Leader de l’Alliance pour la Paix et le Développement (APD), et président de la coalition Adiana, Thierno Lô, a été, ce samedi, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, il a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment l’élection présidentielle qui profile à l’horizon. Morceaux choisis.
Affaire Wade et Madické
Je ne vais pas trop m’étendre sur les histoires au Pds parce que je l’ai quitté. Je suis maintenant le président de l’Alliance pour la Paix et le Développement et de la coalition Adiana. Mais je peux dire que le Président Wade et le ministre d’Etat Madické Niang sont des personnalités qui partagent beaucoup de choses. Il y a toujours eu une confiance entre les deux. Madické Niang faisait partie des plus proches collaborateurs de Wade. C’est pourquoi il est allé même loger chez lui. Donc, je ne peux que témoigner de cette relation de confiance et d’amitié qu’il y a eu entre eux depuis que le Président Wade était dans l’opposition. Il fut même son avocat. Donc, je n’ai jamais vu de problème entre les deux personnes que j’ai côtoyées. Je ne sais pas ce qui est à l’origine de leur différend, mais je souhaite qu’ils puissent conserver ces bons rapports. Je pense que notre pays a besoin de voir des rapports qui durent, notre pays a besoin de voir des gens qui se reconnaissent des valeurs et qui les conservent pour les raisons futures. C’est dommage qu’on puisse voir dans ce pays des gens qui ont tout partagé et qu’on semblerait dire qu’ils sont là jusqu’à la mort, et qu’ils puissent se séparer pour des raisons d’ordre politique ou autre. Je pense que nous devons raffermir les relations et nouer des relations de confiance pour que nos enfants puissent copier sur nous.
Candidature de Karim Wade
Je n’ai jamais été au courant que le Président Sall est en train de tout faire pour empêcher la candidature de Wade. Je suis en alliance avec le Président Sall et je gère une coalition qui s’appelle la coalition Adiana. Actuellement, les problèmes dont je discute avec le Président Sall, c’est d’organiser nos partis, nos coalitions, pour avoir le maximum de signatures pour le parrainage, de prendre son bilan pour l’expliquer aux Sénégalais pour que le bilan soit validé par ces derniers pour qu’il puisse passer au premier tour à l’élection présidentielle. Mon rôle, actuellement, c’est d’essayer de convaincre les gens, de leur parler, de leur expliquer pourquoi j’ai choisi le Président Macky Sall et pourquoi j’appelle d’autres Sénégalais à voter pour lui. Mais, je ne suis pas en train de gérer ce qui se passe dans les autres formations politiques parce que ce n’est pas mon problème. Je ne suis pas en train aussi de lui trouver des ennemis. Je suis en train de rassembler le maximum de Sénégalais pour que nous puissions trouver des consensus. J’essaie aussi de discuter avec les Sénégalais pour que nous puissions avoir les meilleurs comportements pour que nous puissions aller compétir de façon saine, sans pour autant qu’on crée des déchirures, sans pour autant qu’on se fasse peur. Et que ce pays puisse, comme nous l’avons toujours fait, faire des alternances ou des reconductions de la manière la plus démocratique possible.
Coalition avec le Président Sall
Vous me donnez l’occasion de m’adresser aux Sénégalais. Il faudrait qu’ils sachent que l’élection présidentielle est une chose très sérieuse. Nous ne sommes pas au théâtre le soir. Nous sommes en train de parler de notre pays, des défis qui nous interpellent, en particulier au Sénégal, mais dans le cadre général de l’Afrique. On est en train de gérer l’avenir des générations futures. On est en train de faire en sorte que notre pays fasse de grands bonds en avant parce que nous avons tout ce qu’il nous faut pour nous développer. Mais, pourquoi nous ne nous développons pas ? C’est ça que nous devons étudier pour voir est-ce que c’est possible que nous mettions nos intelligences ensemble ? Est-ce que c’est possible que nous fertilisions ce qui existe pour l’intérêt du peuple sénégalais ? Est-ce que nous sommes capables de faite fi de nos intérêts particuliers pour aller vers un intérêt général ? Chacun d’entre nous doit savoir que l’heure est grave par rapport à la marche du monde, par rapport à la nouvelle géopolitique, par rapport à la gestion des intérêts particuliers. Chaque Etat est en train de gérer ses intérêts. Il n’y a plus d’organisation des droits de l’homme, il n’y a plus de société des nations, l’Onu ne règle plus rien. Pendant ce temps, nous sommes en train de nous entredéchirer. Nous devons arrêter et avoir un patriotisme qui va nous permettre de sauver notre pays d’abord avant de penser à qui va le diriger. Quand le pays se disloque, quand le pays est encore colonisé, quand nos richesses sont pillées, quiconque viendra ici ne sera que le valet des autres. Donc moi, je suis en train d’œuvrer pour que nous puissions nous mettre autour d’une table pour essayer de discuter.
