Le Sénégal fait partie des pays africains qui ont réalisé une hausse de 7 % ou plus, par rapport à la Mesure de la distance de la frontière (Dtf) pour l’amélioration du climat des affaires. C’est ce qui ressort du rapport de la Banque mondiale sur l’Évaluation des politiques et des institutions en Afrique, rendu public mercredi soir.
Le niveau, l’évolution et la distribution des indicateurs de l’Evaluation des politiques et des institutions nationales dans la région (Cpia) témoignent de l’importance d’une réglementation ‘’satisfaisante’’ pour que l’environnement d’un pays soit propice aux affaires, selon les responsables de la Banque mondiale. Bien que la note moyenne de la Cpia pour l’Afrique subsaharienne ‘’n’ait pas changé’’, selon le rapport 2018. L’institution indique que les réformes menées au niveau des pays ont été impressionnantes. Globalement, cette partie du continent a été à l’origine de 31 % des 264 types de réformes enregistrées dans le monde par le Doing Business. ‘’Les pays africains ont mis en œuvre au moins une réforme significative et dix d’entre eux étaient candidats au titre de premier réformateur ayant mené des réformes dans au moins trois des dix domaines de Doing Business. Le Kenya et le Rwanda ont maintenu leur élan réformateur, en conduisant des réformes dans, respectivement, six et cinq domaines de Doing Business’’, renseigne le document.
D’ailleurs, la même source précise que 34 des 38 pays ont affiché une amélioration de l’indicateur de Mesure de la distance de la frontière (Dtf) en 2017. Même si la moyenne de la région est de 2,6 %, informe le rapport, 14 pays ont amélioré leur Dtf de plus de 3 %. À noter que le Malawi, la Zambie et le Nigeria ont été sélectionnés parmi les 10 meilleurs réformateurs, car leurs réformes ont été les plus bénéfiques à l’environnement des affaires. ‘’Le Malawi était le troisième plus grand réformateur, enregistrant une amélioration de l’indice Dtf de 5,22 (plus de 12 % d’augmentation), tandis que la Zambie et le Nigeria ont vu leurs Dtf s’améliorer de 3,94 (6 %) et 3,82 (8 %) respectivement. Le Liberia, le Sénégal et Madagascar ont enregistré une hausse de leur Dtf de 7 % ou plus, mais en partant d’un niveau plus bas’’, lit-on dans le document.
Toutefois, l’équipe de la Bm qui a réalisé ce rapport relève que la qualité des politiques et des institutions varie significativement entre les pays de la région. Avec une note globale de la Cpia de 4,0, le Rwanda demeure en tête du classement régional. ‘’Parmi les pays de la région les mieux classés, se trouve également le Sénégal, qui enregistre une note de 3,8, suivi de près par le Cap-Vert, le Kenya et la Tanzanie qui ont tous les trois obtenu la note de 3,7’’, souligne-t-elle.
Il convient, dès lors, de noter que, dans la région, un peu plus de la moitié des emprunteurs de l’Association internationale de développement (Ida) de la Bm ont affiché des performances ‘’relativement faibles’’. Ainsi, ils se sont vus attribuer des notes inférieures ou égales à 3,2.
Le Sénégal s’illustre dans les dépenses publiques à incidence sur les pauvres
La section consacrée à la Cpia évalue, également, dans quelle mesure la structure des dépenses publiques et du recouvrement des recettes a une incidence sur les pauvres. Mais aussi est conforme aux priorités nationales en matière de réduction de la pauvreté. Cette évaluation porte sur trois composantes. Il s’agit des outils de mesure de la pauvreté et les systèmes de suivi disponibles, les priorités et stratégies gouvernementales, en particulier celles ayant trait aux pauvres et aux personnes vulnérables, et le recouvrement des recettes. Sur ce point, la note moyenne régionale des pays Ida est restée identique en 2017 pour l’ensemble de cette catégorie, à savoir 3,3.
‘’Seuls le Sénégal et le Malawi ont vu leur note globale évoluer, passant pour chacun de 3,5 à 4,0. Au Sénégal, cette augmentation est imputable aux améliorations apportées aux priorités et stratégies gouvernementales en faveur des groupes pauvres et vulnérables, sous l’effet d’une meilleure identification et d’un meilleur ciblage des populations vulnérables’’, explique le texte. Sur ce volet, l’évaluation de la Bm montre qu’à part quelques exceptions, à l’instar du Sénégal, les pays africains ‘’peinent’’ à consacrer plus de ressources domestiques aux systèmes de sécurité sociale. En général, les notes pour les marchés du travail et les retraites sont inférieures aux notes pour les filets de protection sociale et n’ont montré aucune amélioration notable, ces dernières années.
Pour la composante ‘’Santé’’, il est enregistré que les pays ‘’résilients non fragiles’’ tels que le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie se détachent des autres. Ils ont tous eu une stagnation ou un recul par rapport aux années précédentes. Parmi ce groupe, le Sénégal a obtenu la note la plus élevée. Selon la Bm, ceci est ‘’principalement’’ dû aux améliorations en matière de financement de la santé, y compris la finalisation d’une stratégie de financement du secteur et l’amélioration de la couverture de protection financière de la population.