5 individus, de nationalité étrangère, ont été arrêtés par la division spéciale de cybercriminalité de la direction de la police judiciaire. Les mis en cause avaient installé à Dakar un réseau de cyber-crime et de prostitution. Ils ont été déférés au parquet.
La division spéciale de cybercriminalité de la direction de la police judiciaire a organisé, hier, un point de presse. C’est pour parler du démantèlement d’un réseau de cybercriminels à Dakar. Selon leur porte-parole du jour, le lieutenant Mbaye Sady Diop, il est reproché à ces derniers des faits d’association de malfaiteurs, trafic illicite de migrants, infraction informatique par la fabrication, la production, la modification des données informatisées, faux et usage de faux en écritures publiques et privées. A l’en croire, ce réseau est composé de cinq (5) individus de nationalité étrangère. Il faut dire que les mis en causes ont été surveillés pendant plusieurs mois avant que les services de police n’arrivent à démanteler ce réseau. En quoi consistait leur rôle ? En réponse à cette interrogation, le lieutenant Mbaye Sady Diop a déclaré qu’ils procuraient aux candidats à l’émigration de faux documents de voyage, c’est-à-dire des passeports et autres papiers justificatifs tels que des bulletins de salaire, des relevés de compte, etc. « Il y a des gens, qui n’étaient pas Sénégalais, qui venaient d’autres pays et, une fois au Sénégal, c’est eux qui les hébergeaient en attendant de faire des papiers et de pouvoir les aider à voyager. Les documents frauduleux sont confectionnés ou modifiés à l’aide de programmes informatiques. C’est des gens qui utilisent l’informatique pour faire leur travail », a-t-il déclaré.
Les complices sont établis en Afrique et en Europe
Avant de poursuivre : « ces stratégies permettaient aux candidats de prendre le chemin de l’émigration irrégulière en utilisant des identités usurpées. L’auteur principal ou le chef de ce réseau et ses complices aidaient ces gens-là à pouvoir faire des voyages. Ils leur permettaient, avec ces faux documents, de pouvoir passer par certaines frontières. Par ailleurs, ils ne s’arrêtaient pas seulement à aider les gens à voyager, mais ils confectionnaient aussi de faux timbres fiscaux, faisaient des imprimés, des papiers officiels de banque, qu’ils utilisaient pour pouvoir aussi justifier l’avoir des candidats à l’émigration et ils avaient aussi des cachets ». A en croire toujours le porte-parole du jour, l’enquête de la division spéciale de cybercriminalité de la direction de la police judiciaire a permis simplement de savoir au-delà de l’émigration, au-delà de ces faux, il y avait aussi un réseau de prostitution qui était entretenu par ces gens. Sur une question de savoir où sont établis les complices, le lieutenant a déclaré : « nous avons pu découvrir que les complices sont établis dans plusieurs pays, notamment en Gambie, Guinée-Bissau, République de Guinée, Chine, Mali, Burkina, Thaïlande, Corée et dans certains pays de l’espace Schengen ». Il a également fait savoir que leur communication était faite via le net. « L’enquête a permis d’établir le rôle joué par les médias sociaux et les moyens de communication moderne qui ont permis que ces activités criminelles puissent prospérer. Ils pouvaient partager très rapidement des informations et c’est sur cette base qu’ils ont pu avoir beaucoup de clients. Voilà que ce réseau qui était au Sénégal et qui ne connaissait que des étrangers a été démantelé par la division de la cybercriminalité », a-t-il conclu. Il faut dire que le sort de ces individus repose désormais entre les mains du parquet. Affaire à suivre.