Pourquoi j’ai choisi le Président Sall ?
Je n’ai pas choisi le Président Sall parce qu’il est dépourvu de tares. Je ne l’ai pas choisi parce que le Président Sall n’a pas commis d’erreur. Je ne l’ai pas choisi parce qu’il est un messie ou le plus intelligent de tous les Sénégalais. Je l’ai choisi pour une bonne et simple raison. Il a eu la chance d’avoir été choisi par les Sénégalais. Il est venu pour remplacer un homme de la dimension d’Abdoulaye Wade. Il a remplacé un système, c’est-à-dire celui qui était avec Abdou Diouf, qui était avec Abdoulaye Wade. Remplacer un homme comme Abdoulaye Wade n’est pas donné à n’importe qui. Donc, c’est un monsieur qui n’a pas été à l’aise et vu ceux qui l’entouraient et qui ne le voulaient pas comme candidat aussi, il faudrait qu’on ait un minimum de compréhension bien qu’il ait commis des erreurs en faisant ce qu’il a fait. C’est-à-dire il était entouré par des gens qui étaient des adversaires d’Abdoulaye Wade (…). Que Macky Sall commette des erreurs, qu’il trébuche quelque part, on peut avoir un peu de clémence bien qu’il y a eu des choses qu’on aurait pu éviter. Et sur ces choses-là, j’ai marqué mes contradictions. Mais, il a essayé de poser des jalons parce qu’il a fait bouger tous les secteurs. Quoi qu’on dise, il a assuré une continuité de ce que le Président Wade avait arrêté. Il a mis en place de très bons programmes. Et si on lui donne un second mandat, est-ce qu’il va faire l’état des lieux ? Il va dire j’ai commencé, je vais améliorer, je termine, je porte des projets et je vais le faire. Si le Président Sall est réélu, il ne subit aucune pression d’opinion ou de groupe et c’est là où je porte mon espoir. En disant que les rêves qu’il porte vont se traduire en réalité. Je dis qu’en 5 ans, un homme libre de toute pression qui va utiliser l’ensemble des compétences du Sénégal pour créer un consensus autour de lui, va faire plus que deux mandats.
Ce que nous risquons avec un autre candidat
N’importe quel autre candidat que vous allez amener à la tête du pays, va passer tout son temps à se venger sur le Président Sall. C’est pourquoi j’étais contre la Crei. Après s’être vengé sur le Président Macky Sall, il va commencer à geler quelques projets qu’il avait. Parce que vous ne pouvez pas être là, dénoncer les projets du Président Sall et venir les continuer. Ils vont faire de la déconstruction. Pendant le moment où ils déconstruisent, au moment où ils font un problème de justice, le maçon, la ménagère, le jeune qui a son diplôme, ils sont là à attendre. Ça va être un jeu de politiciens au détriment des populations. Je lutte profondément et j’en appelle à tous les Sénégalais et à toute la classe politique que nous puissions fermer les yeux sur certaines choses, que nous puissions nous retrouver pour que ce mandat soit un mandat de paix et que nous puissions avoir 5 ans pour continuer. Macky doit comprendre que quand on le réélit pour un second mandat, il n’est pas le Président d’une corporation, d’un parti ou d’un groupe. C’est des Sénégalais qui lui ont porté leur confiance et il faudrait qu’il puise dans ces ressources humaines de qualité pour faire 5 ans de réalisation. On peut me prendre pour un idéaliste, mais j’y crois profondément.