Après avoir officialisé, hier, sa candidature à la présidentielle de 2019, le président de la Convergence libérale démocratique/Bokk Gis Gis (Cld/Bgg), a dévoilé un pan de son programme. Pape Diop s’engage à mettre en œuvre son projet de société au cours d’un mandat unique de 5 ans.
Benno Siggil Senegaal (Bss) l’a théorisé en 2012 sans avoir eu l’opportunité de le mettre en œuvre, malgré sa jonction avec la coalition Macky-2012. Pape Diop le reprend dans son projet de société qu’il propose aux citoyens sénégalais et dont il a dévoilé, hier, un pan, lors de la déclaration officielle de sa candidature à la place du Souvenir africain. Le leader de la Convergence libérale démocratique/Bokk Gis Gis (Cld/Bgg), qui s’est lancé dans la course à la présidentielle de 2019, s’engage à faire un mandat unique de 5 ans. Une transition que l’ancien président du Sénat sous le régime d’Abdoulaye Wade compte bien assurer pour mettre en œuvre les vraies ruptures et engager, à cet effet, les réformes en profondeur qu’exige la situation du pays.
‘’Des actions décisives seront menées pour renforcer nos institutions, approfondir notre système démocratique, restaurer la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques et impulser le développement réel dans les secteurs clés de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Ces secteurs sans le développement desquels aucun progrès significatif de notre pays n’est possible’’, déclare le leader de la Cld/Bgg du haut d’une tribune aménagée au beau milieu de la mythique place du Souvenir africain, devant un public venu nombreux, une poignée de personnalités religieuses venues des différents foyers religieux du pays dont Touba, et un parterre de responsables politiques du Parti démocratique sénégalais, son ancienne formation politique, d’And jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) et d’autres partis qui soutiennent sa candidature.
Devant la foule, l’ancien président de l’Assemblée nationale promet, une fois porté à la magistrature suprême, d’inscrire notre démocratie ‘’dans le sens de la marche du monde, en la modernisant et en réconciliant le peuple souverain avec les instruments dont il s’est doté pour réguler sa communauté de destin’’. Ainsi, il s’engage non seulement à mettre fin au cumul entre les fonctions inconciliables de chef de l’Etat et de chef de parti, mais aussi au cumul des mandats et, à tout le moins, leur limitation à deux au minimum pour toutes les fonctions électives.
En outre, il promet une réforme en profondeur de la magistrature. ‘’Une fois élu, je m’engage à mettre fin à l’hérésie institutionnelle qui confie la présidence du Conseil supérieur de la magistrature au président de la République. Dans le même ordre d’idées, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ne siègera plus au sein dudit conseil, afin de garantir l’indispensable séparation entre les pouvoirs Exécutif et Judiciaire, conformément au souhait exprimé par la grande majorité des justiciables et une bonne frange de la magistrature’’, déclare-t-il.
‘’Plus d’autonomie pour les différents corps de contrôle’’
Afin de garantir la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques, le leader de la Cld/Bgg décide d’ôter les différents corps de contrôle de la tutelle de la présidence de la République pour plus d’autonomie et une plus grande liberté d’action. Ils auront ainsi le pouvoir d’autosaisine pour toutes les affaires desquelles ils doivent exercer leur fonction de contrôle. ‘’Une réforme complète sera proposée pour l’ensemble des corps de contrôle de notre système de gouvernance.
Toutefois, le président de la République pourrait toujours les saisir, à chaque fois que de besoin, sur des dossiers qu’il estime devoir faire l’objet de contrôle. Quant à l’Ofnac, il s’agira de créer les conditions lui permettant d’exercer pleinement son pouvoir d’auto-saisine et d’investigation, ainsi que sa capacité à saisir lui-même la justice conformément au décret qui l’a créé’’, soutient-il.
Toujours dans le domaine institutionnel, Pape Diop compte orienter ses actions dans le sens de recadrer les pouvoirs ‘’exorbitants’’ et ‘’anachroniques’’ du président de la République et, corolairement, de renforcer ceux du Législatif et du Judiciaire. Il s’agira ainsi, pour lui, de mettre fin au clientélisme politique, à la prééminence du critère partisan pour rétablir le critère du ‘’mérite’’ concernant les nominations aux postes de responsabilité. ‘’La République a l’impératif de veiller à l’égalité des chances de ses filles et fils, nonobstant leur lignée, leur proximité avec l’autorité ou leur coloration politique’’, a soutenu l’ancien maire de Dakar.
Dans le projet que propose le leader de la Cld/Bgg, l’Assemblée nationale n’est pas épargnée. Pour amener cette institution à jouer pleinement son rôle de contrôle de l’action gouvernementale, Pape Diop annonce des réformes en profondeur. Ainsi, les lois de finances et les projets de loi seront soumis aux députés dans des délais plus raisonnables afin de leur permettre de bien les étudier. Les réformes annoncées à cet effet n’épargneront pas le mode d’investiture et d’élection du député de manière à le rendre plus autonome par rapport à sa formation politique et mieux en phase avec sa mission de représentant du peuple souverain.
Ces réformes institutionnelles, selon l’ancien président du Sénat, iront de pair avec des actions d’envergure qui toucheront principalement trois secteurs vitaux pour la marche du pays, que sont l’agriculture, l’éducation et la santé. D’ailleurs, concernant ces trois secteurs, Pape Diop promet ‘’des concertations nationales inclusives impliquant tous les acteurs pour, d’une part, fait l’état des lieux et, d’autre part, identifier les actions prioritaires qu’il faudrait mener à court terme pour endiguer le plus rapidement possible les difficultés qui les caractérisent’’.
Le programme du candidat déclaré de la Convergence libérale démocratique/Bokk Gis Gis (Cld/Bgg) sera présenté aux Sénégalais lors d’un congrès d’investiture qui se tiendra en janvier prochain.