentants dans les 12 meilleures équipes mondiales et une dans les 8 meilleures équipes du monde. Je pense que ça mérite une attention particulière.
C’est un combat de la Fiba-Afrique ?
Tout à fait. Mais disons que ce n’est vraiment pas un combat. En fait, il faut retenir que nous allons tout mettre en œuvre pour qu’on puisse améliorer le nombre de participants africains aux compétitions mondiales.
Toujours par rapport aux prestations du Sénégal et du Nigeria, peut-on espérer une organisation de la Coupe du monde par un pays africain ?
Je pense ce résultat est révélateur de beaucoup de choses. Et j’espère que cela va impacter beaucoup de choses. Cela dit, nos pays peuvent organiser. D’abord, il faut avoir la volonté, les moyens de présenter des dossiers solides. Après, je reste persuadé que des pays africains, il y en a au moins une dizaine qui peuvent prétendre organiser une Coupe du monde. Mais comme vous le savez, il y a des cahiers de charges. L’initiative doit venir des fédérations.
Le volet infrastructure est aussi un élément important qui compte beaucoup pour les éventuels candidats…
Effectivement ! Et sous ce chapitre, il faut saluer au passage l’Egypte qui a organisé l’année dernière la Coupe du monde des U19. C’est un pays où l’infrastructure est là, la capacité organisationnelle aussi. Les deux pays, en l’occurrence le Sénégal et le Nigeria, ont tout pour pouvoir organiser une Coupe du monde digne de ce nom. Aujourd’hui, avec le Dakar Arena et l’ancienne salle (Marius Ndiaye), je pense que la Coupe du monde féminine peut être organisée sans problème au Sénégal. On peut également prendre la même formule pour les hommes avec des poules. L’acte posé par Fiba-Afrique est à saluer parce que nous avons quand même initié en Afrique deux poules lors de l’Afrobasket, à Dakar et Tunis. Ça a été une belle expérience. On peut la multiplier au niveau de la Coupe du monde. Mais encore une fois, cela doit être d’abord une volonté des fédérations. Si c’est au niveau de Fiba-Afrique, nous sommes preneurs. Nous sommes derrière nos fédérations pour que l’Afrique puisse, à l’instar d’autres continents, organiser cette Coupe du monde. Et nous sommes convaincus qu’on peut y arriver.
Juste une réaction sur la dernière journée des éliminatoires du Mondial masculin. Avez-vous déjà désigné les pays hôtes ?
C’est toute une structure qui s’occupe de ça. Puisque c’est en novembre, je pense que dans les meilleurs délais, on saura. Les fenêtres sont connues, c’est en novembre et février. Les deux premiers de chaque poule sont déjà connus. Il reste les deuxièmes et le meilleur troisième de chaque groupe. Pratiquement, on connaît les tendances. Donc, chacun veut organiser. Mieux vaut laisser les organisateurs désigner en fonction des critères qui seront définis.