Avec un taux de prévalence de 0,1 %, le district sanitaire de Popenguine a engagé, avec l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass, une bataille contre le Vih/Sida. Les deux structures ont signé, hier, un protocole d’accord pour prendre en charge cette question dans le cadre de la responsabilité sociétale de l’entreprise.
Pour lutter efficacement contre le Vih et réduire considérablement son impact, le district sanitaire de Popenguine et l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) ont décidé de prendre en charge cette question. La signature du protocole a eu comme cadre la maison communautaire de Diass, en présence des élus, du médecin-chef du district et de ses collaborateurs, des responsables de l’Aibd et des populations. Dans le district sanitaire qui polarise également les communautés rurales de Diass et Sindia, le Sida demeure une réalité incontestable. Selon Maïmouna Bâ, assistante sociale et coordonnatrice du projet, « quelque 150 personnes vivant avec le Vih ont été recensées depuis 2005, soit une prévalence de 0,1 % ». « Une féminisation de la maladie est notée avec 63 % des femmes touchées contre 41 hommes sur 98 personnes suivies. Aussi, 66 personnes sont sous antirétroviraux », a-t-elle souligné.
A l’en croire, la communauté rurale de Diass, avec l’Aibd et les autres entreprises qui y sont implantées, est devenue une zone migratoire à cause de sa grande concentration d’activités de toute nature. Ce qui en fait un important point de chute de camionneurs et transporteurs maliens et sénégalais, d’où une réelle augmentation des risques. Saer Ndiaye, le représentant de l’Aibd, a salué ce protocole qui, selon lui, n’est pas le premier du genre. « Un premier protocole a été signé en 2010 et a été déroulé en 2011 et 2012. Ce second vise à protéger les travailleurs qui sont de diverses nationalités, mais aussi les populations locales », a-t-il dit en rappelant que l’Aibd s’est aussi illustré à travers l’organisation de journées médicales, de dons de médicaments.
Dans le cadre de ce protocole, un important dispositif a été mis en place pour lutter efficacement contre le Vih. Le district, dans son plan d’actions, a prévu d’entreprendre une campagne de communication de proximité, des séances de sensibilisation, des causeries, un accompagnement psychosocial, des sessions de formation de relais, d’élus et de « Badiénou Gokh », des séances de dépistages, des randonnées pédestres, etc. Les principales cibles sont, entre autres, les travailleurs, les populations, les camionneurs et transporteurs, les imams et oulémas.
Ce partenariat a été magnifié par l’Association des personnes vivant avec le Vih (Pvvih) composée d’une dizaine de membres. De l’avis de leur présidente, chacun a une responsabilité et même un devoir dans la lutte contre cette pandémie, à quelque niveau qu’il soit. Toutefois, a-t-elle rappelé, un problème de prise en charge se pose à leur niveau. « Notre association s’est engagée depuis 2007 à lutter contre la propagation du Sida. Mais aujourd’hui, nous rencontrons énormément de difficultés pour ce qui concerne la prise en charge médicale, car les partenaires se retirent de jour en jour », a-t-elle noté en appelant à un soutien pour permettre au Pvvih d’accéder aux soins.
Aujourd’hui, l’objectif du district est de maintenir ce taux à 0,1 %. Le combat ne sera pas facile et une implication de tous a été souhaitée. Sur ce, les femmes de Diass ne veulent plus rester passives face au Vih. Elles se sont engagées à se mobiliser davantage face à la pandémie et à garder la veille permanente pour freiner sa propagation afin de la bouter hors de leur terroir.