Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Négociations second compact MCC: Un coup de jeune pour la Senelec
Publié le jeudi 27 septembre 2018  |  Enquête Plus
Énergie:
© aDakar.com par DF
Énergie: La BM et la SENELEC signent des accords
Dakar, le 14 août 2015 - Le Sénégal et la Banque Mondiale ont procédé à la signature à Dakar des accords pour la garantie partielle des risques du projet de production d’énergie indépendante de Taïba Ndiaye. Cet accord permettra à la SENELEC d`accroître ses capacités de production. Photo: Mouhamadou Makhtar Cissé, Directeur général de la Senelec
Comment


A l’image de certains axes routiers créés ou améliorés grâce au soutien financier du Millenium Challenge Corporation (Mcc) pour 2010-2015, la Senelec devrait faire sa mue avec le second Compact destiné à lever les contraintes énergétiques au Sénégal. ‘’EnQuête’’ détaille les négociations sur les modalités de ce que le second Compact, concernant l’énergie, devrait englober.

Les négociations pour le deuxième Compact du Sénégal ont commencé hier à Washington Dc et prendront fin vendredi prochain. Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba, et son homologue du Pétrole et des Energies, Mansour Elimane Kane, à la tête d’un staff d’experts, sont dans la capitale fédérale américaine pour négocier avec les services du directeur général Afrique du Mcc, agence de développement international du gouvernement américain, Alicia Robinson-Morgan.

Pour ce qui est ressorti de la journée d’hier, les propositions concernant la Société nationale d’électricité (Senelec) devraient booster considérablement la fourniture d’électricité, l’amélioration de ses installations et va rendre le coût plus accessible au consommateur. Cette aide américaine a été structurée autour de trois grands projets que sont le transport, l’accès et la réforme. Le premier vise la fourniture d’électricité de qualité à partir de sources à faible coût, disponibles, pour que Senelec satisfasse la demande croissante de la grande région de Dakar. Le deuxième concerne l’augmentation de la fourniture et de la demande dans les zones rurales, tandis que la troisième a pour objectif d’augmenter et maintenir l’importance que le secteur de l’électricité au Sénégal accorde aux consommateurs.

Pour le premier volet concernant le développement du réseau de transport, la construction d’un deuxième circuit d'environ 27,1 km et de 225 kV entre Kounoune et Patte d’Oie est prévue. Mais ceci est soumis à une condition préalable comme le ‘‘décaissement, par l’Etat/Senelec (qui) doit s’engager à payer les impenses aux impactés selon les conditions Sfi’’, explique-t-on à la Direction des grands projets de production de la compagnie. Le respect des conditionnalités sur ce tronçon intéresse particulièrement les bailleurs américains qui fixent d’autres exigences annexes pour les impenses, en cas de réajustement.

Pour le développement du réseau transport, deux autres équipements d’envergure vont venir en appoint à Kounoune - Patte d’Oie. Il s’agit, d’abord, de la construction d’un double circuit souterrain de 225 kV, entre Kounoune et Cap des Biches, d'environ 7 km de long, comprenant l’installation de deux nouveaux transformateurs de 225/150 MVA et d'un poste source blindé gaz à Cap des Biches. Enfin, un câble sous-marin de 225 kV, composé de deux circuits d’environ 16 km de long, entre Cap des Biches et Bel-Air.

Quant au volet Accès, le développement du réseau monophasé est la problématique principale pour Senelec. Les préoccupations seront prises en charge dans le cadre de l’exécution liée à cette partie du projet. Il faudra compter, en outre, des programmes de rechange des transformateurs et de stabilisation du réseau qui viendront sécuriser ce volet transport. Des rechanges des transformateurs sur les réseaux de haute et moyenne tension par modernisation ou remplacement aux sous-stations de Touba, Diass, Hann et de l'Aéroport.

12 781 000 personnes ‘‘éclairées’’

Après un premier Compact pour la réhabilitation et la confection des routes dans le Nord, le Sud et le Sud-Est, c’est au tour de l’énergie. Le Sénégal a été désigné pays éligible pour un second Compact en décembre 2015, grâce à une bonne évaluation de sa fiche politique et l’évaluation de ses performances pour sa première expérience (2010-2015). Sur la base de ces bons résultats, ainsi que de la performance positive soutenue du pays dans les domaines politiques, le Conseil d'administration du Mcc a choisi le Sénégal comme pays éligible à élaborer un second Compact en décembre 2015. Finalement, c’est le coût élevé de l’énergie qui a retenu l’attention du Mcc sur un autre blocage à l’essor économique : les contraintes administratives, réglementaires et juridiques complexes dans l'administration fiscale, la réglementation du travail et les douanes.

En octobre 2017, l’Unité de formulation et de coordination du second programme Mca-Sénégal (Ufc-Mca) annonçait la signature d’un nouveau Compact en décembre 2018, de 815 millions de dollars. A terme, le programme devrait profiter à 12 781 000 personnes. Ce qui inclut 6 300 000 bénéficiaires définis comme ‘‘pauvres’’ (y compris 2,1 millions considérés comme ‘‘extrêmement pauvres’’) et 4 100 000 bénéficiaires définis comme ‘‘presque pauvres’’. Une étude réalisée en 2014 par la Banque africaine de développement (Bad) a estimé qu’une augmentation de 1 % de l'accès à l'électricité au Sénégal pourrait augmenter la productivité totale des facteurs de 12 % à court terme et de 21 à 29 % à long terme. Ces retours importants sur l'élargissement de l’offre traduisent une forte demande d’électricité non satisfaite. Le fait d’assurer un accès à l'énergie constante et abordable permettra aux entreprises de se développer, de faciliter les investissements du secteur privé, d'accroître la productivité et l'emploi et, en définitive, de soutenir la diversification et la croissance de l'économie du Sénégal.

Relookage Senelec

Le Sénégal, 32 % de taux d’électrification rurale, propose l’un des tarifs de consommation les plus élevés de la région. Pourtant, son secteur électrique est l’un des plus étoffés de la sous-région ouest-africaine avec plus de 886 mégawatts (MW) de capacité de production installée, un taux d'électrification nationale de 56,5 % et une participation significative du secteur privé dans le secteur, principalement par le biais de producteurs indépendants d'électricité (Ipps) et de concessions privées dans les zones rurales. Mais le constat qui motive cette aide financière pour améliorer la fourniture part de ‘‘la mauvaise qualité de l’électricité fournie par le réseau et le manque de raccordements au réseau obligent les entreprises et les ménages à se tourner vers des sources d'énergie plus onéreuses et moins efficaces’’, souligne-t-on dans les documents du Compact.

C’est ce qui explique, en partie, la priorité de l’agence américaine à soutenir le pays dans sa politique de réduction du coût de l’électricité, le relèvement des infrastructures et la couverture des zones rurales. Avec le volet Réforme d’ailleurs, les deux parties prenantes sont parvenues à la reconnaissance que ce programme ne pourra atteindre les objectifs que s’il est accompagné par des réformes politiques et institutionnelles qui renforcent les lois, politiques et règlements appropriés, et celles des institutions du secteur concerné.

Le gouvernement sénégalais s’est, par conséquent, engagé à adopter et à promulguer un nouveau code de l’électricité prévoyant, entre autres, les dispositions suivantes : un cadre intégré de planification des investissements ; l’accès des tiers au réseau pour les clients éligibles ; appel d'offres concurrentiel pour les participants du secteur privé et le ‘‘dégroupage’’ de la Senelec, y compris la création d'un gestionnaire de réseau de transport distinct.

OUSMANE LAYE DIOP
Commentaires