Les populations du «Daandé Mayo», une zone de la région de Matam, frontalière avec la Mauritanie, ne se retrouvent pas dans le Plan Sénégal émergent (Pse). Lors d’un point de presse tenu, avant-hier, elles ont déclaré avoir été oubliées de ce référentiel de politique de développement dont la première phase est en phase d’achèvement.
Une bonne partie des localités situées dans la région de Matam ne se retrouvent pas dans le Plan Sénégal émergeant (Pse). Ce, du fait des manquements sur ce programme qui devait permettre aux populations de vivre mieux car disposant d’infrastructures, et dont la première phase est en phase d’achèvement. Les populations d’une trentaine de localités du département de Kanel, réunies autour d’un mouvement dénommé «Daandé Mayo» ont crié haut et fort leur ras-le-bol. Au cours d’un point de presse tenu samedi dernier, elles ont exigé de l’Etat plus de reconnaissance. Ce, en termes d’infrastructures routières de qualité, de nouveau découpage territorial pour une meilleure prise en charge de leurs préoccupations. «Le Sénégal s’est engagé dans un programme devant permettre aux populations de vivre décemment en disposant des infrastructures de base. Aucune partie du territoire national ne devrait être en reste. Hélas, les populations du Dandé Mayo n’y trouvent pas leur compte. Se rendre dans cette zone relève d’un parcours du combattant à cause d’une piste latérique plus que chaotique qui accentue l’enclavement de plus d’une trentaine de villages», déplore Harouna Gueye, coordonnateur de la cellule de Dakar du mouvement. D’où la nécessité d’ériger un arrondissement dans cette zone pour parer au casse-tête lié à l’établissement d’actes administratifs. Les populations sont, en effet, obligées de parcourir plus de 50 kilomètres pour un simple extrait de naissance pour leurs enfants, déplore-t-il.
Le coordonnateur qui réclame le bitumage de la piste Nawel- Dembancané construite depuis 2003 reliant plus de 37 villages sur un linéaire de 80 kilomètres, soutient que son état délabré freine l’épanouissement des populations. «Vieille de 15 ans, elle (la route, Ndlr) n’a jamais été réhabilitée. Ce qui l’installe dans un état de dégradation très avancée avec son lot de désagréments compromettant la circulation des biens et des personnes. Sans occulter le nombre d’accidents de circulation occasionnant des pertes de vies humaines», laisse-t-il entendre. Avant d’ajouter : «Nous souhaitons l’achèvement des ponts de Ganguel Soulé et de Wendou Bossoyabé ; les travaux de construction de la piste Bow à Wouro Sidy.»
En ce qui concerne le découpage administratif, ces populations réclament l’érection d’un chef-lieu de département dans cette zone pour un soulagement à plusieurs niveaux. Ce, pour un impératif administratif voire sécuritaire. «Les frontières africaines sont poreuses. La proximité avec la Mauritanie et le Mali n’est pas avantageuse», informe Harouna Guèye. Qui, dans ses réclamations, n’a pas oublié les volets éducation, santé, agriculture, etc.